Célèbre pour ses pièces minimalistes et colorées, le duo belge Muller Van Severen s’associe à Tectona pour meubler le jardin des citronniers de la Villa Médicis, à Rome. Une collection également disponible à la vente.
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Un triangle dans le citron : la forme sacrée selon Muller Van Severen
IDEAT : Comment sont nées les chaises et les tables « Cosimo de Medici ? »
Muller Van Severen : Nous avons fonctionné selon notre méthode habituelle, en laissant notre intuition nous guider… Nous n’avions aucune inquiétude quant au fait de trouver une source d’inspiration dans ce lieu empli d’histoire et de créativité. C’est à l’occasion d’une promenade dans la villa que nous est d’abord apparu le triangle.

C’est un motif très présent là-bas, notamment dans la forme du jardin des citronniers et la terrasse de la cafétéria – qui offre une vue incroyable sur Rome –, que nous étions invités à meubler. Nous avons alors retenu cette forme géométrique et l’avons appliquée à l’extrémité des lattes en métal, signature de cette collection.
IDEAT : Comment avez-vous choisi la palette très référencée de cette famille ?
Là aussi, en observant notre environnement. Par exemple, le jaune des citrons du jardin ou le vert des scooters Piaggio des années 1960. Cette gamme devait répondre à un juste équilibre entre audace et invisibilité.
IDEAT : Quels ont été les défis de cette collection ?
Tout d’abord son poids : nous avons dû dessiner des chaises légères à transporter. Ensuite, la réalisation de détails invisibles, qui viennent renforcer les attaches très fines du bout des lattes.

Bas Smets et Muller Van Severen : les retrouvailles paysagées
IDEAT : Ce n’est pas la première fois que vous collaborez avec un monument historique. C’est un exercice qui vous plaît ?
Travailler avec l’histoire est un cadeau. Exactement comme avec la villa Cavrois, de Mallet-Stevens, où une exposition de notre mobilier a été organisée. Nous avons d’abord été impressionnés par l’endroit, puis nous nous sommes mis au travail. Il est tout à fait possible d’être contemporain et de se marier avec des architectures, un environnement d’une autre époque. En Belgique, nous vivons dans une maison construite en 1908 et nous avons toujours été habitués à ce dialogue.
IDEAT : Le jardin des citronniers que vous meublez a été réaménagé par votre compatriote, l’architecte paysagiste Bas Smets. Pensez-vous que cette collaboration pourrait se renouveler ?
Nous connaissons bien Bas Smets, dont nous apprécions le travail. Nous avons conçu un projet avec lui à Charleroi, un ensemble de squares pour lesquels nous avons dessiné des bancs en béton.

Nous nous retrouvons régulièrement dans des compétitions où il crée le paysagisme et nous, le mobilier. Si, à la Villa Médicis, nos deux réalisations n’ont pas été effectuées de concert, nous en avons discuté et nous avons le sentiment que nous devrions davantage collaborer à l’avenir.
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