La collection « Dean » est inspirée, selon vous, « des voiliers de course profilés de la Coupe de l’America ». Qu’est-ce que cela veut dire ?
Je me suis appuyé sur un langage, une esthétique, une technique existants. Les dossiers en toile résistant aux intempéries sont tendus comme des voiles de bateau, et les accoudoirs en bois, incrustés dans la structure en aluminium, font penser à l’accastillage des navires.
En quoi ces fauteuils sont-ils caractéristiques de l’« esprit Massaud » ?
Baroque ? Minimaliste ? Cela m’importe peu. Les fauteuils « Dean » sont faits de lignes et de matériaux pérennes, ce qui est déjà primordial, car mon but est de créer des choses durables, des scénarios écologiques viables. Qu’il s’agisse d’un stade de football (il a dessiné celui de Guadalajara, au Mexique, NDLR), d’un concept-car (Toyota) ou d’un meuble (Poliform, Poltrona Frau…).
Ce n’est pas la première fois que vous travaillez avec Dedon. Que pensez-vous avoir apporté à la marque ?
J’ai cherché à créer un mobilier d’extérieur très élégant, qu’on puisse installer sur la terrasse d’un yacht ou celle d’une belle maison à Miami. Des pièces à garder au minimum vingt ans. Pour cela, nous avons travaillé ensemble sur des processus industriels, car, à la base, Dedon était spécialisé dans la résine synthétique tressée à la main.
Avez-vous une référence ou un modèle en matière de mobilier d’extérieur ?
Sans aucun doute la collection du designer américain Richard Schultz, qui existait déjà dans les années 60 et que je trouve d’une grande modernité. Je m’en suis inspiré pour créer la collection « Dean », en essayant d’obtenir des proportions encore plus raffinées.
Quelles sont vos autres actualités ?
De nouveaux fauteuils et des chaises pour l’intérieur, une grande table de charpentier, un canapé, une lampe à poser, des tables basses… Comme chaque année, beaucoup de mes créations sortent en ce moment chez les éditeurs avec qui je collabore habituellement, comme les italiens Poltrona Frau, Arflex ou Poliform. Je travaille aussi sur les plans d’une nouvelle moto que j’aimerais avant tout agréable à conduire. En matière de design, c’est l’expérience humaine qui m’intéresse, plus que le look.