Exposition Off Water à la Sainte Anne Gallery : la forme de l’eau

Pour son second volet, l’exposition Off Water explore la « métamorphose liquide », jusqu'au 4 juin prochain.

L’eau et ses nombreux visages ont inspiré à la plasticienne Alizée Gazeau l’exposition Off Water, à voir en ce moment à Paris. Une exploration qu’elle mène avec une dizaine d’autres artistes.

Les fascinants pouvoirs de l’eau

L’oeuvre «Kit para el anochecer» de Laura Sebastianes» (à gauche). / L’impression AF_1_22 d’Alizée Gazeau (à droite).
L’oeuvre «Kit para el anochecer» de Laura Sebastianes» (à gauche). / L’impression AF_1_22 d’Alizée Gazeau (à droite). DR

La commissaire d’exposition, Alizée Gazeau n’en est pas à son premier coup essai. En 2021, dans une petite ville au cœur de Berlin, à Wedding, l’artiste plasticienne avait déjà présenté dans la galerie GR_UND, l’exposition Off Water, aux côtés de dix femmes plasticiennes comme Eva Gentner, Marina Stanimirovic ou encore Hannah Bohnen.

Le second opus, présenté à Paris, nous alerte sur les répercussions de la montée des eaux due au réchauffement climatique, ainsi que sur l’importance de cette denrée liquide : «​​L’exposition explore le processus de sortie de l’eau, sa fluidité et les métamorphoses qu’il entraîne.»

Dans la mythologie, l’eau a longtemps été considérée comme responsable de la naissance du monde, des dieux mais également de la présence de l’homme sur la planète. Sur le plan scientifique, ce phénomène de transformation, de métamorphose fascine. Avec le réchauffement climatique,  il nous prouve également que ce changement est incontrôlable.

Une exposition pensée comme une cartographie

L’oeuvre «Acid Trip» de l’artiste Isabel Fredeus.
L’oeuvre «Acid Trip» de l’artiste Isabel Fredeus. DR

«Alizée Gazeau a repensé l’exposition en fonction de l’espace. Elle a proposé à certaines artistes de présenter de nouvelles oeuvres et gardé certaines oeuvres du premier chapitre comme Transportable Bouy d’Eva Gentner, ou l’installation Selbstblühend (Autoflowering) de Mariona Berenguer, afin de jouer avec les échelles et la réactivation visuelle et conceptuelle du premier chapitre.» explique Masha Novoselova, co-fondatrice de la Sainte Anne Gallery. La curatrice a souhaité mettre en lumière le fait qu’être hors de l’eau – littéralement « off water » – puisse devenir générateur de conversion et d’adaptation.

L’exposition a été partagée en deux parties, comme une cartographie nous plongeant dans un univers où chaque œuvre mène à explorer un relief différent. Au fur et à mesure de la visite, les performances des différentes artistes plasticiennes jouent avec des formes en mouvement, presque vivantes, allant jusqu’à les conduire vers une métamorphose irrévocable.

Un collectif d’artistes engagées

La sculpture de l’artiste Mirsini Artakianou (à gauche). / Les pierres figées sous une surface en verre de l’artiste Isabel Fredeus (à droite).
La sculpture de l’artiste Mirsini Artakianou (à gauche). / Les pierres figées sous une surface en verre de l’artiste Isabel Fredeus (à droite). DR

Les nouvelles venues, Bianca Lee Vasquez et Ghislaine Portalis, figurent désormais au sein du collectif d’artistes. Au rez-de-chaussée, la bouée en aluminium de Miriam Rose Gronwald, la sculpture d’Eva Gentner et l’impression sur une toile de coton d’Alizée Gazeau jouent sur tous les tableaux : «L’exposition propose de faire face à ce qui est plus grand que nous, tout en permettant des proximités intimes avec les œuvres et des renversements d’échelles.»

À l’étage, l’installation de coquillages et de coraux, faite par l’artiste Isabel Fredeus, se dissolvent, devant notre regard impuissant, dans l’acidité du liquide qui les submerge. Une plongée captivante.

> L’exposition Off Water est à découvrir jusqu’au 4 juin, à la Sainte Anne Gallery, 44, rue Sainte-Anne, 75002 Paris. Sainteannegallery.com