Quand un ingénieur passé par l’agence BIG et un économiste passionné d’ébénisterie unissent leurs forces, cela donne Reform. Fondée à Copenhague, la marque donne une nouvelle aura aux cuisines d’Ikea en proposant des façades pensées par des créateurs comme Cecilie Manz ou Bjarke Ingels. Soit la crème du design et de l’architecture scandinave, au service d’une esthétique intemporelle, jamais ennuyeuse et surtout accessible ! Rencontre avec ses deux fondateurs, Micheal Andersen et Jeppe Christensen.
Comment le concept de Reform a-t-il germé ?
Michael Andersen : Jeppe est un très bon ami de mon frère. On s’est rencontré à son anniversaire et on s’est vite découvert un point commun : l’envie de monter notre start-up. Reform est né quelques semaines plus tard.
Jeppe Christensen : On s’est aperçu d’un grand vide dans le marché, entre des cuisines sympas mais très chères et celles abordables mais quelconques. Cet entre-deux, à la fois accessible et esthétique, on a donc décidé de l’investir nous-mêmes !
N’est-il pas compliqué de convaincre des designers et architectes, parfois très réputés, de travailler pour customiser des produits Ikea ?
M.A. : Etonnamment, non ! On a essuyé très peu de refus. Ce qui est logique d’une certaine manière. La plupart du temps, quand vous devenez designer, vous voulez vous adresser aux gens ordinaires, les plus nombreux possible, et donc concevoir des projets qu’ils ont les moyens de s’offrir.
J.C. : Je crois aussi que c’est une tâche différente pour eux. Qu’ils soient architectes ou designers, ils ont rarement eu l’occasion de concevoir des cuisines. Cela représente une sorte de nouveau défi.
En trois ans et demi, vous avez déjà collaboré avec des profils très variés. Comment les choisissez-vous ?
J.C. : Nous approchons simplement des personnes dont le travail nous attire. Pour nos premières collaborations, nous avons juste élaboré notre liste idéale : le cabinet de Bjark Ingels pour sa force conceptuelle, le studio de Sigurd Larsen pour un côté plus traditionnel et l’agence Norm Architects pour son regard neuf.
M.A. : Etant danois, il nous a semblé logique de se tourner vers des créateurs de notre pays pour débuter. D’autant plus qu’ils partagent la même esthétique scandinave tout en ayant des approches complémentaires.
Vous lancez actuellement la collection « Up », cette fois née d’une double collaboration…
J.C. : Oui, d’abord avec Dinensen, un spécialiste des revêtements de sol qui propose certainement les produits les plus haut-de-gamme du Danemark. Le directeur de la compagnie est un amoureux du bois et en a eu marre de ne pas pouvoir exploiter ses chutes. Ce que nous faisons aujourd’hui en les lui rachetant à prix réduits.
M.A. : Pour dessiner la collection, on a ensuite fait appel aux architectes du Lendager Group. Leur agence privilégie l’économie circulaire dans chacun de ses projets et nous a donc parue idéale pour valoriser ces bouts de bois massif, jusqu’alors considérés comme des déchets.
Au-delà de ces collaborations scandinaves, vous allez prochainement vous ouvrir au design français…
J.C. : Oui, nous travaillons actuellement avec Inga Sempé et le studio de design de Jean Nouvel. Les collections n’en sont qu’a leurs prémices mais les premiers échanges se sont déroulés à merveille.
M.A. : Dans l’idéal, on souhaiterait les lancer l’année prochaine, pourquoi pas en même temps que l’ouverture de notre showroom parisien…