La première rétrospective de Paul Andreu à Paris

Si le nom de Paul Andreu (1938-2018) ne vous dit rien, vous avez en revanche certainement au moins une fois emprunté l’enchevêtrement d’escaliers roulants mécaniques de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, son grand œuvre, qui fête son 50e anniversaire cette année. La Cité de l’architecture et du patrimoine présente la première rétrospective consacrée à cette figure disparue à l’âge de 80 ans. La donation de 69 carnets de croquis et de ses archives constitue l’ossature de l’exposition.

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Le travail d’une vie

« Paul Andreu. L’architecture est un art » revient sur le parcours et la production d’une personnalité atypique, qui a su insuffler une dose de poésie dans des projets de très haute technicité. « Une idée motrice de mon travailest celle que tout ouvrage vivant sort incomplet des mains de l’architecte et qu’il faut le confier aux éléments, à la lumière, au vent, à l’eau, pour qu’il s’achève. […] La légèreté des structures et la transparence m’intéressent et je m’attache à régler avec beaucoup de rigueur et de vérité tous les détails de la construction. Mais le plus important, c’est l’espace lui-même, sa structure, sa limite que définit la matière en s’opposant à la lumière ou en se fondant en elle », affirmait-il.

Cette approche, il la doit à sa solide formation. Diplômé de l’École polytechnique (1958), de l’École nationale des ponts et chaussées (1963) et de l’École nationale supérieure des beaux-arts (1969), cet architecte et ingénieur intègre Aéroports de Paris (ADP) en 1963, où il conçoit, à 29 ans, l’aérogare 1 de l’aéroport de Roissy (95).

Des projets d’envergure

Il assurera ensuite la construction des autres terminaux et de la gare TGV-RER. Avant-gardiste, ce projet fondateur acte le début d’une longue carrière marquée par la livraison d’aéroports dans le monde entier: Abu Dhabi, Le Caire, Nice, Jakarta ou Pointe-à-Pitre.

Adepte des défis techniques, Paul Andreu prend la suite de Johan Otto von Spreckelsen pour mener à bien l’épineux chantier de la Grande Arche, à la Défense. Il quitte ADP en 2002 et crée sa propre agence dont la production sera largement tournée vers la Chine. Parmi ses réalisations phares figurent l’Opéra de Pékin ou le Musée maritime d’Osaka, au Japon, incursions fructueuses dans le domaine de la culture. L’exposition rassemble 280 oeuvres tout au long d’un parcours thématique jalonné par la narration des écrits de Paul Andreu.

> « Paul Andreu. L’architecture est un art ». À la Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris (XVIe), jusqu’au 2 juin. Citedelarchitecture.fr

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