Sous la direction de Michael Hadida – connu pour avoir lancé, notamment, le salon Tranoï -, Thema 2024 révèle une belle alchimie entre avant-garde et artisanat, tout en renouvelant l’approche traditionnelle de ce type de foires. Le cadre particulier, l’Hôtel de Guise, bâtisse du XVIIe siècle, abolit littéralement les frontières : ici les œuvres et les objets cohabitent et se répondent. Chaque pièce raconte une histoire, une émotion, une quête. le salon célèbre une génération de créateurs qui, loin des tendances éphémères, ancrent leur démarche dans une réflexion profonde sur notre rapport à la nature et aux technologies. IDEAT a sillonné ces espaces et repéré cinq pépites
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Une designeuse : Emma Donnersberg
Architecte d’intérieur reconnue, cette française longtemps exilée aux Etats-Unis met en scène sa collection de mobilier qui fusionne harmonieusement design artistique et fonctionnalité. Inspirée par les formes organiques et les matériaux naturels (comme la laine bouillie et la céramique) les tables et canapés modulables déclinés dans des teintes douces d’Emma Donnerberg incitent autant à la créativité qu’à l’apaisement.
Une artiste : Marie Khouri
Cette sculptrice libano-canadienne se distingue par sa capacité à métamorphoser des matériaux bruts en œuvres chargées de sens. Avec sa série Charcoal Topographies, Marie Khouri transcende le charbon, matière fragile, pour en faire un support de réflexions sur la mémoire et le passage du temps. Non figés, ses tableaux-sculptures, qui puisent leurs formes dans la topographie intime de l’artiste, évoluent dans le temps.
Un artisan : Jean-Guillaume Mathiaut
Dès l’entrée, ses meubles totémiques interpellent. Il faut dire que l’architecte-sculpteur façonne le bois fossilisé comme personne. Profondément connecté à la forêt de Fontainebleau, où il travaille et puise sa matière première, Jean-Guillaume Mathiaut sublime les troncs d’arbres morts et les branches abandonnées, leur offrant une seconde vie. Chaque pièce devient une œuvre d’art à part entière qui raconte une histoire millénaire.
Un projet : Studio Ki
Créé en 2024 par l’architecte d’intérieur Caroline Keslassy, le Studio Ki incarne la rencontre du design et de la technologie dans toute sa splendeur. Son projet phare est un fauteuil en céramique, baptisé Gaia, qui, bien plus qu’un simple siège, est une véritable expérience immersive. En intégrant des éléments numériques, Gaia redéfinit notre rapport aux objets du quotidien. Pour mieux appréhender les différentes couches de cette initiative et notamment, le Ki Tarot, un lieu devrait ouvrir à Paris en janvier 2025. Affaire à suivre.
Un objet : la platine Hano Analog
Connu pour son approche innovante dans le domaine de la gastronomie (il est aussi chef), de l’artisanat et du design, Alejandro Alcocer conçoit des platines vinyle montées sur bois, associées à un ampli intégré et des baffles vintage. Au détour d’un couloir, niché dans un petit coin, c’est l’un de ses modèles uniques au design minimaliste qui s’impose autant comme une ode au son que comme un objet d’art. L’approche d’Hano Analog rappelle que l’écoute peut être un rituel autant sonore que visuel.
> Thema 2024, du 15 au 20 octobre 2024 au 72 Rue de l’université, Paris 7e. Plus d’informations ici.
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