Le Fotografiska Museum, un espace tout-en-un

C’est dans l’un des plus célèbres anciens squats berlinois que le tout récent Fotografiska Museum s’est installé. Repensé par Studio Aisslinger, cet espace multiculturel, principalement consacré à la photographie, tente de rendre hommage à l’esprit foisonnant qui régnait au Tacheles.

Ouvert depuis septembre 2023, le Fotografiska Museum occupe l’espace alternatif et mythique, symbole de la période de la réunification allemande, du Tacheles (« franc-parler », en yiddish), désormais réhabilité en centre international de la photographie par Studio Aisslinger.


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Le bar Veronika au cinquième étage du bâtiment.
Le bar Veronika au cinquième étage du bâtiment. AISSLINGER

Le Fotografiska Museum, un lieu de rencontres et de vie

Ce musée organise des expositions, mais propose aussi de s’attabler au restaurant, de déguster un café dans l’un des bars, d’acheter du pain à la boulangerie, des produits dérivés à la boutique ou encore d’assister à une conférence, à une projection, à un concert ou à d’autres événements dans l’ancienne salle de réception, jadis connue sous le nom de Golden Hall, où de nombreuses festivités avaient lieu.

Les 55000 m2 de l’ancien grand magasin (construit en 1909) – utilisé comme bâtiment administratif et prison par les nazis – ouvraient la belle perspective de transformer le squat des années 90 en véritable maison de la culture du nouveau millénaire, où mêler les plaisirs visuels, gustatifs et sonores.

La boutique du musée.
La boutique du musée. NICOLÓ LANFRANCHI

Accessibles jusqu’à 23 heures, les espaces d’exposition permettent à tout un chacun de vagabonder librement, après avoir siroté un verre ou savouré l’un des nombreux plats à la carte.

Studio Aisslinger relève le défi

Le défi pour l’agence d’architecture intérieure Studio Aisslinger fut de préserver l’âme du lieu tout en ouvrant un endroit dans lequel les habitants du quartier comme les passants ou les touristes puissent se croiser et partager une expérience singulière.

Des essences de bois sombres aux surfaces mates, de l’acier laminé, de la pierre naturelle, des tissus enveloppants… Tous les matériaux choisis s’accordent avec l’aspect industriel de l’ancien squat où certains graffitis, stigmates d’une époque révolue, ont même été précieusement conservés.

Le Café Bar décoré par Werner Aisslinger.
Le Café Bar décoré par Werner Aisslinger. NICOLÓ LANFRANCHI

Pour souligner l’originalité du bâtiment et renforcer la connexion entre tradition et contemporanéité, les architectes ont tenu à mettre en lumière la patine de chaque pièce.

Comme le mentionne Werner Aisslinger, « l’idée n’était pas de faire table rase du passé, mais, au contraire, de préserver la substance historique des lieux pour mieux l’exposer à travers de nouveaux usages ». Défi relevé.

> Fotografiska Berlin. Oranienburger Strasse 54, 10117 Berlin-Mitte. Informations : ici


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