Tectona fait bouger ses lignes

Entre perpétuation d'un classicisme assumé et redéfinition des classiques de demain, la marque française souffle ses quarante bougies. Une occasion pour accueillir de jeunes recrues au sein de Studio Tectona, son laboratoire d'idées destiné à développer les collaborations avec les designers les plus en vue.

Un rayon de soleil, une pelouse fraîchement tondue, un barbecue qui crépite… Bien souvent, l’été débarque un dimanche sans prévenir. On réalise alors (trop tard) qu’il est temps d’investir dans un salon de jardin pour profiter des beaux jours. Sauf que, généralement, le délai pour recevoir ses meubles est d’au moins six semaines. Dès ses débuts, il y a quarante ans, Tectona a pris la mesure de ce problème et s’est attachée à avoir en stock tous ses modèles, par conséquent livrables immédiatement. « Lorsque nous avons lancé Tectona, c’était une marque spécialisée dans l’importation et la distribution de meubles anglais classiques pour les parcs et les jardins, et de parasols italiens que nous vendions dans nos boutiques. Ce lien direct avec la clientèle est toujours aussi étroit aujourd’hui grâce à nos deux boutiques et à nos revendeurs », explique Blanche Aloisi-de Crépy, directrice générale de l’entreprise.

Blanche Aloisi-de-Crépy, directrice générale de Tectona.
Blanche Aloisi-de-Crépy, directrice générale de Tectona. Morgane Le Gall

Au début des années 90, la marque commence à éditer ses premiers meubles. Outre des modèles classiques dans la lignée du style anglais, elle fait appel à Andrée Putman puis abandonne l’import pour construire sa propre collection, notamment à partir de 2000 avec l’aide du designer Christophe Delcourt (@christophedelcourt). « Lorsque Tectona m’a contacté, ils souhaitaient que je repositionne le catalogue, que je modernise le bois. J’ai proposé des lignes plus tendues, plus contemporaines, des pieds plus légers. Ce qui m’intéressait alors et m’anime toujours, ce n’est pas de révolutionner la marque mais de travailler sur de nouveaux classiques, des choses évidentes et intemporelles », souligne-t-il.

Chaise, banc, table et chaise longue pliants de la série « Copacabana » dessinée par Christophe Delcourt.
Chaise, banc, table et chaise longue pliants de la série « Copacabana » dessinée par Christophe Delcourt. Morgane Le Gall

Intemporelles, mais aussi d’une qualité rare. Si tous les meubles sont confectionnés entre Indonésie et Thaïlande, ils bénéficient d’un contrôle qualité supervisé par un compagnon du Tour de France. « Les pieds de banc sont fabriqués d’un seul tenant quand d’autres marques proposent un ­assemblage. Nous sélectionnons des bois âgés, denses, dont le séchage est abouti pour leur assurer une imputrescibilité optimale », défend Arnaud Brunel, copropriétaire de la marque. Résultat, les meubles sont d’une durabilité exceptionnelle. « Il y a dix ans, j’ai assisté à une vente de mobilier Tectona vintage où les bancs étaient vendus plus cher qu’en magasin. Ils avaient pris de la valeur en vieillissant… », ajoute-t-il. Autre preuve de cette qualité inimitable. « L’année dernière, renchérit Blanche Aloisi-de Crépy, nous avons rénové les bancs du musée Rodin que nous avions fournis il y a trente-cinq ans. Outre un nettoyage en règle, seules quelques lattes ont dû être changées et les bancs sont repartis dans les ­allées du musée, bons pour encore des années de service. »

Assises modulables de la collection « Chelsea » créée par Constance Guisset.
Assises modulables de la collection « Chelsea » créée par Constance Guisset. Morgane Le Gall

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