VIDEO : Paolo Pallucco, retour sur une décennie de radical design
« Duro, semplice y scuro », en français : dure, simple et sombre ! Tel fut le principe qui anima la riche mais courte carrière de Paolo Pallucco. Avec sa femme franco-suisse Mireille Rivier, le designer italien bouscula les années 1980 par son style sans compromis. Tombé quelque peu dans l’oubli depuis la vente de sa société en 1988, il retrouve les honneurs à Paris, le temps d’une rétrospective imaginée par les galeries Eclecticó Studio, Paul Bourdet Fine Furniture et Ketabi Projects qui accueillent l’exposition.
Editeur designer libre
C’est par l’acquisition de pièces et surtout la découverte d’un documentaire en ligne que Ștefan Cosma se prend de passion pour Paolo Pallucco. Avec son ami Paul Bourdet, ils se lancent à la recherches de tous les meubles estampillés Pallucco (du nom de sa société d’édition) disponible sur le marché. « J’ai été surpris de tomber sur des personnes qui ne savaient même pas ce qu’il vendait », raconte Ștefan Cosma d’Eclecticó Studio. De là, il a fallu distinguer les objets dessinés par le maître et ceux qu’il produisait pour le compte d’autres designers. Au fil de leur recherche, les deux galeristes parviennent à rencontrer Paolo Pallucco à Rome. L’homme s’est retiré de la création dès 1990 après avoir vendu sa société. Un moyen pour lui de rester indépendant jusqu’au bout tandis que certains ont préféré adoucir leur propos pour poursuivre leur carrière.
Mode et Cinéma
Résultat, Paul Bourdet et Ștefan Cosma parviennent à réunir une trentaine de pièces pour présenter cette exposition monographique retraçant les travaux de Paolo Pallucco et Mireille Rivier durant la décennie 1980. On y découvre des assises, bibliothèques, portes manteaux… Bref un ensemble complet de meubles inspirés par la religion, la poésie, la mode japonaise mais aussi le cinéma, notamment Tarkovski. Le style Pallucco est épuré, sombre, radical. Certaines pièces sont iconiques. On pense notamment au fauteuil Barba d’Argento ou à la table basse Tankette. L’ensemble est à découvrir chez Ketabi Projects (22 passage Dauphine 75006 Paris), jusqu’au 20 mars 2022.