Pour illustrer le thème « Art & Craft », la nouvelle génération d’artistes s’intéresse aux relations entre l’art contemporain et l’artisanat. En témoignent les oeuvres de trois d’entre eux qui ont choisi le travail du grès, du bois et du fi l comme médiums.
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1 – Jane Yang-D’Haene, la terre, le feu, l’esprit
Née en 1970, en Corée du Sud, Jane Yang-D’Haene grandit entourée d’un grand-père compositeur et d’un père artiste peintre. En 1984, elle s’installe à New York pour étudier l’architecture et décroche un poste de décoratrice. Mais, à 46 ans, elle abandonne sa brillante carrière et soigne sa dépression en travaillant la terre. Conquise par le m.dium, elle ouvre alors son propre atelier d’artisanat à Brooklyn.
Depuis, elle s’inspire des formes traditionnelles de son pays natal et les réinterprète. Elle utilise principalement le grès qu’elle mélange à différentes argiles, expérimente émaux et glaçures et multiplie les cuissons. Car, délestée des diktats de son premier métier, elle a appris à accepter les imperfections.
2 – Jeanne Vicerial, en suivant le fil
Elle est designeuse textile, mais a délaissé la mode pour l’art contemporain. Jeanne Vicerial (née en 1991) crée un monde à sa mesure. Il est habit. de femmes puissantes, qui forment le peuple des « Armors », des créatures anthropomorphes composées d’un seul et même fil, aussi fin qu’un cheveu, noir ou blanc.
Sa source d’inspiration ? La mythologie gréco-romaine, mais aussi le tissu musculaire, les points d’énergie… Pour réaliser ces pièces qu’elle qualifie parfois de « radiographies portatives », elle a inventé la technique du « tricotissage », désormais brevetée.
Car Jeanne Vicerial ne coud pas, ne brode pas, mais utilise des kilomètres de filtirés de bobines recyclées, parfois assemblés par une machine qu’elle a conçue avec le département de mécatronique de l’école des Mines de Paris. Ces robes-sculptures, ou OFNI pour « objet filaire non identifié », sont aussi devenues des costumes de scène pour les chorégraphes Angelin Preljocaj ou Hervé Robbe. L’artisanat dans toute sa splendeur.
3 – Patrick Kim-Gustafson, au coeur du bois
Parce que l’envie d’aborder le design autrement qu’à travers un écran le tenaillait, Patrick Kim-Gustafson a inauguré en 2020 l’Ateljé Loupchat, combinaison du mot suédois signifiant « studio » et du nom du village du Loto. il s’est installée Car le designer industriel est né . Stockholm en 1986, d’une m.re cor.enne et d’un père suédois.
Sa première carrière débute en 2011 et le mène de Hongkong à Paris, où il travaille trois ann.es durant auprès de Philippe Starck. Fort de ses expériences, il crée aujourd’hui des sculptures inspirées des forêts du Sud-Ouest.
Avec le bois qu’elles lui fournissent, il réalise des bancs massifs dotés d’une fine assise, des lampes ajour.es ou encore des vases-socles pesant plus de 200 kilos et ne pouvant contenir qu’une seule fleur. Autant de pièces uniques ou produites en série limitée.
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