Back to work : Jacquemus nous ouvre les portes de son nouveau QG parisien

Œuvres d’art à foison, tableaux de David Hockney, sculptures signées Pierre Chareau, mobilier design à l’empreinte solaire entrant en conversation avec une esthétique contemporaine... Le nouveau siège de la marque, toujours niché dans le 8ème arrondissement de Paris, infusé du bon goût du créateur de la griffe, bouscule les codes esthétique du bureau traditionnel. Un sans faute qui donne envie.

Objets d’art, mobilier design et coupes de fruits s’affichent avec élégance dans les bureaux de la griffe de mode. Depuis des années, Jacquemus affirme son statut de détenteur du bon goût, maître du marketing et initiateur de désirs. C’est sur ses réseaux sociaux que la marque a présenté ses nouveaux locaux. Dans un immeuble du 8e arrondissement de Paris, la façade caractéristique des immeubles de la capitale cache désormais un univers infusé du Sud adoré de Simon Porte Jacquemus. Imaginé par le studio d’architecture OMA et son bureau interne de recherche et de design AMO, emmené par Ellen van Loon et Giulio Margheri, ce nouvel espace reflète tel un miroir l’identité que cultive le créateur depuis ses débuts. Après avoir réalisé les showroom de Londres et Paris, l’agence basée aux Pays-Bas s’est associé aux architectes spécialistes de l’agencement de bureau, Unispace. Visite guidée de ce lieu où le corporate se fond dans l’esthétique, où la Provence côtoie l’art.


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Un espace signé OMA

Simon Porte Jacquemus a une nouvelle fois fait confiance au bureau néerlandais OMA/AMO pour réaliser son nouvel espace de travail. Rassemblant ses bureaux, mais aussi les ateliers où il développera les accessoires et silhouettes de ses futures collections, cet écrin du 8e arrondissement fleure bon l’univers Jacquemus.

Simon Porte Jacquemus dans ses nouveaux bureaux. © Bea De Giacomo
Simon Porte Jacquemus dans ses nouveaux bureaux. © Bea De Giacomo

Les inspirations sudistes du designer venu de Provence sont omniprésentes, à commencer par la palette de l’espace dominé par le beige et le jaune pâle. Un duo chromatique qui se décline des murs au mobilier du milieu XXe siècle jusqu’au parquet en bois naturel, apportant à l’espace une douceur également architecturale.

Ici, tout n’est que courbes et lignes organique. © Bea De Giacomo
Ici, tout n’est que courbes et lignes organique. © Bea De Giacomo

Tout ici n’est que courbes et lignes organique, l’entrée à certaines pièces du bureau se faisant par des ouvertures ovoïdes. Les fenêtres donnant sur l’espace extérieur respectent elles aussi cette géométrie – l’identité solaire de la marque rime toujours avec terrasse. Chaises et tables en métal ivoire et parasols immaculés aux contours festonnés cousus de fil rouge nous font oublier l’espace d’un instant que ce bureau se situe au cœur de la capitale.

La jolie terrasse du nouveau QG de Jacquemus imaginé par OMA et Unispace. © Bea De Giacomo
La jolie terrasse du nouveau QG de Jacquemus imaginé par OMA et Unispace. © Bea De Giacomo

Jacquemus : l’alliance de la mode, du design et de l’art

Si le design a toute sa place dans cet espace, l’art se fait aussi acteur principal de ce lieu où les silhouettes de la marque entrent en conversation avec peintures et sculptures. Ce siège flambant neuf est à deux doigts de passer pour un musée privé où l’art se côtoie au quotidien. Sélectionnées précautionneusement par Simon Porte Jacquemus himself, les œuvres confirment cette passion nourrie par le designer, déjà évidente le 29 janvier dernier, lorsqu’il faisait défiler sa collection printemps-été 2024, intitulée « Les Sculptures », à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, au milieu de pièces signées Giacometti.

Si, si, il s’agit bien d’un espace de travail, composé d’open space et d’ateliers. © Bea De Giacomo
Si, si, il s’agit bien d’un espace de travail, composé d’open space et d’ateliers. © Bea De Giacomo

Dans les bureaux parisiens de l’une des griffes les plus en vogue du moment, l’art fait écho aux choix architecturaux du bureau OMA/AMO. Bustes et autres tableaux s’accumulent, rendant – souvent – hommage au corps féminin. Parmi les sculptures présentes, on retient le nu réalisé par l’artiste français Aristide Maillol entre 1938 et 1939.

Dans une pièce voisine, des dizaines de stockman en tissu s’alignent, n’attendant que d’être revêtus des dernières robes du jeune designer. Des pièces de David Hockney, Wolfgang Tillmans ou encore Joan Hoverstadt s’affichent sans complexe sur les murs de cet espace de travail qui détonne avec l’image que l’on se fait des bureaux traditionnels.

Les stockman attendant de revêtir leurs vêtements. © Bea De Giacomo
Les stockman attendant de revêtir leurs vêtements. © Bea De Giacomo

Espace corporate… ou presque

Au milieu de toute cette beauté, le travail n’est cependant pas oublié. En témoignent l’open space aux bureaux blancs encombrés de livres et d’ordinateurs et les espaces plus confidentiels délimités par d’épais rideaux. Les lieux communs ont eux aussi leur importance. Le coin repas – sûrement l’une des plus belles cafétérias jamais dessinées – est baignée d’une douce lumière grâce à une verrière au plafond, ovale également. Une grande tablée, entourée de tabourets géométriques recouverts de coussins couleur poussin, invite au partage.

Puit de lumière, ambiance cocon : voici sans doute l’un des plus belles cafétérias jamais imaginées. © Bea De Giacomo
Puit de lumière, ambiance cocon : voici sans doute l’un des plus belles cafétérias jamais imaginées. © Bea De Giacomo

Expert du bon goût, Simon Porte Jacquemus, accompagné des architectes, a pensé aux moindres détails. La desserte recouverte de fruits – eux aussi déclinés dans une palette jaune pâle – apporte la touche finale à cet espace situé à des années lumières de la cafèt’ sinistre nous avons tous en tête. Le bureau de nos rêves ? Sans aucun doute.


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