Qui sont les 10 finalistes de Design Parade Toulon 2023 ?

Pour le concours du festival international d’architecture intérieure, ils sont dix à réaliser la pièce de leur rêve, en solo ou en duo. Sélectionnés par le jury d’Aline Asmar d’Amman, ils vont livrer chacun leur vision de la Méditerranée.

Plus que pour un projet infiniment réfléchi, c’est pour leurs idées et la singularité de leur univers que l’architecte Aline Asmar d’Amman et son jury ont retenu les dix finalistes de Design Parade Toulon 2023 en architecture d’intérieur. Ensemble, ils ont ainsi choisi des projets qui s’appuient sur une narration incarnée en préférant « une beauté dérangeante plutôt qu’une beauté séduisante ou charmante », indique la présidente du jury.

Leur force, c’est l’histoire que ces jeunes lauréats relatent à travers leur pièce, basée sur des fondations aux ramifications multiples : récit familial, savoir-faire méditerranéens, lectures diverses, culture architecturale… « Mon message, c’est aussi de leur rappeler de faire attention à ce qu’ils souhaitent raconter comme histoire et laisser comme trace », défend l’architecte, qui a ainsi remarqué une cabane en pierre sèche inspirée du monde apicole, des pièces d’eau, un salon en osier, des patios, des chambres et autres refuges où méditer, se reposer, se rafraîchir et proposer un regard très personnel sur la Méditerranée d’aujourd’hui… et de demain.

Des espaces entièrement créés dans dix pièces de l’ancien évêché, qui associent avec talent réflexion et mise en œuvre, grâce à la collaboration de nombreux artisans dont les techniques ont été indispensables à leur exécution. Avant la nomination des primés, le 24 juin, et l’ouverture de l’exposition au public (jusqu’au 5 novembre), nous les avons tous rencontrés.


1. Joséphine Balayn

Portrait de  Joséphine Balayn.
Portrait de  Joséphine Balayn. DR

IDEAT : Votre parcours ?

Joséphine Balayn : Diplômée en 2021 en design global à l’École Bleue, avec les félicitations du jury, j’ai travaillé un an en agence chez RF Studio, avant de me lancer à mon compte et de signer des projets en architecture intérieure ou en design d’objet. 

IDEAT : Votre projet ?

Joséphine Balayn : Tegula est un patio où méditer, à l’aube ou au crépuscule, quand la Méditerranée souffle sa brise entre les colonnes d’une villa antique. Dans ce péristyle formé de tuiles canal, utilisées depuis l’Antiquité pour les toits de la région, un bassin rafraîchit l’atmosphère. 

Vos sources d’inspiration ?

J’ai voulu retranscrire une image « rêvée », à la fois inspirée de ma maison familiale, de mes études de latin et de mes voyages sur la côte, jusqu’en Italie, où les paysages de terre, de tuiles, de ruines et de garrigue ensoleillée se mêlent. Plus simplement, Tegula évoque les villas romaines, avec leurs péristyles, leurs atriums et leurs colonnades. 

L’évocation de la Méditerranée ?

La tuile canal, « tegula » en latin, est un élément architectural traditionnel dont les nuances corail ou sable évoquent un paysage estival, mais aussi la terre cuite et les constructions antiques du Bassin méditerranéen.

Votre collaboration avec l’artisanat ?

J’ai travaillé avec la céramiste Pia Chevalier, les ébénistes de l’atelier Carlès & Demarquet et l’entrepreneur en bâtiment Christophe Belando, pour la recherche des tuiles anciennes et pour l’installation du projet. Enfin, avec mon père, Philippe Balayn, artiste peintre et sculpteur, pour la réalisation de différents éléments de ma vitrine concourant au prix Visual Merchandising décerné par Chanel.

Le projet de Joséphine Balayn.
Le projet de Joséphine Balayn. Joséphine Balayn

2. Mélissa Baranger

Portrait de Mélissa Baranger.
Portrait de Mélissa Baranger. DR

IDEAT : Votre parcours ?

