Le Paris green d’Angèle Ferreux-Maeght

Elle nourrit la planète design et fashion avec sa cuisine vegan et bio. Angèle Ferreux-Maeght a importé une version glam du healthy qu’elle propose dans sa miniguinguette et dans son livre, Délicieusement green (Marabout). Mobilisée, elle organisera en septembre un festival regroupant les acteurs de la « saine scène » parisienne.

Le plus beau parc de Paris ?
Le jardin du Luxembourg. C’était la cour de récré et le terrain de sport de mon école. J’y avais déjà mes habitudes de petite Parisienne. Je me promenais sur mes terres devant mon château (le Sénat), sous le regard des reines de pierre. J’y avais mes poneys, mes voiliers, mes kiosques à fanfare, mon potager, ma for.t, ma palmeraie, mes orangers et mes ruches.

Le plus beau jardin privé de Paris ?
Le mien ! Il n’est pas grand mais plein d’histoires… L’ail des ours, ramassé sur un sentier, me rappelle une visite aux sources Mont Roucous. En m’approchant de la bourrache et de l’angélique, je suis en Corse… Le grand laurier, je l’ai rapporté de Bretagne, la santoline de Saint-Paul-de-Vence, et la mousse vient de Haute-Savoie. Tous les jours, nous « allons au jardin » cueillir des herbes, des fleurs. C’est bon pour le moral, c’est gratuit et garanti sans emballages.

L’essence qui représente le mieux la ville ?
Un vieil arbre isolé, qui s’étale dignement, témoin silencieux des années, et qui offre une ombre hospitalière. Je pense au magnifique robinier centenaire du square de l’église Saint-Julien-le-Pauvre, c’est le plus vieux des Parisiens. Voilà plus de quatre cents ans qu’il nous protège de son ombre bienveillante.

La place la plus agréable ?
La place de Furstenberg, que je trouve tellement poétique. Elle est discrète et élégante avec ses quatre paulownias, son fier lampadaire à cinq globes, le musée Delacroix, ses petits bancs pour les contemplatifs, les amoureux et les poivrots.

Votre saison favorite ?
C’est un peu cliché, mais c’est le printemps ! Tout germe, pousse… La vie reprend.

Si Paris était une couleur ?
Le ciel de Paris est gris… mais chaque quartier poss.de sa couleur ! Le rouge du quartier chinois, le bleu du Marais androgyne, le blanc du quartier du Louvre pour sa pureté, pour finir avec Barbès le multicolore.

Une odeur ?
Celle du pavé mouillé par la pluie, de Chanel N°5 dans les écharpes en cachemire des clientes blondes du Bon Marché les soirs d’hiver, des camions-poubelles que l’on croise en rentrant au petit matin, de la pollution les jours de canicule lorsqu’il y a des embouteillages, le fumet inimitable des cafés parisiens le matin ou du pain grillé qui émane des boulangeries.

Votre quartier ?
Je me sens chez moi aussi bien à Denfert-Rochereau, où nichent ma cuisine, mon jardin et, surtout, ma superteam, que dans le Ier arrondissement, où je traîne entre les restaurants japonais de la rue Sainte-Anne et ma petite guinguette, ou encore à Ledru-Rollin, où je vis avec tous mes amis comme dans un petit village. On se retrouve tous le dimanche au marché d’Aligre autour d’un bon plateau d’huîtres…

Où vous sentez-vous le mieux à Paris ?
Entre les étalages des marchés bio.

Votre cantine à Paris ?
La mienne, bien sûr ! La Guinguette d’Angèle.

Votre musée favori à Paris ?
Le dernier étage de Beaubourg : je peux y voir une belle expo, déjeuner au Georges et regarder les toits de Paris que j’aime tant. J’y retrouve aussi des œuvres données par mon grand-père, avec lesquelles j’entretiens une relation particulière.

Comment rendre Paris plus bio ?
En jetant des seed bombs (mélange d’argile et de graines à germer) partout pour fleurir la ville, en installant des ruches sur les toits, en désobéissant parfois (en tant que restauratrice, je trouve que les lois qui nous interdisent de donner nos restes sont irresponsables), en consommant des produits bio et de saison, en prenant le vélo, en triant ses déchets, en prenant des initiatives responsables (comme demander aux mairies l’autorisation de cultiver les terrains vagues), en baissant le thermostat de son radiateur.

Votre paysagiste favori ?
Dame Nature !

Où partez-vous pour vous aérer ?
N’importe où. Du moment que la main de l’homme n’y a pas mis le pied…

Thématiques associées