Une impression de nouveauté, des couleurs enchantées et une histoire à broder. Le beau du mois de juin compile le meilleur des tendances, objets de décoration et dernières expositions.
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Et la lumière fut
Certaines éléments, censés passer inaperçus, fascinent lorsque l’on s’en approche, à l’instar des branches de lustres, ces bouts d’accessoires permettant d’accueillir ampoules et bougies, qui ressemblent à des cordages transparents fourmillant de détails captivants. Rangées dans leurs boîtes avant d’être assemblées, ces pièces discrètes reléguées au second plan mériteraient de passer sur le devant de la scène, d’être mises en lumière. C’est chose faite chez Saint-Louis, grâce à Stefania di Petrillo, la designer qui a accompagné le lancement du projet petit H de Hermès et collaboratrice de la cristallerie de longue date.
Avec l’aide des artisans-verriers de la manufacture, dont certains peuvent se vanter de trente années de métier, elle leur donne un nouveau souffle. Un bandeau de LED passé à l’intérieur les transforme en luminaires à part entière, les détournant de leur fonction première de simple support. Ces appliques, suspensions et autres lampes à poser formant des boucles et des U, mettent sous les projecteur le savoir-faire si spécifique de la torsion à chaud de la branche de lustre. Mise en scènes dans une partie de la manufacture datant du XIXe siècle, vestige visible depuis les passerelles du musée Saint-Louis, la collection Torsade est lumineusement sublime.
> Collection Torsade, de 1 à 18 lumières, à partir de 2000€, Saint-Louis.
Joaillerie insolente
Pendentifs enseigne de tabac, arbre magique, mégot écrasé et cornichon, bague kébab, bracelet façon bonbons… Les bijoux de Jowita Doroszko se moquent des conventions et affichent sans complexe une insolence rafraichissante.
La créatrice d’origine polonaise basée à Paris, passée par l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy (ENSAPC) et l’École Boulle, détourne matières et pierres précieuses avec humour. Rendez-vous le 15 juin au sein du concept store Legacy, situé avenue Georve V, à Paris, pour découvrir ces créations hautement désirables façonnées à la main dans les règles de l’art.
> Pendentif mégot, vermeil et diamants noirs, à partir de 895€, Jowita Doroszko. Disponible dès le 15 juin chez Legacy, 19 avenue George V, Paris 8e.
Broder le quotidien
« Mon appartement marseillais comptait beaucoup de fenêtres mais aucun volet, confiait Sarah Espeute à IDEAT. J’ai donc confectionné des rideaux en toile de jute, que j’ai habillés de vues de jardin brodées, du même trait noir que j’utilise aujourd’hui. J’ai trouvé rigolo l’effet produit, de pouvoir ainsi écrire des histoires avec une simple ligne et cette échelle exagérée. J’ai ensuite réalisé des coussins-bouquets, qui étaient déjà une matérialisation d’un objet sur un autre objet. »
Ainsi démarre l’aventure d’Œuvre Sensible, la griffe de linge de maison fondée par la créatrice férue de trompe-l’œil dont elle a fait sa marque de fabrique. Ce mois-ci, elle s’associe à la maroquinerie Le Tanneur pour qui elle habille un cabas et une pochette de son trait caractéristique, si poétique.
> Cabas 125, 680€ et pochette zippée, 200€, Le Tanneur x Œuvres Sensibles.
Nouveau nuancier
Vous le savez sûrement : la Panton Chair, conçu en 1959 par l’architecte danois Verner Panton (1926 – 1998), est la première chaise moulée d’un seul bloc de l’histoire. Le fantastique plastique a permis à cette nouvelle génération de créateurs de dépasser les limites de la création conventionnelle, explorant de nouvelles typologies de formes toujours plus folles.
Ce mois-ci, ce grand classique, qui fait partie des Canons de la culture danoise aux côtés de la Cathédrale Notre-Dame de Copenhague et de la lampe PH de Poul Henningsen, se refait une beauté. Après une première collaboration avec le Vitra Design Museum dans le cadre de l’exposition « Colour Rush! », Sabine Marcelis reprend du service, imaginant une nouvelle installation au sein du VitraHaus Loft, le showroom et flagship du fabricant située en Allemagne, régulièrement réinterprétée. L’occasion rêvée pour la Néerlandaise de décliner la Panton Chair dans une palette de sept coloris assortis, produits en toute petite série et disponibles dès le 12 juin sur place et en ligne. Inscription fortement conseillée pour un accès en avant première à ces dernières pièces.
> Plus d’information sur le site de Vitra.
Duo de choc
Le premier est designer, la seconde travaille la céramique et les émaux. L’un dessine, l’autre façonne la matière, l’autre la met en couleurs. Ensemble Maxime Louis-Courcier et Camille Romagnani réalisent des vases tels des excroissances murales dont l’intensité des pigments, appliqués au pinceau, se révèle après la cuisson.
Leur travail à quatre mains, mis en regard des toiles petit format de Julien Saudubray, est à découvrir jusqu’au 15 juin à la galerie Ketabi Bourdet, fondée en 2020 par Charlotte Ketabi et Paul Bourdet, à Paris.
> Double exposition « Solitudes – In Alto Colori », Julien Saudubray, Maxime Louis-Courcier et Camille Romagnani, jusqu’au 15 juin à la galerie Ketabi Bourdet, 22 passage Dauphine, Paris 6e.
Les couleurs de Monet
Du 15 avril au 15 mai 1874, au 35 boulevard des Capucines, à Paris, au sein des studios de Nadar, écrivain et photographe en vogue à l’époque, s’est tenue ce qu’on a appelé rétrospectivement la « Première exposition des peintres impressionnistes ». Organisée par la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs, réunissant les grandes figures du mouvement avant que le journaliste Louis Leroy, critique d’art au Charivari, ne lui donne son nom.
Alors que l’Eure, véritable muse des impressionnistes, célèbre aujourd’hui en grandes pompes les 150 ans de l’événement – un échec commercial mais qui a tout de même réuni 3500 curieux – Pantone démarre un nouveau chapitre de son histoire colorée, inspiré par les paysages du département normand et les toiles de ces maîtres emblématiques. Chacune des teintes du nuancier Première Impression, de l’Ombre Verte inspirée par L’Allée au bois d’Auguste Renoir à Nénuphar qui, tiré de la toile Le Bassin aux nymphéas de Claude Monet, donne vie aux jardins de Giverny, puise dans cette richesse colorimétrique. L’occasion de redécouvrir ce territoire où Claude Monet a résidé et peint ses plus célèbres toiles.
> Plus d’informations sur la célébration des 150 ans de l’impressionnisme dans l’Eure ici.
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