Mélissa Baranger : J’ai grandi sur la Côte d’Azur, à quelques kilomètres de Marseille. Mon parcours a débuté à Paris au sein de l’école Boulle, en design d’espace, puis à l’université Panthéon-Sorbonne, où j’ai suivi une formation transversale incluant divers champs du design. J’ai ensuite dessiné des vitrines et scénographié des espaces pour Christian Dior Couture. En parallèle, j’ai créé Bam Studio, un atelier holistique qui me permet de développer mes propres réalisations. 

Votre projet ? 

Du bruit dans la verveine est un patio où l’on fait pousser, où l’on récolte et consomme de la verveine, une plante aux nombreuses vertus médicinales, que j’ai placée au centre de mon projet pensé comme un conte…

Vos sources d’inspiration ?

Je suis franco-marocaine et j’ai mêlé souvenirs, références familiales et convictions personnelles. Le thème de l’herboristerie m’est très cher pour être au croisement des remèdes de ma mère, hérités de sa mère, et de la défense d’une pratique respectueuse de la nature.

L’évocation de la Méditerranée ?

À la fois universelle et personnelle. À commencer par le patio, élément central de l’architecture vernaculaire et référence à celui du petit riad de ma maman, à Marrakech. Le choix de la verveine est aussi très intime, j’ai toujours bu, le soir, des infusions de cette plante achetée en vrac au Maroc. Et il y a, bien sûr, le mobilier maçonné que l’on retrouve notamment en Grèce et en Afrique du Nord.

Ce que vous attendez du festival ?

L’aura de la Villa Noailles m’a permis de collaborer avec des personnes dont le savoir-faire m’aurait été plus difficilement accessible autrement, comme Anna Vergnas, céramiste à Marseille, et Hugo De Haro, qui a ouvert récemment une jardinerie urbaine dans le quartier de Vauban, à Marseille.

Le projet de Mélissa Baranger.
Le projet de Mélissa Baranger. Mélissa Baranger

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3. Emily Chakhtakhtinsky et Marisol Santana

Portrait de Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky.
Portrait de Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky. DR

IDEAT : Votre parcours ?

Marisol Santana : J’ai rencontré Emily à l’école Boulle avant de poursuivre, avec un master 2, en design transdisciplinaire au Mobilier national puis d’effectuer des stages en Inde et au Maroc chez LRNCE. J’ai ensuite créé du mobilier et des accessoires inspirés du village de mes ancêtres, en Iran. 

Emily Chakhtakhtinsky : Après l’école Boulle, j’ai entamé des études d’architecture à l’École d’architecture de Paris-La Villette, où j’ai obtenu un master en scénographie. J’ai réalisé un stage chez l’architecte Shigeru Ban, à Tokyo, qui m’a beaucoup marquée.  

Votre projet ?

Lou Cabanoun, notre cabane en pierre sèche, symbole du territoire méditerranéen, est une réponse au réchauffement climatique, inspirée du monde apicole. Nous avons imaginé un sanctuaire provençal propice aussi à la méditation. 

Votre collaboration avec l’artisanat ?

Nous avons travaillé avec des muraillers, spécialistes de la pierre sèche, et avons développé, avec la designeuse textile Chloé Sonnet, une voile soumise à une teinture naturelle dont le motif est réalisé en cire d’abeille. Nous avons aussi demandé à la vannière Marie Drouet de créer des ruches. Parmi les autres artisans impliqués : une céramiste, un cirier, une bronzière et des verriers de Biot.

Ce que vous attendez du festival ?

Notre envie est de pouvoir transposer Lou Cabanoun en développant des projets d’architecture vernaculaire et en allant dénicher des savoir-faire artisanaux.

Le projet de de Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky.
Le projet de de Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky. Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky.

4. Sarah Kalvar

Portrait de Sarah Kalvar.
Portrait de Sarah Kalvar. DR

IDEAT : Votre parcours ?

Sarah Kalvar : Je suis diplômée de l’université McGill, à Montréal, et de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. J’ai présenté ma première collection de papiers peints et d’objets d’art au salon Maison & Objet, en septembre 2022. 

Votre projet ?

