Embarquement immédiat pour Maison & Objet 2024

Maison & Objet 2024 s’est clôturé après cinq jours d'effervescence. Sous le thème "Terra Cosmos", cette édition a exploré des territoires inconnus, mêlant innovation et réinvention à travers des créations visionnaires. Suivez le guide et vivez le salon comme si vous y étiez.

Après cinq jour d’intense activité, les stands des 2302 exposants du salon Maison & Objet 2024 ont été démontés et les portes du Parc des expositions de Villepinte se sont refermées. Évidemment, IDEAT était sur place : voici les temps forts qui ont marqué la rédaction sur cette édition qui s’est déroulée du 5 au 9 septembre dernier sous le thème “Terra Cosmos”.


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Les pieds sur Terre et la tête dans les étoiles

Le thème de Maison & Objet 2024, le plus grand salon français dédié à l’ameublement, à la décoration et à tout ce qui touche de près ou de loin à nos intérieurs, donnait en cette rentrée des envies de voyages en terres inconnues. “Terra Cosmos” a ainsi infusé tous les espaces de l’événement qui s’est tenu dans le nord de Paris, au sein du Parc des expositions de Villepinte du 5 au 9 septembre, du café Mariage Frères à l’ambiance spatiale à l’espace “What’s New ? In Decor” curaté par Elizabeth Leriche.

La capsule Météorite du pavillon What’s New ? In Decor d’Elizabeth Leriche. ©Anne-Emmanuelle Thion
La capsule Météorite du pavillon What’s New ? In Decor d’Elizabeth Leriche. ©Anne-Emmanuelle Thion

La chasseuse de tendances, dont la voix résonne à travers l’audioguide, a imaginé un parcours immersif, sonore et visuel, invitant les visiteurs à “un voyage cosmique à la faveur de cette nouvelle révolution spatiale qui s’annonce, qui nous ouvre des perspectives et nous projette vers des imaginaires puissamment évocateurs, des futurs désirables mais aussi vers de nouvelles façons d’habiter, de concevoir et de produire des objets et de nouveaux environnements.”

La scénographie, bleu nuit, plonge dans l’espace infini de la galaxie. À travers des ouvertures hexagonales que l’on imaginerait bien dans un vaisseau spatial, des mondes lointains se dévoilent à travers cinq capsules spatiotemporelles. L’appareil se pose d’abord en Pleine Lune, où l’astre de nuit apparaît en majesté entouré de son aura mystérieuse, où inspirations littérales côtoient représentations des signes du zodiaque dans une atmosphère froide.

Puis, cap sur Dune, en écho au second volet de l’adaptation cinématographique de la saga de Frank Herbert par Denis Villeneuve sorti cette année. Une planète aride baignée d’une lumière rouge et habitée par des objets organiques dont les formes et les matières rappellent les villages troglodytes de Tatooine, le monde désert de Star Wars.

La capsule Futuriste de l’espace What’s New ? In Decor d’Elizabeth Leriche. © Anne-Emmanuelle Thion.
La capsule Futuriste de l’espace What’s New ? In Decor d’Elizabeth Leriche. © Anne-Emmanuelle Thion.

On s’aventure ensuite sur une Météorite, univers minéral et métallique, avant d’atterrir dans un paysage Solaire, débordant de luxe, de tons doré, cuivré, ambré, façon aristocratie du futur. Enfin, la destination finale, une vision Futuriste de l’avenir, grouillant d’objets aux angles acérés et à la brillance miroir.

L’architecture Googie et le design Space Age qui ont accompagné la course à la Lune dans les années 1950 et 1960 à grands renforts de couleurs criardes et de formes rondes semblent à des années lumières. Même la bande-son plonge l’explorateur de l’espace et du temps dans un univers inquiétant qui résonne avec un sentiment général de désenchantement, aux antipodes de l’insouciance des chanceuses Trente-Glorieuses.

Maison & Objet 2024 joue les têtes chercheuses

Dans un pays où les ressources sont précieuses et les matériaux rares, le studio islandais Flétta met un point d’honneur à confectionner des objets à partir de rebuts destinés à être jetés. Les créations du duo composé de Birta Rós Brynjólfsdóttir and Hrefna Sigurðardóttir, sélectionné pour faire partie de la poignée de nordistes récompensés des Rising Talent Awards de Maison & Objet 2024, étaient comme un phare de joie et d’optimisme dans un océan de grisaille, prouvant que le réemploi peut aussi être sexy.

Pour leur projet Trophy, le studio islandais Flétta a créé de nouvelles pièces à partir d’anciens trophées. © Saga Sig
Pour leur projet Trophy, le studio islandais Flétta a créé de nouvelles pièces à partir d’anciens trophées. © Saga Sig

Ainsi, les deux jeunes femmes dévoilent leurs dernières créations : des lampes réalisées à partir de plaques de sérigraphie usagées et une version tapis très réussie de leurs fameuses pizza feutrées brodées à la minute, que nous avions repérées sur leur stand façon food truck à Copenhague pendant les derniers 3 Days of design.

Profitant également de l’engouement collectif pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, Flétta remet sur le devant de la scène son projet de luminaires confectionnés à partir d’anciens trophées à travers de nouveaux modèles. Une idée lumineuse qui se gravent dans les mémoire, au même titre que leurs cartes de visite à conserver, de vieilles médailles de bronze, d’argent et d’or au dos desquelles elles ont collé leurs coordonnées. De quoi grimper sur la première marche du podium de la création.

L’hospitalité idéale signé Lionel Jadot

Je vais créer un pavillon central qui sera l’illustration de ma philosophie de l’hospitalité, mais de façon plus radicale et expérimentale, confiait Lionel Jadot en amont du salon, sacré designer de l’année par Maison & Objet 2024. Toute une série d’artistes vont intervenir, chacun avec des techniques différentes de traitement de la matière recyclée. L’idée n’est pas d’apprécier seulement l’objet, mais la façon dont il a été produit.

Détail de l’espace What’s New Hospitality de Lionel Jadot pour Maison & Objet 2024. © Anne-Emmanuelle Thion
Détail de l’espace What’s New Hospitality de Lionel Jadot pour Maison & Objet 2024. © Anne-Emmanuelle Thion

Cette vision, l’as de la récupération l’exprime à travers un espace fait de containers métalliques façon île flottante se détachant d’une montagne de détritus. Tous les éléments de cette chambre d’hôtel idéale ont été fabriqués à partir de gisements divers, des luminaires en sel en passant par le mobilier en morceaux de bitume, les cloisons en papier mâché et les rideaux en “cuir” d’aubergines. Une architecture à la Mad Max qui remet en question l’idée même de design.

> Plus d’informations sur le salon Maison & Objet 2024 ici.


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