VIDEO : Rencontre à Cassis avec Rudy Ricciotti
Architecte au franc-parler proverbial, Rudy Ricciotti a accueilli la rédaction d’IDEAT chez lui, à Cassis (13) au début du mois de juin. En ce jour de tempête su la Méditerranée, nous lui avons demandé son avis sur l’avenir des grandes villes dans un monde sujet à la fois aux pandémies et aux bouleversements écologiques. L’homme, qui a choisi de s’installer dans ce port des Bouches-du-Rhône limitrophe du Parc des calanques, ne « croit plus aux mythologies urbaines, avec lesquelles on nous fait avaler des pilules ».
Las du millefeuille administratif faisant de la ville contemporaine non plus l’œuvre des architectes mais bien d’un « numerus incroyable d’acteurs/décideurs allant de la banque au promoteur en passant par l’élu, le service urbanisme, etc. », Rudy Ricciotti admet être « dans une désillusion critique et lucide mais le moindre des traits du modernisme est d’être lucide de la même manière que le moindre des courages est de rester optimiste, et je reste optimiste ».
En la matière, l’homme derrière le Mucem de Marseille n’adhère pas non plus à la fascination généralisée pour les pays du nord de L’Europe. Il va même plus loin, affirmant que pour lui « le Nord, l’Extrême-Nord, c’est la terreur, l’odeur de la mort, c’est l’horizon définitif ! Ca m’étouffe ! Dès que je passe Orange, je n’arrive plus à respirer et, quand j’arrive à la frontière allemande, c’est fini, j’ai le souffle coupé… »
Pour Ricciotti, les villes idéales sont plutôt celles du pourtour méditerranéen, où vivent en commun des cultures très différenciées, où l’on parle des dizaines de langues différentes et où le soleil et la mer dictent les constructions et les plans d’urbanisme. Même si ces cultures n’ont qu’une chose en commun : « La Méditerranée, cette mer de fou entourée de cinglés ! », conclut l’architecte.