Construire des bains romains contemporains. Pour Design Parade Toulon, j’ai réalisé Salon de repos, un échantillon de ce hammam à venir à travers une maquette à l’échelle 1. Au plafond, sur les murs, le sol et les banquettes, des visages sages en bas-relief nous accompagnent du regard. Une statue a abandonné son poste pour s’adonner à l’onanisme.

Vos sources d’inspiration ? 

Topor, Louise Bourgeois, les surréalistes, le facteur Cheval… Je suis très inspirée par le département des antiquités orientales du Louvre, notamment la salle qui recrée une partie du palais de Sargon II, roi d’Assyrie. J’ai assidûment fréquenté les bains romains des bains municipaux de Strasbourg lorsque j’étais étudiante aux Arts-Déco. J’étais fascinée de voir ces silhouettes embrumées se mélanger à l’architecture néoclassique pour créer un temps suspendu.

L’évocation de la Méditerranée ?

C’est pour moi un lieu de sensualité, où la vie est douce, les fruits sucrés et les corps libres. Les Romains y ont implanté la pratique balnéaire, que je célèbre à travers mon projet.

Ce que vous attendez du festival ?

Il pourrait m’offrir la chance de collaborer avec de grandes maisons sur des projets d’envergure.

Votre projet de rêve ?

Réaliser le hammam des bains Kalvar, le mien.

Le projet de Sarah Kalvar.
Le projet de Sarah Kalvar. Sarah Kalvar

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5. Rui Hua et Motong Yang

Portrait de Rui Hua et Motong Yang.
Portrait de Rui Hua et Motong Yang. DR

IDEAT : Votre parcours ?

Rui Hua : Diplômé de l’ENSCI-Les Ateliers, je suis designer indépendant, entre Paris et la Chine, j’écris pour des magazines et je suis curateur d’expositions. 

Motong Yang : Je suis diplômée de la Bartlett School of Architecture, à Londres, et je suis aujourd’hui designeuse indépendante, entre Londres et la Chine.

Votre projet ?

La Pièce des vagues – A Cultural Melting Water Room fait le lien entre la Côte d’Azur et le plus ancien jardin existant en Chine : le pavillon Canglang (pavillon des vagues azurées). Nous voulons ici mêler ces deux expériences esthétiques en permettant à quelques fragments de jardins chinois de pousser dans le sud de la France, incluant une pièce d’eau. 

Vos sources d’inspiration ? 

Des films de la nouvelle vague ont été fondateurs dans notre initiation à la culture française quand nous étions adolescents en Chine. Autres inspirations : des jardins chinois, comme l’Humble Administrator’s Garden, à Suzhou, ou les bains de la région nord-est de la Chine, du Japon et de l’Europe de l’Est.

L’évocation de la Méditerranée ?

La Méditerranée, pour nous, c’est un esprit d’ouverture et d’échange entre différentes cultures et surtout entre l’humain et la nature. Il y a un peu tout ça dans notre projet.

L’atmosphère prodiguée ?

Nous voulions trouver un équilibre entre dissonance et harmonie. Proposer un style de vie un peu confus, entre intérieur et extérieur. Nous y avons ajouté des touches contemporaines, réalisées avec des artisans chinois et français. 

Le projet de Rui Hua et Motong Yang.
Le projet de Rui Hua et Motong Yang. Rui Hua et Motong Yang

6. Théophile Chatelais et Hadrien Krief

Portrait de Théophile Chatelais et Hadrien Krief.
Portrait de Théophile Chatelais et Hadrien Krief. DR

IDEAT : Votre parcours ?

Nous sommes tous les deux diplômés d’une école d’architecture à Paris (Hadrien, de l’ENSA Paris-Malaquais, Théophile, de l’ENSA Val-de-Seine et de l’École nationale supérieure de paysage, à Versailles, NDLR). Nous avons complété notre formation à l’agence d’architecture NP2F, à Paris, où nous nous sommes rencontrés.

Votre projet ?

Les Heures chaudes est une pièce simple et précise dans sa mise en œuvre, qui fait référence à l’atmosphère particulière des après-midi d’été suffocants, au cours desquels l’architecture devient un refuge. 

