Le beau du mois : un voyage onirique et un été enchanté

Tous les mois, une sélection du meilleur des tendances, objets de décoration et dernières publications. De quoi colorer la belle saison, voyager dans le temps et se balader dans un pays fantasmé.

Se perdre dans un pays imaginaire, voyager dans le temps et enchanter l’été. Le bois du mois de mai compile le meilleur des tendances, objets de décoration et dernières publications.


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Défier l’entendement

Illustration de Gui Billout tirée de la BD « De minuit à quatorze heures ».
Illustration de Gui Billout tirée de la BD « De minuit à quatorze heures ».

« Quand Jonas Bongo part en voyage, il commence par vider sa valise et la range dans le placard. J’écris Jonas Bongo, mais je ne suis pas sûr de son nom. Il s’appelle peut-être Walter Kingston, ou Adina Kaufmann. C’est un détail. » Prenez la poésie, l’humour et parfois même l’absurdité des mots de Bernard Friot et mélangez-les au surréalisme des illustrations de Gui Billout, et vous obtiendrez De minuit à quatorze heures, une bande dessinée réjouissante faite de devinettes graphiques et de jeux visuels. Une sorte de voyage contemporain au pays des merveilles de Lewis Carroll où rien n’a de sens.

> « De minuit à quatorze heures », textes de Bernard Friot et illustrations de Gui Billout, éditions Sens dessus dessous, 80 pages, 20€. 


Donner des couleurs à l’été

Spray d’été et bougie parfumée décorées par Alexandre Benjamin Navet pour Diptyque.
Spray d’été et bougie parfumée décorées par Alexandre Benjamin Navet pour Diptyque.

Non content d’avoir dessiné en mars dernier une collection d’objets vitaminé pour Monoprix, Alexandre Benjamin Navet habille de ses coups de pastel énergiques les flacons des essentiels de l’été Diptyque. Spray rafraichissant au géranium, bougie à la citronnelle… On ne sait plus où donner de la tête.

> Diptyqueparis.com


Lumière nostalgique

À gauche, la lampe Maé de Youth Editions, à droite la suspension Nuage de La Quincaillerie moderne.
À gauche, la lampe Maé de Youth Editions, à droite la suspension Nuage de La Quincaillerie moderne.

Couleurs primaires, verre opalin et courbes généreuses définissent ces luminaires qui ont gardé leur âme d’enfant. D’un côté, la lampe à poser Maé façon cubes pour petits et grands imaginée par Joris Poggioli pour son label Youth Editions. De l’autre, Nuage, pensé par La Quincaillerie moderne, une suspension aérienne qui nous replonge au temps des téléphones filaires.

> Lampe Maé en verre opalin et céramique, Youth Editions ; Suspension Nuage en verre opalin, La Quincaillerie moderne


Un écran de fumée

Nécessaire à fumer façonné par Zoé Mhom.
Nécessaire à fumer façonné par Zoé Mhom.

Pendant la Design Week parisienne de septembre dernier, le collectif Meet Met Met, fondé par Helder Barbosa, Thibault Huguet et Jean-Baptiste Anotin, se faisait connaître grâce à sa première exposition « Feu! ». L’idée ? Réunir vingt designers émergeants autour d’un objet anodin de notre quotidien, le cendrier. Il semblerait que même si fumer nuit à la santé, les ustensiles liés à cette pratique continuent de titiller l’imagination des créatifs, dont Zoé Mohm, qui imagine bijoux, boîtes et outils, mais aussi des nécessaires à fumeur, soit des cendriers, écrins à cigarette et autres étuis à briquet, dont la beauté nous donnerait presque envie de prendre cette mauvaise habitude.

> Nécessaire à fumeur en laiton et argent, Zoé Mhom. Ses créations sont également vendues par L’Œil de KO.


Du mobilier inc(l)assable

Le siège War de Thibeau Scarcériaux.
Le siège War de Thibeau Scarcériaux.

Si les pièces en verre ultra minimalistes à l’aspect souvent fragile de Thibeau Scarcériaux s’impriment sur les rétines, difficile de détourner les yeux de son fauteuil War en verre blindé fissuré comme troué d’impacts de balles, à donner des sueurs froides. Pour notre plus grand plaisir, il est possible de (re)découvrir ses pièces singulières à travers une exposition scénographiée par l’artiste-designer belge à la galerie Sinople, Paris 3e.

> Exposition « Beyond the mirror » de Thibeau Scarcériaux, à la galerie Sinople jusqu’au 13 juillet, Hôtel de Retz, 9, rue Charlot Paris 3e.


Une décennie de plaisirs

La boutique de l’Officine Universelle Buly de la rue Bonaparte, à Paris.
La boutique de l’Officine Universelle Buly de la rue Bonaparte, à Paris.

En 1809, Claude et Jean-Vincent Bully révolutionnent l’art du soin en créant un vinaigre de toilette aux propriétés prophylactiques. Si le tout-Paris est à leurs pieds, lors de la Révolution de Juillet 1830, « la foule envahit le magasin« , comme en témoigne le journal Le Temps. Ne restent plus que rêves et flacons brisés. Si l’enseigne a pu être relancée, l’avènement de la cosmétique moderne finit d’achever la griffe, qui sombre  dans l’oubli dans les années 1920.

Heureusement, Victoire de Taillac et le génial Ramdane Touhami décident de redonner vie à l’Officine Universelle Buly (dont un L est tombé pour ne pas froisser nos voisins anglais – « bully » signifie « petit dur » ou « tyran » dans la langue de Shakespeare). Le couple se plonge dans les archives et inaugure le 1er avril 2014 une première boutique rue Bonaparte, dans le très chic 6e arrondissement de Paris, bientôt suivie d’une autre rue de Saintonge, dans le Marais, et dans le monde entier, à Séoul, en Corée du Sud, Tokyo au Japon, Munich en Allemagne ou encore Taiwan. Voilà donc 10 ans que la griffe ravit les amateurs de formules ancestrales et de packagings léchés. Car si au siècle dernier, l’esthétique comme les produits de la maison étaient jugée vieux jeu, aujourd’hui nous plongeons volontiers dans ce monde d’antan. Passer les portes de ces écrins, c’est être transporté dans un espace hors du temps, un fantasme du passé où le moindre détail est soigné. Pourvu que l’aventure dure encore longtemps.

> L’Officine Universelle Buly, plus d’informations ici


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