Si cette année, la France a emmené au CES de Las Vegas une importante délégation de start-ups, seules quelques-unes ont su tirer leur épingle du jeu. C’est le cas d’Oledcomm, l’entreprise est revenue avec dans ses valises deux prix décernés par le salon. Oledcomm a été fondée en 2005 pour créer des applications aux découvertes de l’université de Versailles autour du Li-Fi (Light Fidelity). Contrairement à son grand frère, le Wi-Fi, le Li-Fi utilise la lumière pour véhiculer des informations et se connecter à Internet. Comment ? La source lumineuse varie d’intensité à très haute fréquence, ce qui rend ces modulations indétectable à l’œil humain. Elles sont en revanche captées par un récepteur branché en USB sur l’ordinateur qui les transforme en données informatiques, et ce avec un débit supérieur à celui du Wi-Fi.
Le principe de cette technologie a été découvert il y a une dizaine d’années mais tout a changé avec l’arrivée de LEDs capables de faire varier leur intensité plusieurs milliers de fois par seconde. Les bénéfices sont immenses : le Li-Fi est ultra-sécurisé (seules les zones dans le lumière sont connectées), totalement inoffensif (les données sont transportées par la seule lumière) et véloce. Enfin, il est plus propre puisqu’il évite de recourir à un routeur Wi-Fi gourmand en électricité.
Pour dessiner sa première lampe destinée au grand public, MyLiFi, Oledcomm s’est adressé à Elium Studio, une agence qui conçoit de longue date des objets technologiques, notamment pour Lexon. Pour Pierre Garner, qui a supervisé la gestation de MyLiFi, le défi a d’abord été technologique : « Transformer une invention en innovation est toujours délicat. Nous sommes partis d’une étude réalisée par un anthropologue qui a déterminé que pour atteindre le grand public, le Li-Fi devait proposer des usages différents, notamment en termes de sécurité. » MyLiFi permet donc de connecter un ordinateur ou une tablette mais seulement s’il se trouve dans son cône de lumière.
Pierre Garner s’est ensuite appliqué à faire disparaître la technologie pour ne garder qu’une belle lampe d’architecte, d’allure épurée grâce à l’emploi de l’aluminium. Le design est simple : deux disques reliées par deux tubes. « J’ai voulu dessiner une belle lampe qui offre de la connectivité plutôt qu’un produit Li-Fi qui éclaire… » Le fil rouge qui traverse l’objet symbolise le passage des données jusqu’à la tête directionnelle. Un seul bouton est présent, afin d’allumer et faire varier l’intensité de la lumière. Une application mobile permet de changer sa température et de contrôler l’accès à Internet des différents utilisateurs. « MyLiFi se place dans une approche de détox numérique soft en créant des zones connectées et d’autres qui ne le sont pas au sein d’un foyer. »
MyLiFi est en prévente sur Indiegogo et Kickstarter (699 €) et sera disponible en magasins au début de l’été.