Les 10 designers américains à connaître absolument

Contrairement aux designers scandinaves ou italiens qui sont connus du grand public, les concepteurs américains sont plus souvent restés dans l'ombre de leurs pièces iconiques. IDEAT retrace le parcours de 10 d'entre eux.

Leurs pièces sont culte mais sauriez-vous les nommer ? Mis à part le couple Eames dont la renommée est internationale, voilà des designers américains incontournables dont vous ne connaissez sans doute pas l’histoire.


1 – Ray et Charles Eames

Plus que des meubles, Ray et Charles Eames ont créé un univers foisonnant qui s’étend du cinéma au graphisme.
Plus que des meubles, Ray et Charles Eames ont créé un univers foisonnant qui s’étend du cinéma au graphisme. VitrA

Dans le monde du design, Charles et Ray Eames incarnent un couple légendaire. L’un naît en 1907 à Saint-Louis, dans le Missouri, et étudie l’architecture à l’université de Washington dont il est, plus tard, renvoyé pour ses positions trop modernistes. L’autre naît en 1912 à Sacramentosous le nom de Ray Kaiser et apprend la peinture à New York puis intègre l’Académie des Arts de Cranbrook en 1940 où elle rencontre Charles Eames, alors professeur de design industriel.

Lors d’un concours organisé par le Museum of Modern Art (MoMA) de New York,  Charles Eames rencontre Ray Kaiser. Leur goût pour un mobilier alliant art et technologie les rend complices : ils se marient en 1941.

Eames Office naît en 1943 avec une volonté : vendre du mobilier à bas prix afin de démocratiser le design. Si pour le duo la fonction doit passer avant le style, le style Eames reste singulier : l’utilisation de matériaux industriels et propices à une production de masse, des lignes simples et sans fioritures, et la recherche d’une ergonomie optimale constituent le fil rouge de toutes leurs créations. Les plus notables sont certainement leurs chaises – qu’elles soient en moulage de contreplaqué comme la LCW (Lounge Chair Wood, 1946), en métal comme la Wire Chair (1951), ou encore en plastique comme la Plastic Side Chair DSS (1954).

Le couple utilise la fibre de verre dès 1948, notamment pour la conception de la série de fauteuils baptisée Plastic Shell Group of Chair dont fait partie la chaise à bascule RAR (Rocking Armchair Rod, 1950). Le matériau est particulièrement adapté à la production de masse puisqu’en plus d’être résistant, il est très bon marché.

Ces chaises à coque sont les premiers sièges en plastique produits en série. Parmi elles, la Eames Fiberglass Chair LSR séduit par son toucher agréable et son confort extraordinaire. Greige, gris, bleu marie, ocre, jaune … c’est également le couple qui développe la fibre de verre colorée. Lancée en 1950, l’assise peut être combinée à une variété de piètements. Dès les années 60, cette pièce de mobilier devient l’une des plus connues du XXe siècle. Aujourd’hui encore, Ray et Charles Eames sont sans doute les designers américains les plus célèbres au monde.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de Ray et Charles Eames …

La Chaise de Ray et Charles Eames
La Chaise de Ray et Charles Eames © Eames Office

Pour en savoir plus sur Ray et Charles Eames, lisez leur portrait en intégralité


2 – Isamu Noguchi

Isamu Noguchi dans son studio de Long Island City, Queens, 1964. The Noguchi Museum Archives, 07281.
Isamu Noguchi dans son studio de Long Island City, Queens, 1964. The Noguchi Museum Archives, 07281. Isamu Noguchi Foundation et Garden Museum

Né à Los Angeles en 1904, Isamu Noguchi grandit au Japon jusqu’à l’âge de 13 ans puis poursuit sa scolarité aux Etats-Unis. En parallèle d’un cursus de médecine à la Colombia University, il apprend la sculpture sur les conseils de sa mère, l’écrivaine Leonie Gilmour. Son maître, le sculpteur Onoriio Ruotolo, lui transmet sa passion tant et si bien que Noguchi décide de s’y consacrer pleinement.

Après avoir obtenu une bourse Guggenheim, il s’installe à Paris en 1927 où il fait la rencontre de Constantin Brâncuși dont il devient l’assistant. A ses côtés, Isamu Noguchi se familiarise avec différents matériaux et apprend la sculpture sur bois et sur pierre. Peu de temps après, il présente son travail lors d’une exposition personnelle à New York.

