Certains objets ont une histoire étonnante. C’est le cas de Chispa. Cette petite lampe nomade rechargeable, destinée à un usage extérieur, est née d’une rencontre inattendue, celle de deux entreprises barcelonaises, le jeune constructeur automobile espagnol Cupra et le fabricant de luminaires Marset. « Cupra recherchait des projets complémentaires à sa marque, avec des sociétés partageant ses valeurs, indique Joan Gaspar, l’un des designers de l’écurie Marset. Nous avons organisé un atelier auquel ont participé leur équipe design, nos ingénieurs et certains de nos designers. Lors des premières rencontres, j’ai rapidement capté l’intérêt de la direction de Cupra pour notre marque et notre façon de faire. »
Car s’il a créé de nombreux modèles pour la marque espagnole depuis 1996, Joan Gaspar s’occupe de la stratégie produits. « Je m’assure que, dans la variété de lampes qui est proposée, le discours soit toujours homogène, nos valeurs de marque clairement identifiées », explique-t-il. Au cours de ce workshop commun entre Cupra et Marset, plusieurs équipes sont constituées et les idées fusent. L’une d’elles évoque une lampe nomade qui puise son inspiration dans les baladeuses que l’on trouve dans les ateliers de mécanique.
Chispa, une baladeuse étanche et décontractée
« L’équipe de Cupra a adoré l’idée de la lanterne, poursuit Joan Gaspar, tout comme l’esprit garage, directement inspiré par l’univers automobile. » Le nom même de la lampe, Chispa, qui signifie « étincelle » en espagnol, illustre cet « éclair de génie » : l’étincelle de la créativité, de la combustion dans un moteur ou, tout simplement, celle qui donne vie à la lumière. La lampe nomade, étanche – elle est certifiée IP44 – affiche un esprit décontracté, avec sa structure composée d’une base en polycarbonate qui supporte un diffuseur en polyéthylène opalin blanc. Celui-ci est ceint d’une grille partiellement remplie, permettant de jouer avec la lumière. Elle se décline en quatre coloris, comme la base : noir, bleu, vert et orange. La lumière fournie par Chispa est chaude et propose trois niveaux d’intensité pour s’accorder aux environnements et aux ambiances. Enfin, Marset a joué la carte de la baladeuse jusqu’au bout, puisque la lampe comporte un crochet de suspension discrètement intégré dans la base, se recharge avec un câble USB-C et offre de sept à vingt-huit heures d’autonomie selon l’intensité.
Pour produire cette nouvelle lampe, Marset a mis à contribution son réseau de partenaires. « Sa fabrication n’est pas particulièrement compliquée, explique Joan Gaspar. J’entends par là que nous avons l’expérience de ce type de produits. Nous disposons en interne d’excellents ingénieurs, rigoureux, intuitifs et créatifs, et des fournisseurs très compétents. » Car Marset ne réalisant pas elle-même les éléments en polycarbonate, elle a dû se tourner vers ses partenaires.
Partenaires de magie
« La production des pièces en plastique et des composants électroniques est réalisée par nos fournisseurs, poursuit le designer. Mais tout est assemblé sur notre site de Terrassa, en Catalogne. » Très représentative de l’esprit Marset – des modèles faciles à appréhender, aux finitions parfaites –, Chispa apporte à l’outdoor un esprit décalé et un objet plaisant à regarder, qu’il soit allumé ou pas. « Les lampes ont quelque chose de magique, confie Joan Gaspar. Éteintes, elles peuvent demeurer un bel objet et, une fois allumées, elles ont un incroyable potentiel à offrir. Elles tirent avantage de ces deux moments, ce qui, en comparaison avec d’autres objets, leur donne un atout extraordinaire. Avec la lumière, l’apparence des matériaux aussi peut varier, ce qui pour un designer est très satisfaisant. L’éclairage est également une partie transcendante de l’architecture: il peut transformer un projet moyen en quelque chose de “pas mal”, et un “bon” programme en résultat “exceptionnel” »… et transformer une lampe en une étincelle de joie.
> Baladeuse Chispa, 157 €, Marset.