C’est une belle transformation qui s’est opérée rue de la Gauchetière dans le quartier du Vieux Port de Montréal, au Québec. Ce grand loft de 172 mètres carrés, situé dans un immeuble construit en 1912, fait honneur à son passé industriel dans un nouvel esprit design et minimaliste. « Quand nous avons acheté cette surface, nous sommes tombés amoureux des grandes fenêtres et des matériaux bruts présents ici, comme le béton ou la brique », introduit Christine Djerrahian, fondatrice de Futur Simple Studio, architecte à la tête de cette rénovation et également propriétaire du lieu.
À lire aussi : Les stades olympiques, grand fantasme d’architecture
L’espace nuit logé dans des caisses en bois
L’élément structurel de cette réfection est sans conteste la constitution de caisses en bois conçues sur mesure, ouvertes sur le reste du loft. Ce concept de « box in a box » voit deux volumes vitrés programmés comme des pièces à part – en l’occurrence des chambres – ainsi disposées au sein de la structure en béton. « Les grandes fenêtres industrielles avaient été bloquées par les anciens locataires, se souvient l’architecte. Pour les rendre de nouveau accessibles, j’ai placé l’espace nuit en recul de ces ouvertures ».
Ces deux chambres ont été imaginées comme un kit. Des stores automatisés les transforment en espaces d’intimité et, une fois fermés, elles prennent l’allure de lanternes dans ce grand espace. « Par le passé nous avons fait beaucoup de projets commerciaux et de bureaux, c’est ainsi que ce concept de boîte a émergé », poursuit Christine Djerrahian.
Pour moderniser l’espace, Futur Simple Studio a utilisé une palette de matériaux tactiles comme du contreplaqué de noyer qui fait écho aux couleurs terreuses des murs de briques, ou des miroirs omniprésents qui amène une légèreté au lieu. « J’ai aimé utiliser ces matières naturelles, inspirées des nuances de la terre, une palette de tons qui met l’accent sur la matérialité », confirme la fondatrice de Futur Simple Studio.
La finition miroir reflète l’environnement, donnant l’illusion d’un espace toujours plus vaste et mettant l’accent sur la lumière qui inonde l’appartement. L’ajout de verdure ajoute une dimension presque poétique. « Nous avons évidemment rendu hommage à l’esthétique XXe siècle du lieu, tout en essayant de rester contemporain et finalement intemporel, commente l’architecte. C’est un appartement résolument moderne, inspiré du design japonais wabi-sabi. »
Une bulle de sérénité imaginée par Futur Simple Studio
Les travaux ont été réalisés en deux temps : une première phase de 8 mois en 2019 et une seconde de 6 mois entre 2021 et 2022. Celle-ci a consisté à réunifier l’appartement avec le loft voisin, ajoutant ainsi la surface nécessaire pour accueillir des enfants. Car derrière cet appartement minimaliste se cache en réalité un logement familial.
« C’est un lieu qui vit, ajoute la propriétaire. Nous avons mis des rangements de tous genres pour y cacher les jouets et avons dessiné nos propres meubles : le lit convertible, la table dans la salle à manger ou encore la bibliothèque en noyer. Tout ce mobilier a été réalisé en collaboration avec l’Atelier Vaste ».
L’ensemble donne comme un sentiment de rupture entre l’agitation extérieure et la douceur, presque modeste, de l’espace « Beaucoup de gens qui pénètrent en ces lieux en soulignent la singularité, note-t-on chez Futur Simple Studio. On ralentit le rythme dans ce loft où il y a toujours un morceau de jazz qui joue en fond sonore. Quant au bois et aux matériaux naturels, il tranchent avec l’aspect industriel ». Une bulle de sérénité en contrepied du bouillonnement de la ville.
À lire aussi : Son Blanc à Minorque, l’hôtel zen et écologique imaginé par Atelier du Pont
