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L’appartement new yorkais de la créatrice Ippolita Rostagno

Ippolita Rostagno, la créatrice de bijoux et cofondatrice du site de vente Artemest, est née et a passé son enfance à Florence, mais c’est à New York qu’elle a choisi de s’établir. Il lui a fallu une vingtaine d’années pour réhabiliter sa maison de ville, dans un quartier résidentiel de Brooklyn, où elle a laissé s’exprimer sa passion pour le design italien.

Fille d’un artiste américain et d’une intellectuelle italienne, Ippolita Rostagno a passé une enfance baignée dans l’art et l’architecture à Florence. À 18 ans, elle part s’installer aux États-Unis, où elle lance sa société de joaillerie à laquelle elle donne son prénom. Directrice artistique de son entreprise, elle parcourt le monde et notamment son pays natal.


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L’Italie en résidence

En 2015, elle fonde à Milan, avec l’entrepreneur Marco Credendino, le premier site de commerce en ligne consacré à l’artisanat transalpin haut de gamme. Artemest offre aujourd’hui un vaste assortiment de plus de 60 000 produits fabriqués à la main par 1 500 des meilleurs artisans et designers italiens.

Ippolita Rostagno, directrice de la marque de bijoux qui porte son prénom et cofondatrice d’Artemest, site de commerce en ligne de mobilier italien haut de gamme, devant sa maison à Brooklyn.
Ippolita Rostagno, directrice de la marque de bijoux qui porte son prénom et cofondatrice d’Artemest, site de commerce en ligne de mobilier italien haut de gamme, devant sa maison à Brooklyn. valentina sommariva / Living Inside

Ce savoir-faire imprègne la maison de ville d’Ippolita Rostagno, située à Park Slope, quartier résidentiel de Brooklyn, où celle-ci vit depuis une vingtaine d’années. Au début des années 2000, la créatrice de bijoux achète le duplex inférieur de cette bâtisse du XIXe siècle construite sur quatre niveaux.

À l’époque, elle fait appel à Alicia Balocco, une architecte new-yorkaise, qui aménage au premier étage un salon, une cuisine et une salle à manger et, au rez-de jardin, deux chambres, pour elle et sa fille Maya, maintenant adulte. Quelques années plus tard, Ippolita acquiert les deux étages supérieurs et décide de réaliser la maison de ses rêves.

Au dernier étage, dans le bureau, fauteuils vintage devant un miroir encastré dans un hublot de bateau.
Au dernier étage, dans le bureau, fauteuils vintage devant un miroir encastré dans un hublot de bateau. valentina sommariva / Living Inside
Sculptures d’Emil Alzamora posées sur l’une des tables basses Ritagli A, de Studiopepe (Alimonti Milano).
Sculptures d’Emil Alzamora posées sur l’une des tables basses Ritagli A, de Studiopepe (Alimonti Milano). valentina sommariva / Living Inside

De gros travaux sont à prévoir dans ces espaces « en très mauvais état, se souvient-elle. Où la plupart des détails d’origine avaient été supprimés. Il n’y avait pas grand-chose à sauver. » Avec l’aide, cette fois, des architectes Robin Elmslie Osler et Ken Levenson, elle décide d’entreprendre une rénovation complète. L’intégralité du deuxième étage devient une suite parentale et le troisième, un bureau éclairé par plusieurs puits de lumière.

Un intérieur contemporain

Chacune des pièces reprend les lignes épurées et les proportions généreuses des niveaux inférieurs. Cet effet contemporain est aussi illustré par un nouvel escalier en acier et en bois que Robin Elmslie Osler a fait fabriquer pour qu’il desserve tous les étages. Sa conception a représenté le plus grand défi pendant les travaux.

Surmontés d’oeuvres photographiques d’Ellen Carey, anges chandeliers en verre vintage. À côté de la cheminée, bronze Chieftain, de Jerry Ross Barrish (2010). Fauteuil Modèle 62, signé Niels Otto Møller (J. L. Møllers Mobelfabrik).
Surmontés d’oeuvres photographiques d’Ellen Carey, anges chandeliers en verre vintage. À côté de la cheminée, bronze Chieftain, de Jerry Ross Barrish (2010). Fauteuil Modèle 62, signé Niels Otto Møller (J. L. Møllers Mobelfabrik). valentina sommariva / Living Inside

« L’ancien faisait partie de la structure porteuse, si bien que, lorsque nous l’avons enlevé pour le remplacer, il a fallu consolider les niveaux supérieurs », explique la propriétaire. Quelques solives ont cependant été conservées et transformées en étagères pour sa chambre à coucher. Dans ces parties rénovées, le sol a été recouvert de planches en chêne récupérées aux veinages variés et les murs ont été enduits d’un plâtre vénitien gris tourterelle.

