Ossip van Duivenbode for European Patent Office

Jean Nouvel, toujours épris de verre et d’acier

Deux décennies après la Fondation Cartier, Jean Nouvel signe aux Pays-Bas un nouvel éloge de la transparence et de la légèreté, avec une architecture de verre et d'acier destinée aux bureaux de l’Office européen des brevets.

Quarante ans après sa création, l’Office européen des brevets (OEB) vient de s’offrir la plus grande structure en acier des Pays-Bas. Conçu et réalisé par les Ateliers Jean Nouvel, en collaboration avec l’agence néerlandaise Dam & Partners, l’assemblage de 10 000 tonnes de métal accueille depuis le 27 juin les nouveaux locaux de l’organisation intergouvernementale. Malgré ses dimensions impressionnantes, l’édifice tend pourtant à se fondre dans le ciel de Rijswijck, près de La Haye, grâce à une enveloppe de verre partagée entre transparence et reflets miroitants.

Le bâtiment mesure 107 mètres de haut, pour 156 mètres de long et seulement 24,7 mètres de largeur.
Le bâtiment mesure 107 mètres de haut, pour 156 mètres de long et seulement 24,7 mètres de largeur. ©Ronald Tilleman for European Patent Office

S’il compte parmi les plus grands immeubles de bureaux d’Europe, le New Main est aussi le plus fin. Large de 24 mètres, le bâtiment de 27 étages semblerait presque flotter dans le vide lorsque la lumière traverse les deux rideaux de verre qui l’encadrent. Rythmées par la trame d’acier inoxydable, les deux voiles se composent de 960 vitrages semi-réfléchissants. Une finition qui évolue au gré des variations climatiques, du transparent à l’opaque en passant par une infinité de nuances.

Les façades vitrées signent l’identité du bâtiment tout en participant à son isolation thermique grâce à un principe de double paroi.
Les façades vitrées signent l’identité du bâtiment tout en participant à son isolation thermique grâce à un principe de double paroi. ©Ronald Tilleman for European Patent Office

L’auteur du Louvre Abu Dhabi explique sur son site s’être « approprié le ciel et les horizons comme matériau premier de l’architecture ». La meilleure façon d’obtenir un bâtiment « calme et serein », où la végétation dessine des jardins suspendus le long des façades, une canopée dans le lobby et un parterre sur la toiture protégée par une nappe de panneaux photovoltaïques. De quoi allier l’énergie solaire à la lumière et la ventilation naturelle que procurent les façades, prochainement cernées par un bassin de plus de 16 000 m2.

La question écologique se devait d’intégrer la conception du bâtiment, notamment pour incarner les valeurs d’innovations portées par l’OEB.
La question écologique se devait d’intégrer la conception du bâtiment, notamment pour incarner les valeurs d’innovations portées par l’OEB. Ossip van Duivenbode for European Patent Office

En 2020, après la démolition de l’ancienne tour de l’OEB, le projet doit s’achever avec la construction d’un lac artificiel au pied du bâtiment. Une référence à « la mer pétrifiée des polders », conçue comme un miroir d’eau qui accentuera les jeux de reflets et d’où émergera bientôt « un navire amiral d’une échelle et d’une proportion noble, d’une matérialité troublante et d’une abstraction géométrique totale. »