Comment définiriez-vous votre nouveau catalogue ?
Le design et la qualité de fabrication font partie de notre engagement, du standard que nous voulons maintenir. Au fil des années, nous avons réussi à combiner dans notre catalogue des signatures et des matériaux très différents, afin de créer une offre originale et personnalisée.
Parlez-nous des nouveautés 2017…
Nous avons collaboré avec le studio londonien Doshi Levien, qui a imaginé, en plus d’une nouvelle gamme de tissus aux motifs géométriques, le fauteuil Cala, qui fait penser à celui du film Emmanuelle. Il a une présence spatiale à la fois légère et majestueuse, avec son haut dossier qui offre une certaine intimité, sans couper totalement l’usager de l’extérieur.
Vous avez de nouveau fait appel au designer Jasper Morrison. Que vous a-t-il apporté cette fois ?
Il a imaginé une gamme de meubles en teck, « Riva », d’inspiration assez classique. Elle est à la fois confortable et agréable à regarder. Il s’agissait ici de proposer une ambiance complète, grâce à des fauteuils, des tables et des canapés assortis qui permettent de profiter pleinement des espaces extérieurs.
Depuis quand Kettal collabore-t-elle avec des designers ?
Kettal a été fondée en 1966 par mon père, Manuel Alorda. C’est une firme familiale qui possède son propre site de production dans la région de Tarragone, en Espagne. Le premier designer de renom auquel nous avons fait appel, c’était l’Espagnol Oscar Tusquets, en 1994, pour la chaise Oscar. Ensuite, en 2006, quand Patricia Urquiola a commencé à dessiner pour nous la collection « Maia », notre catalogue a pris une nouvelle direction.
Laquelle ?
L’entreprise a démarré avec des produits en aluminium pour la plage. L’aluminium est un peu notre marque de fabrique, ce qui ne nous a pas empêché d’exploiter d’autres matériaux. « Maia » a été l’occasion d’étudier une nouvelle technique de tressage artisanale. Quelques années plus tard, toujours avec Patricia Urquiola, nous avons également conçu un textile outdoor en trois dimensions, appelé Nido d’Ape. Fruit de deux années de recherche, il résiste à la friction, aux intempéries et aux UV. Il est en plus lavable en machine et n’est pas nocif pour la santé.
Quels sont les autres designers qui vous ont permis d’enrichir votre gamme ?
Nous avions déjà travaillé avec Jasper Morrison sur la collection « Park Life », en métal tubulaire « allégé ». Hella Jongerius, Rodolfo Dordoni, Ronan et Erwan Bouroullec sont aussi des habitués de la maison.
En plus de ces collaborations, qu’est-ce qui fait la spécificité de votre entreprise ?
Nous envisageons nos projets sous l’angle de l’innovation. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques de production. En 2015, par exemple, pour réaliser la chaise Stampa des frères Bouroullec, nous avons combiné sur un seul produit six méthodes de production différentes : l’injection, l’extrusion, l’impression, le soudage, le profilage laser et le forage. Sans compter les finitions manuelles. Le mélange de techniques modernes et traditionnelles est indispensable sur ce produit. Le résultat est le fruit de cinquante ans d’expérience.
Comment imaginez-vous l’avenir de Kettal ?
Nous voulons garder intacte notre passion, c’est notre moteur. Nous aimons le mobilier intemporel, qui se transmet d’une génération à l’autre, conçu pour être beau aujourd’hui et le rester trente ans plus tard. Les termes d’« héritage » et d’« engagement » sont ceux qui nous définissent le mieux. Chez nous, l’esprit d’équipe, le design et l’innovation forment un projet commun promu maintenant par la deuxième génération aux commandes de l’entreprise. Nous souhaitons conserver longtemps cette formule. Nous allons continuer à travailler dur, avec humilité et passion, pour y arriver.