Enseigné dans de nombreuses écoles, le design textile séduit de plus en plus. A l’occasion de la Paris Design Week, différentes enseignes de ce secteur ont décidé de montrer la façon dont elles repensent leur façon de produire des tissus. L’Américain Milliken explore différentes prospectives avec les étudiants de la section textile de l’Ensci, le Français Balsan laisse la designer Laureline Galliot redécorer son salon avec des motifs dont on parie que vous ne devinerez jamais l’inspiration (!). Declerq Passementiers a collaboré avec le studio Design Percept sur une série de pièces qui brillent de fibre optique et d’ingéniosité. Enfin, le studio MTX sort de nouvelles pièces architecturales pour la rentrée. Lumière sur des professionnels du textile, qui font confiance aux designers pour renouveler leurs collections.
1/ Chez Milliken, textile et prospective…
Milliken a proposé aux étudiants de l’ENSCI de repenser l’utilisation de son fil métallique (or, argent, cuivre et rose), utilisé pour ses dalles de revêtement. C’est ainsi que huit projets ont vu le jour, tous plus étonnants les uns les autres. De la sculpture aux luminaires, les fibres Milliken se sont détachées du sol pour satisfaire la fantaisie de ces futurs designers.
Marie Baffard a pensé des brosses graphiques où s’accumulent les fibres pour former une matière épaisse et dense ajustée sur les surfaces en métal. Margot Matheron et Thomas Signollet ont imaginé un kit de bureau poids plume, tissé en fils de métal puis embouti (une technique de mise en forme utilisée pour les pièces en métal, comme les capsules de café par exemple) pour donner corps et volume au tissu.
Le fil métallique utilisé pour la collection Fine Detail a inspiré les fans de chaussures, qui sont allés jusqu’à penser des sandales tissées aux accents vitaminés avec ces trois propositions de Mélanie Trouvé et Chloé Saksik. On note également la création de Justine Chagnaud, qui a pensé un hommage à la marque avec une installation à vocation performatrice. Visibles au showroom durant la design week, les projets s’exporteront ensuite au London Design Festival…
2/ Le salon Balsan sans dessus-dessous
Installé en France depuis 1751, Balsan s’est d’abord imposé sur le marché du textile avec sa gamme de draps. Ce n’est que bien plus tard (en 1951 !) que la marque a commencé à produire de la moquette avec l’importation de la technique du tuft.
La marque propose régulièrement aux écoles de design des collaborations qui figurent ensuite dans les catalogues consultés par les architectes d’intérieur. Au besoin, ces derniers peuvent modifier la couleur et la taille des motifs. Depuis deux ans, Balsan collabore avec des designers extérieurs. L’an passé, Marta Bakowski était à l’honneur avec une scénographie mettant en scène ses objets et les multiples possibilités d’agencement du lé et de la dalle Balsan. Cette année, c’est au tour de Laureline Galliot d’investir le showroom (et le catalogue !) avec une série de motifs qu’elle a signés et déclinés en plusieurs couleurs, accompagnés d’objets imprimés en 3D développés durant son séjour à la Villa Kujoyama.
3/ Passementeries « branchées » chez Declercq
Des rideaux lumineux ? Embrasses, franges, galons et cables se voient aujourd’hui relevés de fibre optique grâce aux prouesses techniques menées de front par le Studio Design Percept et Declercq Passementiers. Le showroom de la marque expose le résultat de cette collaboration avec des pièces présentées en regard des collections développées depuis 1852. Et quel résultat ! Ces nouvelles pièces s’accordent sans complexe à celles installées dans le showroom de la rue Etienne-Marcel.
Le Studio Design Percept, qui réunit aujourd’hui Clémentine Chambon et Françoise Mamert, s’est d’ailleurs créé autour du rideau de lumière, exposé durant la Paris Design Week. Les deux designers ont en commun une fervente passion pour le textile et les ambitions qu’il permet aujourd’hui. Clémentine Chambon va d’ailleurs entrer en résidence à l’Ensci pour développer un projet d’impression mêlant lumière et papier. Quant à Declercq Passementiers, c’est une entreprise familiale qui travaille aussi bien pour des particuliers que pour de prestigieuses institutions comme le château de Versailles.
Leur collaboration a débuté avec un projet à l’hôtel Peninsula, dans le XVIe arrondissement de Paris. A la suite d’une série de recherches, le défi a été de mettre au point des pièces cohérentes, qu’elles soient éteintes ou allumées. Pour ce qui est du scénario et de la variation lumineuse, c’est l’entreprise Casambi qui s’est occupée de créer les boitiers qui permettent de les piloter et le spécialiste de la fibre optique Brochier Technologies a joué de ses lumières pour donner vie à ces pièces d’une grande délicatesse. Des créations qui sont aujourd’hui disponibles dans le catalogue de Declercq. Ces passementeries « branchées » sont à découvrir au 15, rue Etienne-Marcel jusqu’au samedi 15 septembre.
Trames, tissages de tubes, plaques de Plexiglas et miroirs surteints composent les cloisons et les luminaires pensés par MTX. Mathieu Bassée, son directeur des créations, porte le studio dans une création continue. Une fois développés, les systèmes sont proposés à la clientèle et adaptés à ses besoins. Les architectes d’intérieur s’adressent au studio pour son approche artisanale transposée à l’échelle de l’architecture. Positionnés comme de véritables brodeurs d’intérieurs, les créateurs de MTX imaginent des modules brillants de simplicité et d’efficacité.
> Milliken. 40, rue des Mathurins, 75008 Paris. www.millikencarpet.com
> Balsan. 99, rue de la Verrerie, 75004 Paris. www.balsan.com
> Declerq Passementiers. 15, rue Étienne-Marcel, 75001 Paris. www.declercqpassementiers.fr
> Studio MTX. 82, rue Saint-Lazare, 75009 Paris. www.mtx-paris.com