Le projet de Théophile Chatelais et Hadrien Krief.
Le projet de Théophile Chatelais et Hadrien Krief.  Théophile Chatelais et Hadrien Krief

Vos sources d’inspiration ? 

On raconte que le poète Lamartine, lors de son voyage en Orient, passait les après-midi d’été dans l’antichambre d’un palais où coulait une fontaine. Le clapotis du filet d’eau couvrait les secrets partagés dans l’intimité de la pièce. L’inspiration vient de nos lectures, de nos rencontres, de nos voyages qui, au fur et à mesure, s’agrègent dans des espaces par le biais d’objets, d’actions qui nous permettent d’interroger la notion d’habiter aujourd’hui.

L’évocation de la Méditerranée ?

Chaque intervention fait référence à la culture méditerranéenne : s’asseoir sur un rocher pendant une randonnée, partager un thé, jouer une partie de dames, lire allongé sur un sol frais ombragé ou pendre un tissu humide devant une fenêtre entrouverte pour rafraîchir la pièce.


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7. Arthur Ristor et Anaïs Hervé

Portrait d’Arthur Ristor et Anaïs Hervé.
Portrait d’Arthur Ristor et Anaïs Hervé. Victor Calsou

Votre parcours ?

Arthur Ristor : Après mon diplôme en design d’objet de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, en 2014, j’ai obtenu un master en design d’objet aux Arts-Déco de Paris. Je me suis ensuite lancé dans l’art du vitrail (travail exposé à la Biennale internationale de design de Saint-Étienne, en 2021, et à la Paris Design Week, en septembre prochain).

Anaïs Hervé : Diplômée des Arts-Déco de Paris en design textile et matière, en 2019, je suis passée par le studio de broderie de Christian Dior puis j’ai intégré l’atelier de restauration des tapisseries du Mobilier national. En parallèle, je développe mon propre travail autour de la broderie, de la tapisserie et du dessin.

Le projet d’Arthur Ristor et Anaïs Hervé.
Le projet d’Arthur Ristor et Anaïs Hervé. Arthur Ristor et Anaïs Hervé

Votre projet ?

Palais de sable est un paysage-carte postale d’un bord de mer, où les souvenirs d’un après-midi à la plage se fondent dans l’architecture fragile d’un décor fantasmé. L’ensemble est précieux, certains éléments, comme la surface irrégulière du mortier, semblent érodés par le temps et les vagues. Les grands rideaux, la cheminée surmontée d’un miroir ainsi que le mur recouvert aussi de miroirs évoquent le style suranné d’une pièce de château. 

Un projet de rêve ?

Nous serions ravis à l’idée de travailler sur une habitation, à la manière d’ensembliers, en imaginant chaque détail.


8. Clément Rosenberg

Portrait de Clément Rosenberg.
Portrait de Clément Rosenberg. Jules Faure

Votre parcours ?

Après des études de design textile à l’École Duperré, j’ai été diplômé de l’ENSCI-Les Ateliers. J’enseigne aujourd’hui dans la section de recherche et développement textile, à Duperré.

Votre projet ?

Chambre tapissée pour cigale en hiver prend pour point de départ le dessin d’un blason, qui raconte le littoral méditerranéen français, au centre duquel trône une cigale, déclinée depuis sa forme de larve jusqu’à l’adulte ailé. C’est pour lui rendre hommage que j’ai décidé de confectionner une pièce entièrement tapissée de drapés et de tentures pour passer l’hiver.

Vos sources d’inspiration ?

Une iconographie issue des manuscrits enluminés et des peintures des temps médiévaux et de la Renaissance. J’ai conçu l’idée d’une pièce souple, voire mobile, conformément à l’usage que l’on faisait des tapisseries au Moyen Âge, qui étaient déplacées de château en château. Il y a aussi une forte influence de Pokémon, la fameuse franchise japonaise, parce qu’elle propose une déclinaison formelle sans cesse renouvelée et des variations multiples à partir d’une silhouette.

L’évocation de la Méditerranée ?

