La Frieze Art Fair célèbre ses 20 ans !

À l’occasion de son anniversaire, la foire londonienne a planché sur une programmation qui reflète deux décennies de création contemporaine et qui souligne sa raison d’être initiale: défricher de jeunes talents.

Lancée par Amanda Sharp et Matthew Slotover en 1993, la Frieze Art Fair compte désormais des éditions à New York, à Los Angeles et à Séoul et possède également une branche consacrée aux arts classiques avec Frieze Masters. Sans surprise, le cru 2023 tente de s’imposer comme un marché où voir et acheter des oeuvres du monde entier.


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La Française Eva Langret pilote depuis 2019 le développement stratégique et la programmation artistique de la Frieze Art Fair.
La Française Eva Langret pilote depuis 2019 le développement stratégique et la programmation artistique de la Frieze Art Fair. Casey Kelbaugh

« Nous avons clairement à coeur de présenter une offre internationale, tout en privilégiant la richesse multiculturelle de la scène anglaise. Il faut trouver le juste équilibre », explique Eva Langret, la directrice artistique de Frieze London. Sur les stands, les habitués du genre, tel Galleria Continua, côtoient les nouveaux venus locaux comme Ginny on Frederick, installé dans la section Focus réservée aux lieux d’exposition de moins de 12 ans.

Bien que pensée comme une plate-forme de vente où se rassemblent les galeries influentes du moment, Frieze a toujours fait la part belle aux talents émergents. La dernière section intitulée Artist-to-Artist sonne alors comme un retour aux sources. « Les artistes établis comme Ólafur Elíasson et Tracey Emin, qui ont toujours eu à coeur de soutenir les nouvelles générations de créateurs, ont ainsi nommé des jeunes qui autrement n’auraient pas accès à la foire », explique Eva Langret.

LachenIst Verdächtig (Laughingis Suspicious), uncamouflage ukrainiendétourné, de FabianKnecht (2023), soutenupar Ólafur Elíasson.
Lachen
Ist Verdächtig (Laughing
is Suspicious), un
camouflage ukrainien
détourné, de Fabian
Knecht (2023), soutenu
par Ólafur Elíasson. Christopher Haering

Tracey Emin supporte ainsi Vanessa Raw et Ólafur Elíasson sert de mentor à Fabian Knecht. De nombreuses autres initiatives viennent ponctuer les échanges culturels et commerciaux, avec des programmes d’acquisition destinés aux institutions comme la Tate ou le Arts Council.

Le Camden Arts Centre offre un prix tandis que le Hepworth Heckfield bénéficie des largesses du groupe de collectionneurs Spirit Now, qui défend cette année encore le travail d’une femme de moins de 40 ans.

Eva Langret renouvelle aussi la formule des jardins de sculptures de Regent’s Park, dont elle confie le commissariat à l’ancienne directrice de la Biennale d’art contemporain de Liverpool, Fatos Üstek. Parmi les élus, l’artiste pluridisciplinaire engagé Tomás Saraceno et Ghada Amer, qui s’intéresse à la notion de féminité.

> Frieze London. Au Regent’s Park, du 11 au 15 octobre. Frieze.com


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