Dans le salon, table basse Sesi A Brown, de Martinelli Venezia, en pietra pece, une roche sédimentaire (Lithea). Sur le manteau de la cheminée, oeuvre photographique d’Ellen Carey et céramique de Bruno Gambone. Lampadaire vintage.
Dans le salon, table basse Sesi A Brown, de Martinelli Venezia, en pietra pece, une roche sédimentaire (Lithea). Sur le manteau de la cheminée, oeuvre photographique d’Ellen Carey et céramique de Bruno Gambone. Lampadaire vintage. valentina sommariva / Living Inside

« Nous avons pris soin d’ajouter une touche d’artisanat d’art, mais sans prétention ni ostentation », explique Robin Elmslie Osler. Des meubles élégants, souvent d’époque, et des oeuvres aux accents plus exubérants rythment les pièces de la maison. On y sent l’enthousiasme d’Ippolita pour le travail d’autrui et pour le sien. L’art et le design ne sont pas de simples éléments de décor. Comme elle aime le répéter : « Ils influencent la qualité de votre vie, vous rendent plus attentif au monde qui vous entoure. »

Dans la cuisine, sur le plateau en marbre du comptoir, vide-poche Mirage-Green Marble, de Studiointervallo (Artemest), transformé en corbeille à fruits. Vase de Paolo Ulian (Bufalini Marmi). Cafetière vintage Archimede (Stella, années 80). Tabourets tracteurs de BassamFellows (Design Within Reach). La table, conçue par Ippolita Rostagno, est surmontée d’une suspension vintage achetée dans le magasin d’antiquités Blackman Cruz, à Los Angeles. Sur le mur, oeuvre Great South Bay (2003), signée Mark Saltz.
Dans la cuisine, sur le plateau en marbre du comptoir, vide-poche Mirage-Green Marble, de Studiointervallo (Artemest), transformé en corbeille à fruits. Vase de Paolo Ulian (Bufalini Marmi). Cafetière vintage Archimede (Stella, années 80). Tabourets tracteurs de BassamFellows (Design Within Reach). La table, conçue par Ippolita Rostagno, est surmontée d’une suspension vintage achetée dans le magasin d’antiquités Blackman Cruz, à Los Angeles. Sur le mur, oeuvre Great South Bay (2003), signée Mark Saltz. valentina sommariva / Living Inside

En 2022, avec son associé Marco Credendino, Ippolita Rostagno a décidé de s’aventurer dans l’univers de l’art en proposant sur sa plateforme des oeuvres des meilleurs peintres, sculpteurs et artistes italiens. L’occasion de célébrer leur vision artistique et leur créativité tout en leur offrant une visibilité internationale.

Dans la chambre parentale, fauteuil Gaudenzio, de Giuseppe Rivadossi. Lithographie Whitney Museum of American Art, Packed, Project for New York, From (Some) Not Realized Projects, de Christo (1971). Miroir en bois sculpté Frutta d’Oro, de Daniele Nencioni (Artemest). Au-dessus du lit, lustre vénitien en verre de Murano (Striulli Vetri d’Arte). Sur le mur, l’oeuvre Amato, de Zoe Papini (2020), représente Ippolita Rostagno et son compagnon Leo Amato..
Dans la chambre parentale, fauteuil Gaudenzio, de Giuseppe Rivadossi. Lithographie Whitney Museum of American Art, Packed, Project for New York, From (Some) Not Realized Projects, de Christo (1971). Miroir en bois sculpté Frutta d’Oro, de Daniele Nencioni (Artemest). Au-dessus du lit, lustre vénitien en verre de Murano (Striulli Vetri d’Arte). Sur le mur, l’oeuvre Amato, de Zoe Papini (2020), représente Ippolita Rostagno et son compagnon Leo Amato.. valentina sommariva / Living Inside

« Artemest est basé à Milan, rappelle-t-elle, mais nous avons récemment ouvert notre première galerie physique à New York, Artemest Galleria, dans le quartier dynamique de West Chelsea. Dans un espace de 500 m2, l’artisanat contemporain et le design italiens deviennent des pièces de collection. Les décorateurs, les architectes, les collectionneurs et les clients privés peuvent venir explorer ce monde. » Mieux qu’une ambassade.


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