Durant quatre années, les élèves de l’Ensad mèneront des recherches sur la durabilité des matériaux ou encore la réparabilité des objets. L’objectif : l’écoconception pour tous.
A lire aussi : L’école de design Nantes Atlantique s’est refait une beauté
Pour Emmanuel Tibloux, le directeur des Arts-Déco, l’Ensad n’est plus une école, mais une « école-ogie » : « De la même façon que l’école en général a dispensé une conscience républicaine, elle doit promouvoir une conscience écologique. »
Apporter une nouvelle vision
En s’associant avec la marque de sport Decathlon, le directeur va plus loin : « Les arts décoratifs ont toujours été en prise directe avec la société. La plus grande salle d’exposition de design se trouve chez IKEA. Decathlon transforme aussi nos manières de vivre. S’unir, c’est se donner les moyens de changer les choses. »
Le géant français de l’équipement sportif compte 1 747 points de vente dans 60 pays et affiche 100 000 références produits sur le site en ligne (avec 80 marques propres et 495 marques internationales représentées), pour beaucoup dépendantes de l’énergie fossile.
On le sait moins, mais c’est aussi l’un des plus grands studios de création d’Europe, fort de 400 designers : 99 % des références de la marque sont conçues en interne. En 2020, l’entreprise fondée à Lille en 1976 adoptait un plan de transition avec pour objectif 100 % de produits écoconçus d’ici à 2026.
A lire aussi : Renzo Piano signe l’architecture bioclimatique de l’École normale supérieure
« Cette chaire est un formidable levier pour notre recherche sur l’écodesign, un des piliers pour transformer notre modèle économique, souligne Nathalie Guiot, membre du comité de transition et actionnaire familiale. Quelle sera notre offre en 2050 ? C’est là où votre créativité nous est indispensable », a-t-elle lancé aux étudiants de l’Ensad.
Conteuse d’histoires
Le programme ne vient pas en concurrence avec les enseignements de l’école, déjà engagée dans un plan de transition écologique.
La chaire prendra la forme de rencontres, de voyages d’études, de workshops et de projets de recherche postdoctoraux sur des sujets tels que le tissage zéro chute, la réparabilité, mais aussi les matériaux « à comportement », des matières capables de réagir à la température du corps et qui collaborent avec lui ou se transforment avec le taux d’humidité ambiant.
Un atelier, mené par Lou Ramage, postdoctorante à l’EnsadLab, propose de voir l’usure non plus comme une dégradation, mais comme une valeur émotionnelle ajoutée par le temps et l’usage. N’en jetez plus !
A lire aussi : Les écoles d’art et de design françaises sont en danger