Certaines pièces reflètent le monde qui nous entoure. Est-ce voulu ?
Ce que vous voyez se refléter à la surface de la lampe, c’est justement tout ce qui d’ordinaire échappe à la vision commune. C’est comme si elle jouait à cache-cache avec nous. La forme de la lampe telle qu’elle nous apparaît est aussi fonction des effets d’optique que l’objet lui-même conditionne.
Déclinez-vous toujours tout en appliques ?
Vous pouvez, indépendamment du système d’accroche spécifique aux appliques, placer les lampes comme vous le voulez. L’idée, c’est de faire des combinaisons de lumières suivant la zone à éclairer. J’ai par exemple dessiné le modèle Copycat comme deux sphères dont l’une sert de support à l’autre. A priori, c’est une lampe à poser, mais on en fait ce que l’on veut.
Le globe des IC Lights tient en suspension comme par magie.
Il est en fait vissé, mais de façon à donner l’impression qu’il tient tout seul !
Vos modèles pour Flos jouent la carte du théâtre d’illusion…
Sans bouger, ils suggèrent l’idée du mouvement. Mais ce sont bien de simples lampes pour lire ou illuminer un espace particulier. Je le redis : je veille à créer des globes qui diffusent quelque chose de doux et qui, surtout, n’éblouissent pas les gens.
Quelle a été l’influence de l’architecture sur votre travail ?
J’ai grandi à Chypre, un tout petit endroit. J’y ai été influencé par beaucoup de choses. On s’attendrait à ce que je parle de sites archéologiques, mais j’ai été marqué par l’architecte Neoptolemos Michaelides et notamment par sa maison où j’allais enfant. Mon père lui avait commandé la nôtre. Je l’ai donc souvent rencontré au cours du projet.
Outre les luminaires, vous éditez aussi du mobilier, pour Coedition, SCP ou Herman Miller…
Oui, même si je suis spécialisé dans le luminaire.
Vous n’avez pas la crainte d’être phagocyté par Flos ?
Absolument aucune crainte de cet ordre. J’ai grandi en admirant Flos. À Chypre, je me souviens du magasin qui diffusait les lampes de cet éditeur. Je trouvais cela extraordinaire. Bien plus tard, quand j’étais étudiant à l’étranger et que je suis revenu à Chypre, ce magasin a lancé des soldes imbattables avant de fermer. J’ai acheté tout ce que j’ai pu avant même de savoir que j’allais travailler pour eux. C’est un sincère attachement sentimental.