Art Paris Art Fair ouvre (enfin) ses portes !

Prévu au printemps avant d’être reporté pour raisons sanitaires, le rendez-vous des férus d’art moderne et contemporain renaît du 10 au 13 septembre sous la nef du Grand Palais. Au programme de cette nouvelle édition aussi régionale que cosmopolite, plus de 900 artistes représentés autour d’un focus sur les scènes française et ibérique.

« C’est maintenant, plus que jamais, que les galeries doivent travailler et rencontrer leurs collectionneurs. C’est important également pour leurs artistes. » Commissaire général d’Art Paris Art Fair, Guillaume Piens défend cette année « une édition de la résistance » ! Après six mois d’interruption des foires et des salons, le premier rendez-vous culturel et de marché en Europe accueille 112 galeries de 15 nationalités différentes. 36 % d’entre elles participent à l’événement pour la première fois. A l’image des galeries Perrotin et Yvon Lambert, qui rejoignent des fidèles comme Nathalie Obadia, Templon ou Paris-Beijing, le long d’allées exceptionnellement plus larges. Autres concessions dues à la crise de la Covid-19, une jauge abaissée à 3 000 personnes et un vernissage qui s’étire sur plusieurs jours. Bref, pas de quoi gâcher la fête !

Sous le soleil ibérique

Hommage à Gaudí (1959), de Joan Miró. Œuvre sur papier. Galerie Traits Noirs (Paris).
Hommage à Gaudí (1959), de Joan Miró. Œuvre sur papier. Galerie Traits Noirs (Paris). DR

Honneurs aux «  Etoiles du Sud ». Réunie sous cette bannière, une cinquantaine d’artistes ibériques offrent un rare panorama de l’art espagnol et portugais. Tissé grâce au concours de 18 galeries, ce fil thématique donne à voir une belle diversité de profils, notamment des maîtres de la modernité tels que Joan Miró (représenté à la galerie Traits Noirs) ou Maria Helena Vieira (à la galerie Jeanne Bucher Jaeger). Egalement présents, des artistes contemporains comme Miguel Branco, Rui Moreira ou encore Jorge Queiroz, qui participe activement au réveil artistique de la capitale lusitanienne.

Time and Again (2019), de Jorge Queiroz. Techniques mixtes sur papier. Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles).
Time and Again (2019), de Jorge Queiroz. Techniques mixtes sur papier. Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles). © B. HUET-TUTTI

French Connection

Valencia, Venezuela, 28 mars 2018 (2019), de Léa Belooussovitch. Dessin aux crayons de couleur sur feutre. Galerie Paris-Beijing (Paris).
Valencia, Venezuela, 28 mars 2018 (2019), de Léa Belooussovitch. Dessin aux crayons de couleur sur feutre. Galerie Paris-Beijing (Paris). DR

Pour sa 22e édition, Art Paris Art Fair a fait appel à Gaël Charbeau, commissaire et critique d’art indépendant, afin qu’il livre son regard sur la scène française. Sous le titre « Histoires communes et peu communes », il a sélectionné les œuvres de 18 artistes. Si la plupart sont nés dans les années 80, leur point commun consiste surtout à travailler autour de la notion de récit, à travers des histoires singulières et universelles. En témoigne d’ailleurs la présence de Sophie Calle. Outre de figures reconnues à l’internationale, là encore la diversité est de mise avec des artistes plus confidentiels comme Abdelkader Benchamma, Léa Bélooussovitch ou Roland Flexner.

Untitled, LGY 64 (2012), de Roland Flexner. Graphite liquide sur papier. Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles).
Untitled, LGY 64 (2012), de Roland Flexner. Graphite liquide sur papier. Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles). DR

Pouponnière de talents

Untitled (Woodstock Road) (2004), photographie d’Alexandra Hedison. H Gallery (Paris).
Untitled (Woodstock Road) (2004), photographie d’Alexandra Hedison. H Gallery (Paris). DR

En soutien à la jeune création, le secteur « Promesses » se consacre une nouvelle fois aux galeries qui ont moins de six ans d’existence. En provenance d’Abidjan, Lima, Sofia ou Bruxelles, chacune d’elles met l’accent sur un, deux ou trois artistes émergents. L’occasion de découvrir les dessins du Nigérian Temitayo Ogunbiyi chez 31 Project ou les photographies de l’Américaine Alexandra Hedison chez H Gallery. Une belle opportunité, d’autant plus notable qu’elle permet d’acquérir des œuvres à moins de 5 000 €.


Solo Show

Nocturne Chopin, peinture à l’encre, de Li Chevalier (2019). Raibaudi Wang Gallery (Paris).
Nocturne Chopin, peinture à l’encre, de Li Chevalier (2019). Raibaudi Wang Gallery (Paris). DR

Disséminées dans la foire, 21 expositions personnelles invitent à s’immerger dans l’œuvre d’artistes modernes et contemporains, renommés et méconnus. Entre les fers de lance du street-art et des plasticiens qui réinventent l’art du portrait, la Raibaudi Wang Gallery célèbre les peintures à l’encre de la Franco-Chinoise Li Chevalier, tandis que la Galerie Provost-Hacher se concentre sur les grands formats de l’Algérien Mahjoub Ben Balla, à la fois héritier de l’action painting de Jackson Pollock et inspiré par la graphie orientale.

Labyrinthe III (1996), toile de Mahjoub Ben Bella. Galerie Provost-Hacker (Lille).
Labyrinthe III (1996), toile de Mahjoub Ben Bella. Galerie Provost-Hacker (Lille). DR

Et quoi de mieux qu’Art Paris Art Fair pour dire au revoir au Grand-Palais ? Du 10 au 13 septembre, le géant de verre et d’acier abrite en effet sa dernière manifestation avant de fermer ses portes. En rénovation jusqu’aux J.O. de 2024, le lieu sera toutefois remplacé par un jumeau éphémère, installé sur le Champs de Mars par l’architecte Jean-Michel Willmotte. Notamment afin d’ accueillir la prochaine édition d’Art Paris Art Fair qui se tiendra du 7 au 21 avril 2021.
> Art Paris Art Fair. Au Grand Palais, à Paris (VIIIe), du 10 au 13 septembre. Artparis.com