À Versailles, rue des Réservoirs, juste en face du Palais du Roi Soleil, l’agence RMGB a intégralement repensé cette demeure familiale du XIXe siècle, d’une surface de 230 mètres carrés. Cet hôtel particulier de cachet, aux matériaux nobles, s’est vu renaître après une rénovation d’ampleur. « Nous avons réussi à écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de cette maison, expliquent Baptiste Rischmann et Guillaume Gibert, les deux architectes à l’œuvre. L’idée était de lui redonner un second souffle avec une écriture plus contemporaine, tout en conservant cette base classique qui avait vu grandir notre client ». Car à l’origine de ce projet, l’envie d’un propriétaire de réinvestir les lieux de son enfance, pour s’y installer avec sa famille, comme un retour aux sources.
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Des meubles simplement « posés » par RMGB pour respecter les volumes
RMGB a donc commencé par rénover les moulures dégradées et réhabiliter le parquet en point de Hongrie retourné qui habille le rez-de-chaussée. « Nous avons enlevé tout ce qui avait été rajouté : cloisons, moquettes ou encore tapisseries qui n’étaient pas dans l’ADN d’origine, afin de récupérer les beaux volumes », explique Guillaume Gilbert. Ils ont alors pu prendre possession des lieux pour y apporter des éléments plus contemporains. « Nous nous sommes implantés dans cette très jolie base comme des voyageurs qui seraient arrivés en calèche et auraient posé leurs gros meubles », sourit-il.
Un équilibre esthétique fait de contrastes entre classicisme versaillais et mobilier design, conçu sur-mesure par l’agence, comme ce meuble tout en miroirs à pans coupés face à l’entrée, clin d’œil assumé à la toute proche Galerie des Glaces : « Nous avons fait deux ou trois références de ce type, sans être grandiloquents », se défend tout de même l’architecte.
Dans la pièce de réception, un buffet minibar aux façades en bois cannelées fait écho aux rayons d’un tapis dessiné par le duo. Au centre, une suspension de Nacho Carbonell s’harmonise avec le canapé Lek dessiné par Christophe Delcourt et la paire de fauteuils vintage d’Horst Bruning. Dans la cuisine ouverte, une grande armoire en inox dialogue avec un îlot en marbre Calacatta Viola et dissimule le plan de cuisson et le four. Dans la salle à manger, des chaises vintage Willy Rizzo s’accordent avec une suspension pop années 1970 de Carlo Nason et une tapisserie moderne d’Aubusson signée Roger Muhl réalisée à la manière d’une aquarelle.
Des contraintes imposées par les Architectes des Bâtiments de France
Au premier étage, la chambre parentale au lit inspiré des dessins de Jean Royère prend une allure classique, la moquette claire diffusant une ambiance calme. Un dressing tout en marqueterie de bois révèle un dessin de papillon. « Quand on le retourne, les ailes dessinées dans une matière très brillante amènent un reflet intéressant », détaille Gibert. Les architectes de RMGB ont par ailleurs conçu une salle de bain aux lignes très épurées comprenant une vasque en marbre Grigio Carnico.
Pas moins de douze mois de travaux ont été nécessaires. « Les Architectes des Bâtiments de France nous ont demandé beaucoup, nous n’avons pas eu le droit de faire certaines choses à cause de la proximité du Château de Versailles, confesse Guillaume Gibert de l’agence RMGB. Mais c’est toujours intéressant de travailler avec des contraintes ». Versailles est une ville qui se mérite.
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