Baroudeur dans l’âme, Noguchi s’imprègne de nombreuses techniques, du Mexique à l’Inde, en passant par l’Asie. Il étudie le dessin au pinceau brosse en Chine et apprend la céramique et le paysagisme au Japon.

Son langage sculptural est organique et fait disparaître les frontières entre le deuxième art et la conception de mobilier. En 1944, il conçoit ainsi une table basse pour Herman Miller, composée d’un plateau en verre et d’un piètement en frêne noir. A la même période, il réalise une série d’objets surréalistes intitulés Interlocking Sculptures dont la forme évoque le corps humain.

Sa vision de la sculpture est loin d’être étriquée puisqu’elle inclut les célèbres luminaires Akari, produits à la main dès 1951. Défiant les lois de la pesanteur, les quelques cent modèles regroupent des lampes de tables, des lampadaires et autres plafonniers mesurant 24 à 290 centimètres de haut.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce d’Isamu Noguchi …

Coffee Table d’Isamu Noguchi (1944), l’un des plus grands designers américains du 20e siècle. Les copies de ce modèle ont explosées depuis sa réédition par Vitra. Pour les modèles plus récents, une marque gravée permet l’authentification. Autre détail : les fausses tables ont un plateau de verre beaucoup plus fin que l’original.
Coffee Table d’Isamu Noguchi (1944), l’un des plus grands designers américains du 20e siècle. Les copies de ce modèle ont explosées depuis sa réédition par Vitra. Pour les modèles plus récents, une marque gravée permet l’authentification. Autre détail : les fausses tables ont un plateau de verre beaucoup plus fin que l’original. DR

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3 – George Nelson

George Nelson
George Nelson VitrA

Architecte, designer, auteur, journaliste, enseignant, scénographe et photographe, George Nelson (1908-1986) a laissé plusieurs icônes dans l’histoire du design. Natif de Hartford (Connecticut), Nelson s’est frotté tout jeune au goût européen et à l’histoire de l’art, notamment moderne. À 24 ans, étudiant en architecture à Yale, il décroche une bourse et part vivre deux ans à l’Académie américaine de Rome.

Deux décennies plus tard, il a déjà créé pour l’éditeur Herman Miller ses produits phares : la Ball Clock (1947), les Bubble Lamps (1952), la Coconut Chair (1956) ou le Marshmallow Sofa (1956).

George Nelson a dématérialisé jusqu’à sa signature de la Ball Clock. Dans son livre The Design of Modern Design, cette horloge culte ne sort pas uniquement de ses schémas ni de ceux de son associé Irving Harper. Elle aurait été dessinée lors d’une soirée arrosée entre amis, dont le génial architecte Buckminster Fuller et le designer Isamu Noguchi. Au fond, qu’importe la signature, vu que la Ball Clock est in-tem-po-rel !

Si D.J. DePree, président d’Herman Miller, a engagé Nelson comme responsable du design, c’est parce qu’il a repéré ses articles parus dans la revue Architectural Forum. En 1944, Nelson a déjà écrit un succès de librairie intitulé La Maison de demain. De fait, en 1958, quand George Nelson dessine le Home Desk, il a vraiment un train d’avance, et depuis longtemps. La spécificité de ce modèle est d’avoir ce look familier de ladies desk (son premier nom) mais paré de couleurs vives. Elles contrastent avec l’unité de son cadre en placage de noyer posé sur un fin piètement de tube métallique et font muer l’ex-secrétaire pour dames en icône du design.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de George Nelson …

Luminaires Bubble de George Nelson
Luminaires Bubble de George Nelson Herman Miller

4 – Frank Lloyd Wright

Frank Lloyd Wright
Frank Lloyd Wright DR

La vocation de Frank Lloyd Wright ne doit rien au hasard… Durant ses premiers mois dans le Wisconsin auprès de parents férus d’art, sa mère couvre les murs de sa chambre de croquis de cathédrales anglaises. Toujours pour stimuler son appétence pour le bâti, elle lui achète ensuite des jeux de construction avec lesquels il crée des structures simples, lisibles… ce qui deviendra un signe distinctif de son style architectural et .

