Qu’avez-vous fait pour Emu cette année ?
La collection s’appelle « Kira ». Ce sont des tables, fixes et aussi à rallonges. Je voulais une table qui ne soit pas trop connotée. Le plateau en grès cérame est assez fin, huit millimètres. Le poids est celui de la pierre, mais une table de jardin ne doit pas s’envoler au premier coup de vent. Il y a bien sûr des fauteuils, que ce soit une chauffeuse basse un peu plus large ou un siège, avec des repose-pieds. Un lit de piscine et un sofa à deux places constituent les dernières pièces de la collection. Tout est en résille de polyester.
Emu vous a-t-il demandé des typologies précises ou est-ce vous qui les leur proposez ?
Oui, bon, « typologies », on a juste besoin de tables ! (Rires.) Bien sûr, au-delà de nos échanges, il y a aussi le cahier des charges d’Emu qui dit : « Nous avons besoin d’une chaise en toile à tant d’euros. » Mais pour « Kira », projet démarré il y a trois ans, c’est différent. J’avais envie de quelque chose de plus technique que ce que nous faisions en tôle. Même si on le faisait bien, cela avait pour moi un je-ne-sais-quoi du mobilier d’extérieur d’avant. J’ai pensé que ce projet accompagnerait bien le nouvel Emu loin du jardin qu’on connaît.
Comment décidez-vous des couleurs ?
J’ai surtout dit que ce n’était pas la peine de forcer sur les couleurs. Je préférais des couleurs plus froides, disons. On est devenu plus gris, bleu, ou presque militaire : beige, sable.
Emu a–t-il un savoir-faire spécifique ?
Ce sont de vrais industriels avec des robots, des machines, des contraintes de cadences de production… Ce ne sont pas des artisans.
Qu’apportez-vous dans l’outdoor alors qu’il y a toujours eu du mobilier d’extérieur ?
J’ai un côté militant. Je n’ai jamais compris pourquoi les mobiliers indoor et outdoor avaient une esthétique différente. Prenez des marques pas chères, vous avez tout de suite du métal avec des découpes de fleurs… Il s’agit pourtant des mêmes personnes à asseoir. Je me suis dit qu’on allait faire cette chaise pour qu’on puisse l’utiliser à l’intérieur. Ce n’est pas parce qu’on est au jardin qu’on met des bottes. Alors n’inventons pas le déguisement de mobilier qui irait avec.