Le Paris de Clément Delépine, directeur de Paris + Art Basel 2022

Tandis que la FIAC laisse place à la première édition de Paris + Art Basel, son directeur nous livre quelques bonnes adresses parisiennes.

De la capitale, où il est né, Clément Delépine n’a longtemps eu que des souvenirs de petite enfance puisque c’est en Suisse, puis à New York, que ce quadra a forgé son expertise d’opérateur artistique. En 2016, il y est revenu pour codiriger la foire Paris Internationale. Cette année, du 20 au 23 octobre, il est à la tête de Paris + par Art Basel, qui succède à la FIAC, au Grand Palais éphémère.


IDEAT : Qu’est-ce que Paris vous inspire ?

Clément Delépine : Je trouve que c’est une ville de contrastes : à la fois lente et rapide, locale et internationale, réputée pour sa beauté, mais qui peut aussi être laide par endroits. Si elle est parfois stressante, il fait bon y vivre malgré tout. J’y suis né, mais je n’y ai pas vécu en tant qu’adulte. Je la redécouvre depuis une demi-douzaine d’années et je l’aime de plus en plus.

IDEAT : Un quartier de cœur à Paris ?

Clément Delépine : Celui où j’habite, dans le XIXe arrondissement, entre le parc des Buttes-Chaumont et la place du Colonel-Fabien. En arrivant de New York avec mon épouse, nous n’avions aucun a priori sur l’endroit où nous installer. On a vraiment flashé sur ce quartier.

Façade du Centre Georges-Pompidou à Paris
Façade du Centre Georges-Pompidou à Paris Denys Nevozhai pour Unsplash

IDEAT : Votre institution artistique incontournable ?

Clément Delépine : Je suis un fervent partisan du Centre Georges-Pompidou. Pour les collections de son musée d’Art moderne, pour son architecture… C’est tout un symbole de notre patrimoine indivisible et incessible. Si on s’éloigne un peu de Paris, j’aime aussi beaucoup le Centre d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine – le Crédac et la programmation de sa directrice, Claire Le Restif.

IDEAT : Comment vous déplacez-vous ?

Clément Delépine : À pied autant que je peux. Sinon, en métro.

IDEAT : Des habitudes typiquement parisiennes ?

Clément Delépine : Au risque d’être cliché : un café-croissant en terrasse. Et, ne vivant pas très loin d’un parc, j’apprécie le fait de pouvoir m’y promener facilement. À l’automne, j’aime lorsqu’il y a un peu de brume le matin. Je trouve cela magnifique.

IDEAT : Le programme d’un samedi à Paris ?

Clément Delépine : Forcément parisien et c’est mon jour consacré aux galeries. Je passe la matinée avec ma famille et je choisis ensuite un quartier – selon, bien sûr, le programme des vernissages – que je vais arpenter.

IDEAT : Qu’est-ce que Paris offre de plus pour organiser la foire Paris + Art Basel ?

Clément Delépine : C’est une capitale culturelle qui propose un grand nombre d’activités en dehors de l’enceinte de la foire. Le tissu artistique est d’une richesse considérable, nourri à la fois par des musées publics, des fondations privées ainsi que par une importante communauté de galeries… Et puis, il existe aussi un dispositif d’hospitalité (hôtels, restaurants, cafés…) et un art de vivre particulièrement généreux.

IDEAT : Justement, un restaurant où se rendre absolument ?

Clément Delépine : J’aime énormément Le Cadoret, dans le XIXarrondissement. C’est un peu ma cantine quand je suis chez moi. Sinon, je reste assez classique : Chez Georges ou Le Bougainville, dans le centre. Les œufs mayo, ça me parle bien !

Le salon de l’hôtel Château Voltaire.
Le salon de l’hôtel Château Voltaire. Francois Halard

IDEAT : Votre hôtel favori ?

Clément Delépine : Le Château Voltaire, rue Saint-Roch, dans le Ier. C’est très calme, on peut y boire un bon café comme un bon cocktail.

IDEAT : Où donner rendez-vous ?

Clément Delépine : Cela dépend de la personne. S’il s’agit d’un étranger qui vient de loin, le Café de Flore ou le Bar Hemingway, du Ritz, fera forcément plaisir. Mais je cherche toujours à m’adapter, à trouver un endroit particulier pour quelqu’un en particulier.

IDEAT : Une de vos connaissances – a priori du monde de l’art – qui, selon vous, est typiquement parisienne ?

Clément Delépine : Je pense à mon amie, la curatrice Julie Boukobza. Pour moi, c’est LA Parisienne. Quand je me suis installé à Paris, c’est elle qui m’a fait prendre mes repères.

IDEAT : Que doit-on rapporter de Paris dans ses bagages ?

Clément Delépine : De bons souvenirs. Mais, surtout, j’aimerais que les gens emportent avec eux ce sentiment que cette ville vaut plus que ses clichés. Les serveurs comme les chauffeurs de taxi, par exemple, sont beaucoup plus sympathiques qu’on ne le dit. C’est une cité vivante, loin de la carte postale figée.

Vues extérieures du Grand Palais Éphémère où se tiendra Paris + Art Basel.
Vues extérieures du Grand Palais Éphémère où se tiendra Paris + Art Basel. Wilmotte et Associés ; Patrick Tournebœuf

IDEAT : La meilleure période pour visiter la capitale ?

Clément Delépine : La mi-octobre, évidemment ! Blague à part, l’événement Paris + par Art Basel 2022 est idéal pour découvrir la dynamique artistique.

IDEAT : Qu’est-ce qui a le plus changé au cours des dix dernières années ?

Clément Delépine : J’avais le souvenir d’une ville plutôt hostile. Je trouve qu’elle s’est internationalisée et qu’elle est plus accueillante. Elle s’est en fait beaucoup « flexibilisée ». Il pouvait être compliqué d’y vivre pour un non-francophone ou un végétarien. Et ce n’est plus le cas aujourd’hui.

IDEAT : Un seul reproche à faire à Paris ?

Clément Delépine : Je dois avouer que, parfois, les scooters et les trottinettes sont un peu envahissants lorsqu’ils ne prêtent pas une attention suffisante au piéton que je suis.

> Paris + Art Basel 2022, du 20 au 23 octobre 2022 au Grand Palais Éphémère à Paris.