Découvert à la Design Parade en 2019, Maximilien Pellet propose en cette rentrée une collection imaginée pour Monoprix. Jamais vu dans l’univers du design en série, l’artiste français est resté fidèle à son fonctionnement artisanal en imaginant cette collaboration, depuis son atelier. En résulte un univers complet pour la maison inédit pour l’enseigne française, produit en majeure partie par des artisans.
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Rencontre avec Maximilien Pellet à l’occasion de sa collaboration avec Monoprix
IDEAT : Qui êtes-vous ?
Maximilien Pellet : J’ai 31 ans, je suis originaire de banlieue parisienne et j’ai étudié aux Arts décoratifs de Paris.
Comment vous définiriez-vous ?
M.P. : Je dirais que je suis artiste. C’est ce qui convient le mieux, pour faire court et qui a le sens le plus large. Par la force des choses, je suis devenu céramiste mais j’ai du mal à me considérer comme tel car je n’ai jamais appris la technique consacrée. J’ai commencé en utilisant la céramique dans mes peintures — je ne viens pas du tout de l’univers des objets. Depuis, c’est devenu ma pratique au quotidien : je dessine avec la céramique.
Vous avez donc inventé votre propre façon de travailler la céramique ?
M.P. : Je travaille l’argile quand elle est liquide, ou plutôt je la rends liquide pour la travailler dans cette condition-là. Le modelage requiert donc plusieurs étapes qui correspondent à différents moments de séchage : quand l’argile est encore liquide, quand elle durcit un peu, puis plus… Il m’arrive de dessiner ou de peindre l’argile, parfois je la découpe pour l’assembler sur un autre support. Je n’ai pas vraiment inventé de technique à proprement parler, je me suis approprié une façon de faire.
Maximilien Pellet, que raconte cette collection imaginée pour Monoprix ?
M.P. : J’avais dans l’idée de travailler autour de la table tout en voulant m’éloigner du service traditionnel, symétrique. J’ai donc commencé à composer avec la matière, à imaginer la collection comme des tableaux, à partir de dessins. Pour la mettre en forme, j’ai moi-même façonné les prototypes auxquels je voulais donner vie, notamment ceux en céramique bien sûr. Une fois satisfait, je les envoyais à Monoprix qui m’a laissé une grande liberté. Merci à eux ! De mon côté, n’étant pas habitué à l’exercice de la production à grande échelle, j’ai dû prendre mon mal en patience car les délais de fabrication étaient plutôt longs, nécessitaient plusieurs intermédiaires. Quand je crée une pièce dans mon atelier, c’est presque instantané…
Un processus qui a dû paraître inédit pour Monoprix !
M.P. : Je n’utilise pas les logiciels de modélisation 3D ni les dessins techniques. Je fonctionne comme un artisan, avec mes mains, j’ai du mal à me projeter devant des choses qui ne prennent pas forme devant moi. Monoprix a été très compréhensif et respectueux de mon processus créatif. Alors, je me suis enfermé pendant quelques mois dans mon atelier afin de fabriquer entièrement cette collection qui n’a d’ailleurs pas de nom ! (rires)
Que comprend la collection Monoprix x Maximilien Pellet ?
M.P. : Beaucoup de pièces en céramique imaginées pour la table : des verres, des assiettes, des tasses… J’ai insisté pour que la fabrication se fasse en majeure partie artisanalement ; j’ai eu gain de cause ! La céramique vient d’un atelier d’artisans algériens. Nous avons en revanche fait quelques tentatives de mobilier mais ce fut plus compliqué. Nous avons néanmoins réussi à sortir des petits sièges moulés plus gravés à la main.
Question piège : votre pièce préférée dans la collection ?
M.P. : On m’a déjà posé la question et je n’ai pas trop réussi à répondre… Peut-être la théière parce que c’est le seul objet rouge et que ça m’amuse de la voir dans le contexte plutôt noir, vert et ivoire de la collection. Comme s’il y avait eu un accident à la production !
> La collection de Maximilien Pellet sera disponible à partir du 12 septembre 2023 dans les magasins Monoprix et en ligne.
