Comment avez-vous rencontré Scavolini ?
La rencontre remonte désormais à un peu plus de quatre ans. Scavolini présente tous les deux ans un modèle de cuisine réalisé par un designer. Ils m’ont demandé de réfléchir à un nouveau concept. Nous nous sommes rencontrés dans leur usine, en Italie, et j’ai pu me rendre compte de leur savoir-faire, de leur maîtrise totale, de la fabrication à la communication en passant par la technique.
Quel est l’esprit de Foodshelf ?
L’idée de base est que la cuisine est devenue le cœur de la maison. Je voulais aller plus loin qu’un simple projet de cuisine et proposer un véritable système qui mélange volontairement l’univers culinaire au reste du foyer. D’où cette idée d’étagères modulables à loisir et sur lesquelles on peut disposer des accessoires pour la cuisine, mais aussi des livres et des objets. J’ai imaginé ce projet au moment où je mettais en place celui du MaMo (le centre d’art situé au sommet de la Cité radieuse à Marseille). C’est sans doute pourquoi on peut y retrouver un peu des lignes de Perriand et Le Corbusier !
Pourquoi avoir privilégié une approche horizontale ?
Je souhaitais créer une sorte de continuité de l’espace, qu’on ne sache pas vraiment où s’arrête la cuisine. Le traitement de l’horizontalité permet aussi de disposer d’un grand plan de travail qui n’est pas pollué par des placards.
L’idée est donc d’obtenir un système versatile ?
Tout à fait. Foodshelf convient aussi bien à un studio qu’à une grande pièce. Ce système est comme un jeu de Lego avec lequel chacun peut bâtir le projet qu’il souhaite. Pour vous donner un exemple, lorsque Foodshelf a été présenté pour la première fois au Canada, au salon du design intérieur (IDS) en janvier dernier, je suis passé devant le modèle exposé sans même le reconnaître !
Vous travaillez depuis huit ans pour l’électroménager avec Gorenje. La cuisine vous stimule-t-elle particulièrement ?
C’est paradoxal, car je ne cuisine pas ! J’ai observé et réfléchi pour offrir un espace qui ne raconte pas une histoire en particulier, mais offre tous les scénarios possibles. Travailler avec Scavolini était stimulant. Ils m’ont laissé être radical dans mes propositions et m’ont permis d’éviter des erreurs, de tenir compte des contraintes de coût, de volumétrie…