Après des études de génie civil à Chicago, il trouve un stage dans le cabinet d’architecture Joseph Lyman Silsbee. Néanmoins, Wright se lasse vite du conformisme de son patron et s’en va rejoindre le prestigieux cabinet d’Adler & Sullivan, plus novateur.

C’est auprès de ce dernier qu’il prend goût à la création de nouveaux codes architecturaux. Il apprend vite et construit beaucoup. Son train de vie fastueux – il appréciait les vêtements et les véhicules coûteux –, l’amène à travailler en sous-main pour des clients privés. Cela ne plaît pas à son mentor qui le congédie en 1893.

Après six années passées à leur service, l’architecte se décide à ouvrir sa propre agence afin de pouvoir exprimer ses idées révolutionnaires. Il s’installe avec de jeunes confrères, tous influencés par le mouvement Arts & Crafts.

Leur volonté de rupture se traduit par l’horizontalité du bâti (pas plus de deux étages), la simplicité des ornements, la présence de balcons et de toits en surplomb grâce à l’utilisation de l’acier… Les fenêtres s’étirent en rubans et le mobilier (spécialement créé pour les maisons) est intégré aux cloisons. Baptisé ainsi en hommage aux plaines du Midwest, le style « Prairie School » est né.

Frank Lloyd Wright construit de nombreuses résidences privées dans la région et son aura grandit. En 1909, il part pour un an en Europe et rencontre de nombreux confrères auxquels il transmet ses idées modernistes. Il influence grandement la reconstruction post-Première Guerre mondiale.

A son retour, il se lance dans la construction de bâtiments publics aux Etats-Unis, au Canada, au Japon… L’Imperial Hotel à Tokyo (1922), pour laquelle il conçoit la chaise Peacock reste comme un de ses chefs-d’œuvre. Il reprend les lignes du style Maya dans une grande structure pyramidale aux motifs méso-américains. Il utilise principalement du béton armé pour prévenir les risques sismiques particulièrement élevés de la région.

En 1928, pour qualifier la vision qu’il se fait de l’idéal vers lequel doit tendre l’Amérique, l’architecte invente l’« Usonie ». Ce terme, qui englobe à la fois le paysage naturel américain et la planification urbaine, sert de référent à Broadacre City, un projet de ville agricole qu’il imagine dans les années 1930 autour d’un nouveau modèle de maison individuelle : les « usonian homes ». Wright adapte leur intérieur aux évolutions sociétales américaines.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de Frank Lloyd Wright …

Plywood chair de Frank Lloyd Wright réalisé pour une maison usonienne.
Plywood chair de Frank Lloyd Wright réalisé pour une maison usonienne. DR

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5 – Harry Bertoia

Harry Bertoia
Harry Bertoia Archives de la fondation Bertoia

Arri Bertoia est né le 10 mars 1915 à San Lorenzo, un petit village du nord de l’Italie dans le Frioul-Vénétie. A ce jour, il figure parmi les plus grands designers américains du 20e siècle.

Doué pour le dessin, il intègre, en 1930, une école d’art dans le ville de Détroit, où son frère Oreste est déjà établi. Son surnom Arieto s’américanise et devient Harry Bertoia. Il décroche alors une bourse en 1936 à la School of The Detroit Society of arts and Crafts où il étudie la peinture et le dessin.

Il fréquente Walter Gropius, la famille Saarinen,Charles Eames et Florence Knoll. En 1937, il obtient une nouvelle bourse qui lui permet d’intégrer la prestigieuse Cranbrook Academy of Art de Bloomfield Hills.

Harry Bertoia embrasse les deux carrières de sculpteur et designer. Un choix bien aidé par l’éditrice Florence Knoll qu’il rencontre très vite dans son atelier universitaire où il cisèle des bijoux en métal et avec qui il collaborera presque toute sa vie. Elle l’encourage à laisser libre court à son esprit d’artiste pour concevoir des meubles qu’elle éditera en grand nombre.

