Certains récits nous semblent trop beaux pour être vrais. C’est le cas de la naissance de “Parentesi”, luminaire né de la rencontre posthume de deux personnalités du design italien. Elle débute à la mort de Pio Manzù, survenue en 1969. Fils du célèbre sculpteur Giacomo Manzù, on lui doit entre autres la FIAT 127, petit bijou de la maison turinoise. C’est par l’intermédiaire de sa veuve et via ses dessins, que Castiglioni, créateur de la lampe “Snoopy”, honoré par de multiples “Compasso d’Oro”, va rencontrer Manzù. L’une de ses esquisses va particulièrement attirer son attention. Celle-ci représente un luminaire à la forme cylindrique, reposant sur une tige fixée au sol et au plafond. Tige sur laquelle il peut se mouvoir de bas en haut à l’aide d’une vis.
Parentesi : une pièce qui synthétise tout l’esprit de Pio Manzù
Cette ébauche synthétisait l’esprit Pio Manzù, tout ce à quoi il aspirait en tant que designer : la simplicité, l’usage au quotidien, la réduction des coûts. Elle avait aussi tout pour plaire à Castiglioni : de la légèreté, de la flexibilité, mais aussi un potentiel de mouvement à décupler.
Un potentiel qu’il va choisir de développer avec Flos: la tige est remplacée par un câble de métal. Celui-ci est enrobé par un tube légèrement coudé, sur lequel repose la source de lumière, donnant lieu à une friction. La lampe peut être ainsi déplacée et fixée sans besoin de vis. L’ensemble est tendu au sol par un poids de cinq kilos.
Petite particularité pour l’époque, “Parentesi” ( évoquant, en italien, la forme de parenthèse du luminaire ) était livrée en kit. « L’idée était: vous l’achetez, vous la montez » explique Giovanna Castiglioni, fille du designer. Notre luminaire était conditionné dans une coque de plastique moulé. Encore une fois, un clin d’oeil au travail de Manzù, qui avait procédé de la même manière pour présenter sa FIAT 127.
Un luminaire signé à quatre mains
« La transparence de l’emballage, qui donne de la dignité aux éléments individuels, fait référence à la manière dont Manzù exposait les pièces mécaniques des voitures lors des salons : sur les murs comme une œuvre d’art.» raconte son fils Giacomo Manzoni. Un projet à quatre mains que Castiglioni a voulu co-signer avec le regretté Manzù, soit « un geste noble qui invite aux respect des idées » souligne Manzoni.
C’est avec ce même respect que Flos a souhaité célébrer le 50e anniversaire de “Parentesi” en rendant hommage à ses deux créateurs via deux nouveaux coloris. Turquoise pour Castiglioni, car c’est une couleur qui lui était chère et dont il avait usé pour son intérieur personnel. Et «Signal Orange» pour Manzù, qui utilisait cette teinte pour ses prototypes.Une façon de faire revivre ce dialogue, vieux de 50 ans, entre deux grands designers.
> Lampe Parentesi, édité par Flos. Site Internet.