Marie Michielssen signe une collection d’art de la table Serax

Entretien avec la designeuse.

Designeuse depuis plus de vingt-cinq ans pour la marque belge, Marie Michielssen s’essaie pour la première fois, et avec succès, aux arts de la table.

Proche du noir, le brun foncé met en valeur les aliments.
Proche du noir, le brun foncé met en valeur les aliments. Victor Robyn

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IDEAT : « La Mère » est votre première incursion dans les arts de la table. Comment cette envie est-elle née ?

Marie Michielssen : Une de mes amies a lancé sa propre collection pendant la pandémie de Covid-19. J’ai alors pensé que je pouvais moi aussi tenter l’aventure. J’ai l’habitude de travailler avec des matériaux très différents, mais à la seconde où je me suis retrouvée avec l’argile entre les mains, j’ai aussitôt été conquise, et étonnée de ce qu’on pouvait en faire. J’ai suivi des cours particuliers et je me suis exercée presque tous les jours.

© Victor Robyn.
© Victor Robyn.

IDEAT : La ligne est assez diversifiée et le rendu, proche de celui d’une fabrication artisanale. C’est un vrai choix ?

Marie Michielssen : Oui, j’avais envie de ce côté artisanal, irrégulier, si important pour moi qui ne suis jamais aussi heureuse que dans mon atelier. J’ai fait des dizaines d’essais d’assiettes, j’ai aussi imaginé des couverts et des verres. J’ai créé les Milieux de table, pensés comme des sculptures. C’était intéressant d’imaginer ces plats de service sur des piétements, pour élever la nourriture à un autre niveau. C’est aussi une belle façon de « jouer » avec la cuisine. Dans mes souvenirs d’enfance, ma mère et ma grand-mère disposaient ainsi les cakes et les tartes sur des plateaux de présentation.


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© Victor Robyn.
© Victor Robyn.

IDEAT : Est-ce justement en hommage à ces femmes que la collection s’appelle « La Mère » ?

Marie Michielssen : À elles, mais aussi à toutes celles qui prennent soin des autres, qui les nourrissent. Les mères sont toujours celles qui  « font », qui rassemblent autour de la table. C’est aussi une façon de rappeler que la matière vient de la terre-mère, il faut la respecter. J’ai décliné une série d’assiettes où, sur chacune d’elles, j’ai dessiné un visage, un peu à la manière de Picasso, l’un avec une main, l’autre avec un turban. Les royalties issues de la vente de ces pièces seront reversées à l’ONG Plan International, qui facilite l’accès à l’éducation.

Les visages dessinés par la créatrice sont inspirés par celui de sa grand-mère.
Les visages dessinés par la créatrice sont inspirés par celui de sa grand-mère. Victor Robyn

IDEAT : Pourquoi trois coloris pour cette gamme de céramiques ?

Marie Michielssen : J’ai choisi une glaçure blanche, un brun très foncé et un rouge sang, qui m’évoquent les peintures flamandes du XVIe   siècle. Cela met les plats en valeur, permet de mélanger les couleurs au cours d’un même repas, y compris dans les restaurants. « La Mère » a un côté à la fois charmant et pas trop chic, pour un usage au quotidien comme pour recevoir


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