A l’instar d’un Oscar Niemeyer dans l’architecture, Verner Panton (1926-1998) était un amoureux des courbes. Toute sa carrière, il a cherché à briser la dictature du fonctionnalisme ambiant et de ses angles droits, que ce soit avec sa célèbre Panton Chair en forme de S ou ses décors sinueux.
A l’aube des années 1970, Panton est à l’apogée de sa carrière. Il a enfin réussi à développer la chaise en surplomb dont il rêvait depuis ses débuts (la Panton Chair), ses installations et décors « Visiona » pour Bayer sont plébiscités dans toute l’Europe et il s’apprête à emménager près de Bâle (Suisse) pour être au plus près des équipes de Vitra, éditeur avec lequel il fourmille de projets.
Toute la surface réfléchit la lumière
Chez Verner Panton, la courbe n’est jamais gratuite ou purement esthétique ; elle se met au service de la fonctionnalité. Quand il s’attelle à la lampe Panthella, il veut non seulement éviter toute rectitude mais aussi que toute sa surface puisse réfléchir la lumière le plus harmonieusement possible.
Son abat-jour hémisphérique renvoie ainsi toute la lumière vers le bas, en direction du pied en forme de trompette qui la disperse à 360°. Pour la fabriquer, Panton contacte Louis Poulsen, l’éditeur des lampes de son compatriote Poul Henningsen. Comme lui, il fait en sorte que l’on ne puisse sous aucun angle être ébloui par son ampoule.
Un succès fulgurant depuis 50 ans
Panton veut utiliser les propriétés réflectives du métal, mais cela s’avère impossible pour des raisons industrielles. Le designer se met donc d’accord avec Louis Poulsen sur un polycarbonate d’un blanc laiteux, qui adoucit la brillance de la lumière. La Panthella existera en deux formats : une version de table et une autre sur pied. Dès sa sortie en 1971, elle connaît un succès commercial fulgurant et demeure encore aujourd’hui un best-seller du catalogue Louis Poulsen.
Longtemps disponible uniquement en blanc, la Panthella a pris des couleurs avec l’édition d’une version Mini en 2016. Ce modèle de table est proposé dans une palette de 11 teintes vives (orange, mauve, rose…) élaborés par Panton lui-même juste avant son décès en 1998. Mais surtout, ses dimensions (un peu) réduites lui permettent d’enfin adopter un abat-jour en métal conforme au dessin originel du designer.
Un variateur sur les versions LEDs
L’an dernier, Louis Poulsen a poursuivi ce travail de déclinaison en sortant une version baladeuse en acrylique, dotée d’une source à LEDs qui, outre les économies d’énergie, lui permet de moduler son intensité lumineuse.
Pour célébrer ce 50e anniversaire, Louis Poulsen a récemment révélé une nouvelle finition de la Panthella couleur laiton métallisé qui laisse le globe refléter son environnement et ainsi provoquer des réflexions et anamorphoses. Celles-là même que Verner Panton chérissait tant…
> La Panthella est commercialisée à partir de 200 € pour la version baladeuse. Comptez 845 € pour la lampe sur pied. Louis Poulsen.