Partout dans le monde, la Covid-19 a changé nos habitudes de vie. Au cours de ces derniers mois, nous avons dû faire face à la pandémie et à ses conséquences inattendues sur la santé des personnes comme sur la vie des entreprises. Pour certaines, comme celles qui travaillent dans le secteur de l’outdoor, l’impact peut se révéler dramatique, car l’onde de choc qu’a créée cet arrêt forcé ne pourra être absorbée. C’est ce qu’explique Stefano Zajotti, responsable design et communication de l’éditeur Emu : « La Covid-19 nous a surpris. Au début, la situation nous a posé divers problèmes, mais nous avons réussi à garder un contact permanent avec nos clients, afin de satisfaire toutes leurs demandes. Puis nous avons réussi à gérer la situation au mieux de nos possibilités. Cependant, comme l’activité de notre société est fortement liée à la saison, nous avons définitivement perdu une partie du marché. » S’ajoute à cela le fait que de grands rendez-vous commerciaux n’ont pu se dérouler, ce qui a renforcé la crise subie par les entreprises. Stefano Zajotti poursuit : « Cette année, le rendez-vous “historique” du Salon international du meuble de Milan a été reporté. C’est pourquoi nous avons décidé de reculer la sortie de certaines nouveautés qui auraient dû être présentées là-bas. »
Emu reste ouvert aux nouvelles collaborations
Il faut bien du courage et de la confiance pour ne pas renoncer ! C’est justement le cas d’Emu. Pour la saison 2020, et malgré un contexte peu favorable, l’entreprise italienne de mobilier outdoor affirme sa présence, toujours épaulée par un pool bien établi de designers internationaux. « Emu dispose d’une belle équipe de créateurs sur laquelle nous nous appuyons pour puiser notre créativité, explique le responsable. Ces collaborations se sont construites au fil des années et d’échanges avec certaines des personnalités les plus importantes du secteur. Bien sûr, nous accueillons aussi, avec grand intérêt, les projets de designers avec lesquels nous n’avons jamais collaboré, pour peu que leurs propositions stylistiques soient cohérentes avec nos souhaits. » Arik Levy, Christophe Pillet, Paola Navone, Patricia Urquiola, Patrick Norguet, Jean-Marie Massaud, Jean Nouvel, les duos Chiaramonte Marin ou Angeletti Ruzza, Samuel Wilkinson, Stefan Diez, Sebastian Herkner… Une liste à faire pâlir d’envie nombre d’entreprises du secteur !
C’est justement Sebastian Herkner qui a réalisé cette année « Carousel », sa deuxième ligne pour le fabricant. « Nous lui avons demandé de concevoir une nouvelle collection à base d’aluminium et de cordes. Il a relevé ce défi en réalisant un produit techniquement complexe, mais avec une très grande valeur esthétique », estime Stefano Zajotti. La collection regroupe un petit fauteuil et un modèle lounge. Pour accompagner la structure métallique, c’est toute une palette de cordes qui est proposée, permettant divers effets de style, adaptés à différents types d’espaces.
Une gamme intemporelle
Silvana Angeletti et Daniele Ruzza ont pour leur part conçu la ligne « Como ». « Ils avaient déjà collaboré avec Emu, explique Stefano Zajotti, en imaginant une collection pour l’un de nos grands clients. Nous les avons choisis pour leur professionnalisme et pour leur esprit d’initiative. “Como” répond à une demande croissante du marché d’un produit classique ; ce couple de designers en a proposé une réinterprétation parfaite. » La gamme affiche en effet une certaine intemporalité avec sa structure en tube d’acier et ses croisillons qui forment le dossier. Une chaise, un petit fauteuil dining, un autre à haut dossier, un fauteuil lounge et un canapé composent cette famille.
De leur côté, Alfredo Chiaramonte et Marco Marin, des habitués d’Emu, poursuivent avec « Breeze ». C’est une chaise et un petit fauteuil dining empilables (jusqu’à huit pièces), en aluminium garni de tissu technique, qui évoquent la légèreté tout en offrant une extrême robustesse, très utile quel que soit l’environnement. Le duo a aussi imaginé Ficus, une sculpture d’acier inspirée du figuier de Barbarie. Une nouvelle typologie pour Emu ? « Ficus était un élément décoratif de notre stand lors des salons. Compte tenu de l’intérêt et de la demande de nos clients, nous avons fini par en faire un produit inscrit à notre catalogue », confie Stefano Zajotti. Et l’éditeur a ajouté cette année un élément d’angle au système modulaire de sièges « Tami », de Patrick Norguet, qui rend cette collection encore plus versatile.
Rio, cinquante ans après…
Dans les années 70, Emu proposait Rio, d’Aldo Biscarini, un fauteuil emblématique immédiatement devenu un best-seller de la marque, car vendu à plus de 8 millions d’exemplaires, mais qui n’est plus commercialisé aujourd’hui. « À l’époque, son arrivée sur le marché américain a vu son usage modifié, explique le responsable design et communication, puisque ce produit lifestyle, au design actuel, simple et élégant à la fois, fruit du savoir-faire italien, a été utilisé aussi bien en intérieur qu’en extérieur. »
Pour fêter son cinquantième anniversaire, Rio s’offre une cure de jouvence grâce aux créativités conjuguées d’Anton Cristell et d’Emanuel Gargano. Les deux designers ont imaginé Rio R50. « La lettre “r,” référence au nom d’origine, caractérise aussi sa forme, bien visible dans la jonction entre l’assise et le dossier, explique Stefano Zajotti. Le Rio R50 est solide et en même temps léger, grâce à la transparence du filet et à la faible épaisseur du tube d’acier Asform, un matériau haute résistance. Gargano et Cristell étaient les seuls designers à pouvoir travailler sur ce projet, car ils ont vécu le boom du fauteuil Rio et ont vu sa résonance au niveau local. Toutes les familles ombriennes l’avaient dans leur jardin. Ils étaient donc le choix idéal pour une réinterprétation. » Souhaitons-leur le même succès…