Après un passage chez les époux Eames, gourou des assises à coques en plastiques, il revient a son premier amour : le métal. Au début des années 1950, Harry Bertoia entame donc la conception de la chaise 420 A entièrement en acier soudé. 70 ans plus tard, ce qui saute immédiatement au yeux est bien le caractère intemporel de l’assise. On pourrait croire à un squelette 3D d’une chaise conçue hier matin ou demain après-midi… Cette résille d’acier lui confère un aspect évanescent, presque transparent, mais comme s’asseoir sur du métal peut refroidir, un coussin amovible en mousse y remédie. Ainsi, on peut l’installer où bon nous semble, intérieur comme extérieur, sans risquer de compromettre la décoration ou les paysages environnants.

Avec la 420 A, Florence Knoll et Harry Bertoia anticipent largement les décennies futures qui verront émerger des artistes designers tel que Gaetano Pesce pour qui art et industrie ne seront plus incompatibles. En outre, c’est en laissant totale carte blanche à son créateur que Knoll signera l’un de ses plus grands succès commercial.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de Harry Bertoia …

Chaise Diamond par Harry Bertoia
Chaise Diamond par Harry Bertoia Knoll

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6 – George Nakashima

Portrait de George Nakashima, avec une planche en bois dans son Conoid Studio, New Hope, Pennsylvania vers 1960
Portrait de George Nakashima, avec une planche en bois dans son Conoid Studio, New Hope, Pennsylvania vers 1960 George Nakashima Archives

Né en 1905 dans l’Etat de Washington, George Nakashima étudie l’architecture avant d’intégrer le Massachusetts Institute of Technology (MIT). D’abord employé par l’Etat de New York, il voyage pendant trois ans (de 1933 à 1936) en Europe, en Inde et en Chine puis s’installe au Japon où il est embauché par l’agence architecturale du Français Antonin Raymond. Il y reste deux ans puis rentre à Seattle et fonde son atelier d’ébénisterie mais ses origines japonaises lui valent d’être interné en Idaho de 1942 à 1943. Là, il découvre l’ébénisterie traditionnelle japonaise.

George Nakashima a notamment travaillé pour les éditeurs Knoll et Widdicomb-Mueller mais il n’est pas à l’aise avec l’idée de la consommation de masse et crée plutôt pour la beauté du bois. A ce propos, il déclare en 1977 : « Ma relation au mobilier et à la construction vient naturellement de mon dialogue avec un arbre, avec qui j’ai une complète empathie psychique. » On pourrait rapprocher son œuvre des mouvements mingei ou du concept de wabi sabi qui célèbre les imperfections. Bien qu’il produise des séries de meubles, chacune de ses créations est d’ailleurs unique parce que le designer tient à respecter les courbes du bois.

Réputés pour leur grande qualité, ses meubles sont appréciés par de riches familles — comme les Rockfeller — qui y voient une grande poésie.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de George Nakashima …

Table basse Minguren II de George Nakashima (1956).
Table basse Minguren II de George Nakashima (1956). courtesy-moderne-gallery-credit-robert-aibel

7 – Peter Shire

Peter Shire
Peter Shire Peter Shire Studio

A la fois céramiste et designer, Peter Shire s’est illustré comme membre du groupe Memphis. Né et élevé à Los Angeles en 1947, il étudie la céramique et fonde son propre studio en 1972. Il détourne notamment une théière traditionnelle en pièce sculpturale.

Remarqué par Ettore Sottsass au début des années 80, le créateur s’envole alors pour Milan où il découvre une vision du design avec laquelle il est en phase.

Mélange de matériaux inattendus et bon marché, formes à la fois inhabituelles et novatrices : Memphis fait souffler un courant d’air frais sur un monde du design un peu morose. Le pessimisme de l’Antidesign n’est plus ; désormais, place aux couleurs éclatantes, source de gaieté. Au cours de cette collaboration, Peter Shire conçoit la table Brazil (1981) et le fauteuil Bel Air (1982). Il se met aussi à utiliser du métal et du verre dans ses réalisations.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de Peter Shire …

Fauteuil Bel Air
Fauteuil Bel Air Peter Shire Studio

8 – Ward Bennett

Le designer américain Ward Bennett (1917-2003) a dessiné de tout : des intérieurs, des maisons et des bureaux chic.
Le designer américain Ward Bennett (1917-2003) a dessiné de tout : des intérieurs, des maisons et des bureaux chic. Herman Miller

Né Howard Bernstein, à Washington Heights, dans le nord de Manhattan, ce fils d’un comédien devenu courtier en assurances quitte école et famille à 13 ans. Le soir, il prend des cours de dessin de mode et le voilà bombardé fashion designer chez Jo Copeland !

