Toutes les cours d’immeubles ne se ressemblent pas ! Situé dans le quartier Calvairate, l’appartement de 59 m2 fait partie d’un complexe des années 30, agrémenté d’un jardin pourvu d’une fontaine en pierre. Visite du cocon de l’architecte Andrea Rubini.
« Je connaissais l’endroit, car un ami de longue date y vivait déjà, dans un logement exactement en face de celui que nous avons visité. Lorsque l’agent immobilier a soulevé le volet roulant de la fenêtre du séjour, nous avons réalisé que nous étions au cœur d’un ensemble parfaitement symétrique, et dans l’appartement dont nous avions si souvent observé le balcon. Ce fut un véritable coup de foudre ! » raconte Andrea Rubini.
Mettre en avant les élements du XXe siècle
En 2017, lui et sa compagne Laura ont donc quitté la ville de Vigevano pour s’installer dans ce qui est désormais leur pied-à-terre milanais. Situé au-dessus du rez-de-chaussée, ce deux-pièces se compose d’un salon et d’une chambre, complétés par une entrée qui distribue la salle de bains et la cuisine.
« L’idée de départ du projet était de mettre en valeur les éléments qui caractérisent ce bâtiment du début du XXe siècle, en se documentant sur cette période, en cherchant des références, puis des éléments décoratifs qui entrelacent les différentes époques », raconte-t-il.
Si la disposition originale de l’appartement est restée pratiquement inchangée, afin de préserver la dimension historique des lieux, un travail d’architecture intérieure s’est révélé déterminant pour le rajeunir, tel que le choix des coloris et du mobilier. Les parquets en chêne, avec leur motif à chevrons allongé, et les doubles portes, typiques des maisons milanaises, ont été conservés, car ces éléments accentuent le charme décoratif caractéristique des années 30, ici rehaussé par de nouveaux lambris en bois.
Miser sur les couleurs
Quant au choix des couleurs, l’architecte Andrea Rubini explique que les deux pièces principales se distinguent par deux tons très différents, un premier, délicat, personnalise le séjour, alors que le second, plus profond et contemporain, habille la chambre. Une troisième ambiance a été adoptée pour l’entrée, peinte en bleu nuit. Les murs et les sols de la salle de bains, le sol de la cuisine et celui du couloir sont en marbre Calacatta, contrastant ainsi avec le parquet.
Mélanger les styles
Dans ce lieu très habité, le choix des meubles et des objets ainsi que la conception sur mesure d’aménagements ont été essentiels pour créer un intérieur suspendu entre passé et présent, aux multiples facettes et qui reflète le goût de l’architecte.
« Mes sources d’inspiration se retrouvent dans le buffet et dans la suspension du salon, signés Franco Albini, qui sont également flanqués d’une bibliothèque contemporaine sur montants métalliques, laquelle rappelle le travail du grand maître milanais. J’aime aussi créer des relations entre des éléments apparemment éloignés, comme la chaise Superleggera, de 1957, de Gio Ponti, et la chaise Fronzoni 64 d’Angiolo Giuseppe Fronzoni », raconte-t-il.
« Cette habitation a été l’occasion de rompre avec mes précédents projets. Le défi le plus complexe a consisté à explorer le XXe siècle de manière plus large, en essayant d’unir les éléments existants avec des touches plus contemporaines. » Un chantier qui a finalement permis au travail de l’architecte d’évoluer : « Concevoir sa propre maison impose d’expérimenter de nouveaux chemins, librement, en y intégrant ses passions », poursuit-il.
Ainsi, ici, différentes cultures se juxtaposent, combinant l’amour d’Andrea pour le design industriel et celui de Laura pour le design nordique, conséquence probable de ses origines finlandaises. « Aujourd’hui, nous vivons dans un intérieur qui est en constante métamorphose. Nous aimons ajouter et remplacer », conclut l’homme de l’art.