Visiter l’appartement du XVIIIe siècle qu’habite Ashley Maddox au cœur du VIe arrondissement parisien, c’est un peu comme suivre une leçon particulière de style. Sans jamais perdre de vue le solide patrimoine architectural qui l’entoure, cette Américaine, fondatrice d’une agence immobilière internationale, mais qui aujourd’hui dirige une agence d’architecture intérieure de luxe dans le centre de Paris (Ashley-maddox.com), a créé un univers chic, classique et coloré.
Dans une ville où la sophistication n’est pas un vain mot, il est assez audacieux de draper une pièce de bleu paon et de rouge, de peindre le salon en rose layette et d’installer des carreaux marocains dans tout l’appartement. Pourtant, tout ici respire l’élégance irréprochable et le respect de l’existant. À l’évidence, Ashley Maddox a suffisamment assimilé le protocole parisien pour mieux s’en détacher et suivre ses propres règles. La généreuse hauteur sous plafond, le parquet Versailles et les moulures rivalisent désormais dans un savant équilibre avec les couleurs vives souvent graphiques, les antiquités et le mobilier du milieu du XXe.
Rien de garanti, pourtant, à la première visite. « L’appartement n’était pas très enthousiasmant. Il avait une jolie structure – une lumière naturelle abondante provenant de la cour intérieure et un parquet Versailles en excellent état –, mais c’était un endroit sinistre, occupé près de cinquante ans durant par le même célibataire. Cet homme avait disposé, dans la plupart des pièces, des portraits de famille dont les airs renfrognés vous toisaient. En outre, une grande partie de l’espace était peinte en jaune vif. La cuisine présentait un assortiment incroyable de placards en Formica et de linoléum, l’unique salle de bains comportait une douche en plastique et une baignoire, et les seules toilettes se trouvaient au fond d’un couloir sombre et intimidant », se souvient la propriétaire.
Quatorze mois intenses de rénovation, fruit d’une association éprouvée avec l’équipe d’architectes d’intérieur parisiens Double G, ont été nécessaires pour doter les lieux de trois chambres et trois salles de bains – avec, comme difficulté principale, le réaménagement de la plomberie. L’appartement a retrouvé sa beauté d’antan, avec ses parquets d’origine.