Le label Joe and Junior l’envoie à Paris dessiner des croquis des défilés de mode. Il n’a pas 16 ans et s’abreuve de tout. De retour à New York, il est étalagiste le jour et étudiant le soir. En 1947, il retourne à Paris suivre les cours du sculpteur Brancusi. Mais sa rencontre avec Le Corbusier l’en détourne.

La même année, Bennett réalise son premier chantier, un penthouse sur Fifth Avenue avec planchers en liège, bibliothèques blanches et jetés de lit en fourrure, du jamais vu. Il laisse surtout respirer l’espace et conserve les éléments de construction typés industriels. Il lance le conversation pit, un salon en forme de fosse circulaire.

En 1960, le banquier David Rockefeller lui commande les bureaux de la Chase Manhattan Bank. En cinquante ans, Bennett a signé une centaine de chaises éditées par Herman Miller, Lehigh Furniture et Brickel Associates.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de Ward Bennett …

La chaise Sled (1966), aujourd’hui éditée par Herman Miller, cumule légèreté, confort et originalité. Piètement d’acier tubulaire en croix, montage sur rails parallèles… Ward Bennett ne jure que par la rigueur formelle. En cuir ou en tissu Maharam des designers Scholten & Baijings, ce siège touche à l’essence même du design industriel.
La chaise Sled (1966), aujourd’hui éditée par Herman Miller, cumule légèreté, confort et originalité. Piètement d’acier tubulaire en croix, montage sur rails parallèles… Ward Bennett ne jure que par la rigueur formelle. En cuir ou en tissu Maharam des designers Scholten & Baijings, ce siège touche à l’essence même du design industriel. Jim McGuire

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9 – Wendell Castle

Wendell Castle
Wendell Castle DR

Bien qu’il ne soit pas connu du grand public, Wendell Castle figure sans conteste parmi les plus grands designers américains. Il voit le jour au Kansas, en 1932. Après des études en design industriel et sculpture à l’Université du Kansas, il fonde son propre studio.

A ses débuts, il sculpte ses pièces de mobilier à même le bois. Il utilise ensuite des machines plus perfectionnées et se met à travailler le laminé. Ses meubles adoptent des formes organiques qui deviennent vite sa signature.

Visionnaire du mouvement américain Arts & Crafts et père du mobilier d’art, il compte plusieurs chefs-d’œuvre parmi ses réalisations des années 60 et 70, en bois et en fibre de verre sculptée à la main.

Conçue en 1964, sa chaise In God we Trust, qui semble défier la gravité, est produite grâce à la technique de construction en porte-à-faux.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de Wendell Castle …

Fauteuil In God we trust de Wendell Castle
Fauteuil In God we trust de Wendell Castle courtesy-friedman-benda-credit-kate-vogel

10 – Donald Deskey

Donald Deskey
Donald Deskey DR

Donald Deskey naît en 1894 dans le Minnessota. Il étudie l’architecture en Californie puis la peinture à New York, Chicago et même Paris, en parallèle d’un poste de graphiste dans une agence de publicité en 1923. De retour en Amérique, il œuvre à faire connaître le style Art Déco. Consultant en design industriel pour la société Deskey-Vollmer qu’il co-fonde avec Philip Vollmer, il conçoit des meubles et des textiles. Sa signature ? Les motifs géométriques abstraits et les nouveaux matériaux tels que l’aluminium, le chrome et la bakélite.

De plus en plus de clients lui confient des aménagements d’intérieurs et Donald Deskey réalise notamment le décor du Radio City Music Hall du Rockfeller de New York au début des années 30. Ses pièces de mobilier modernes évoquent aussi le style Bauhaus.

Durant l’entre-deux guerres, il signe une lampe de table en chrome poli qui dit beaucoup de l’essor du design industriel.

S’il ne fallait retenir qu’une pièce de Donald Deskey …

Lampe de table de Donald Deskey (1927-1931)
Lampe de table de Donald Deskey (1927-1931) DR