Il est un objet utile qu’on effleure et manipule à longueur de journée et dans tout lieu de vie : la poignée de porte. Loin de ses fonctions primaires « d’ouvrir et de fermer », cet élément de finition s’impose comme le détail déco qui fait toute la différence dans un intérieur. Tour d’horizon de celles qui donnent le ton.
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Le sens du détail
De nombreux fabricants ont pris toute la mesure de l’aspect décoratif de cette pièce de quincaillerie et la déclinent à l’infini. Parmi eux, les architectes Manuel Bonnemazou et Agnès Cambus constatent le manque d’originalité de l’offre existante au cours de leur différents projets. En 2017, ils sautent le pas et créent bonnemazou-cambus, leur propre marque d’« éléments de détails de l’architecture ». Leur concept : offrir le choix des formes et des couleurs pour chaque élément qui les compose, le tout en laiton massif. Cet alliage travaillé de manière artisanale permet différents rendus : patiné, brossé ou poli. Le résultat ? Des combinaisons uniques qui attirent le regard et appellent à l’étreinte comme leurs dernières créations Boucle ou encore Point.
Plus récemment, Karl Hoffman, fondée par deux strasbourgeois, partenaires dans la vie et amoureux du design, propose une collection de poignées de porte haut de gamme, conçues avec une variété de matériaux nobles tels que le cristal, le bois, le cuir, le laiton ou encore le bronze. Afin de diversifier son offre et de promouvoir l’innovation, l’entreprise lance en juin prochain la première édition d’un concours destiné aux talents émergents. Les lauréats verront leurs créations commercialisées.
Et puis, il y a les modèles semblables à des œuvres d’art, qu’on n’oserait à peine toucher. Les pièces en bronze de Série Rare imaginées par Daniel Podva se distinguent par leur style unique, brut et raffiné. Imprégné par l’art antique de son enfance tunisienne, le designer les façonne comme des bijoux. Pas étonnant que les plus grands hôtels, spas et casinos se les arrachent.
La poignée de porte de designer à l’honneur
Dans le monde de la serrurerie, certains matériaux et autres modèles signés par de célèbres designers font office de valeur sûre. La porcelaine en fait partie et les établissements Mérigous à Limoges se sont spécialisés depuis bientôt soixante-dix ans dans l’utilisation de cette céramique pour la production de poignées. Parmi leurs pièces classiques et intemporelles, le bouton de porte historique, créé en 1897 et baptisé Guimard du nom de son créateur, le célèbre architecte et maître de l’Art Nouveau Hector Guimar, a su traverser les siècles. Il doit sa forme si singulière à l’empreinte laissée par sa main en pressant une motte de terre glaise. Pari réussi pour la jeune génération Mérigous qui perpétue le savoir-faire transmis par leur grand-père tout en le modernisant grâce à des collaborations avec des designers de renom tels que Alberto Pinto, Delo Lindo.
Côté quincaillerie et célébrité, l’Italie n’est pas en reste. L’iconique Chelsea dessiné par Jean Nouvel pour Olivari est aujourd’hui un incontournable et se décline en différentes matières toutes aussi nobles les unes que les autres. Inga Sempé a quant à elle conçu Madeleine pour DND Martinelli, mi bec de cane-mi bouton dont la surface cannelée rappelle le fameux gâteau et adoucit sa prise en main.
Parées de leurs plus beaux atours, ces poignées design s’exhibent. Leur fabrication requiert des savoir-faire et un cahier des charges exigeant auxquels s’ajoutent parfois une démarche environnementale comme chez Formani. L’entreprise néerlandaise prône une « quincaillerie de porte durable » en matériau recyclé, une production vertueuse qui ne lésine pas sur l’esthétique. À vous de jouer.
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