À travers les couleurs et les motifs du blason, bien sûr, mais j’ai aussi fait le choix de chercher des matières premières propres au littoral méditerranéen. J’ai ainsi opté pour une structure porteuse confectionnée en cannes de Provence et j’ai teint mes tissus en bleu indigo, issu de la renouée des teinturiers, une plante cultivée en Provence.

Le projet de Clément Rosenberg.
Le projet de Clément Rosenberg. Clément Rosenberg

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9. Mathieu Tran Nguyen 

Portrait de Mathieu Tran Nguyen.
Portrait de Mathieu Tran Nguyen. Jjuan Jerez

Votre parcours ?

Je suis diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand. Après avoir travaillé pour des agences d’architecture intérieure et de design, telles que celle de Philippe Starck et de Rodolphe Parente, j’ai décidé de créer mon propre studio en 2020.

Votre projet ?

L’Oseraie est un salon en osier, qui rend hommage à la vannerie, typique d’un imaginaire provençal. C’est une ode à cet art de l’ordinaire, représentatif d’une Provence rêvée. 

Vos sources d’inspiration ?

Le panier en osier pour aller au marché, la Camargue en automne, les poèmes provençaux de Frédéric Mistral, mais aussi les intérieurs dépouillés et d’un raffinement extrême du décorateur Jean-Michel Frank, et notamment l’hôtel particulier de Marie-Laure et Charles de Noailles, place des États-Unis, à Paris.

L’évocation de la Méditerranée ?

L’Oseraie est une rencontre entre l’esprit méditerranéen et l’esprit japonais, une beauté de l’ordinaire qui, à mon sens, décrit ces deux cultures. La recherche d’une délicatesse nourrie de la simplicité des matériaux évoque l’écoulement du temps à travers la patine, le renoncement à l’éclat du neuf.

L’atmosphère ?

L’osier mais aussi la fibre végétale (raphia, soie brute, bambou tressé…) seront les seules matières du projet et se retrouvent du sol aux murs, jusque dans le mobilier. J’avais envie d’une création tout en contrastes, avec une composition très géométrique, une symétrie assumée, afin de mettre en valeur le mouvement naturel des fibres. Je voulais aussi que la pièce sente puissamment l’osier !

Le projet de Mathieu Tran Nguyen.
Le projet de Mathieu Tran Nguyen. Mathieu Tran Nguyen

10. Gala Vernhes-Chazeau

Portrait de Gala Vernhes-Chazeau.
Portrait de Gala Vernhes-Chazeau. Luna Duchaufour-Lawrance

Votre parcours ?

J’ai étudié la scénographie aux Arts-Déco de Paris. Des études au cours desquelles j’ai travaillé avec des artisans d’art et les Ateliers d’Art de France. J’ai ensuite collaboré durant deux ans avec le Studio Adrien Gardère, sur de la muséographie et de la scénographie. Je suis désormais à mon compte.

Votre projet ?

Soleil blanc est une vision de vestiges. Avant le deuxième millénaire, la couleur existait, des teintes que nous ne connaissons plus aujourd’hui. La pièce est devenue un terrain de fouilles, l’empreinte archéologique d’une culture que nous peinons à identifier. L’espace est sobre, minéral, presque monochrome. L’image générale est celle d’un avenir constitué de calcaire dans ce Sud brûlant, à la lumière éclatante.

L’évocation de la Méditerranée ?

C’est un aspect un peu mélancolique de ce que pourrait être le futur dans cette région qui est, et sera, la première touchée par le réchauffement climatique. J’avais envie d’évoquer la décoloration par le soleil et par la montée des eaux à travers un projet simple.

Un projet de rêve ?

Ma tante paternelle a hérité du domaine et des outils de la dernière passementière de Chanel, Raymonde Pouzieux. Son atelier est resté tel quel, empli de dessins, de tweed dans des sacs d’avoine, de tiroirs débordants de fils perlés et dorés. J’aimerais monter une exposition autour de son histoire.

Le projet de Gala Vernhes-Chazeau.
Le projet de Gala Vernhes-Chazeau. Gala Vernhes-Chazeau

> Villanoailles.com 


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