Cette collaboration avec DCW est une première. Comment est-elle née ?
Philippe Nigro : Nous nous connaissons bien avec Frédéric Winkler (codirigeant de DCW éditions, NDLR) et avions envie de travailler ensemble. Hormis la collection avec Dominique Perrault (l’architecte qui a dessiné, avec la designer Gaëlle Lauriot-Prévost, des luminaires pour la marque, NDLR), DCW ne faisait pas beaucoup de création, se focalisant plutôt sur les rééditions. En collaborant avec des designers, Frédéric m’a laissé entendre qu’il voulait que les choses évoluent.
Le luminaire n’est pas votre spécialité…
C’est un domaine que je connais sans le connaître… J’avais créé l’applique Nuage, chez Foscarini, la lampe Céleste, pour Baccarat, quelques modèles pour Ligne Roset… L’éclairage est un terrain complexe, avec une avalanche d’offres, de produits et de technologies. C’est un secteur où il est difficile de s’imposer en tant que marque et, pour les designers, de proposer de nouvelles choses. L’enjeu, c’est d’en donner la bonne interprétation, entre son rôle fonctionnel et son côté décoratif. Je me sens plutôt adepte de l’approche fonctionnaliste d’Achille Castiglioni, j’ai du mal avec l’aspect purement décoratif.
Quelle a été votre démarche avec Respiro ?
J’ai travaillé sur une suspension, qui est une typologie très demandée. Respiro signifie le souffle en italien. J’ai voulu retranscrire l’idée de quelque chose de léger, en mouvement, avec des feuilles qui s’écartent comme un livre ouvert et dont les lamelles centrales sont découpées pour laisser passer la lumière. Ainsi se crée l’illusion de la lumière qui s’en échappe comme par magie. Respiro est proposée en plusieurs dimensions et finitions : tout gold, intérieur gold et extérieur noir ou blanc.
Quel rapport entretenez-vous avec le luminaire ?
La lampe est un objet auquel on s’attache, que l’on se transmet, qui peut être précieux comme un bijou. Elle anime et crée l’ambiance. C’est une façon de parler de soi, à travers les choix que l’on fait. Je crois qu’il faut penser un luminaire en regard de ceux qui l’entourent, comme dans une scénographie. Personnellement, j’en possède une trentaine chez moi !