Tendances 2023, architecture d’intérieur, décoration … au sommaire du nouveau numéro d’IDEAT 158

Dans IDEAT n°158, plein phare sur les tendances 2023.

Au programme du nouveau numéro d’IDEAT : 300 pages d’inspirations, de tendances 2023 et de rencontres. IDEAT n°158 est disponible chez votre marchand de journaux !

A Cannes, Raphaël Navot a signé le décor de l’hôtel Belle Plage
A Cannes, Raphaël Navot a signé le décor de l’hôtel Belle Plage Christophe Coenon
  • Portrait : Julie Richoz, la fraîcheur de vivre.

Sous la houlette de la designeuse Julie Richoz, Le Bon Marché ressuscite l’Atelier Pomone, son département de création fondé en 1923. Premier chapitre avec une collection d’arts de la table qui associe espièglerie, savoir-faire d’exception et ergonomie

  • Master class : 5 studios d’architecture d’intérieur à suivre : Eloise Bosredon, Gramme, Mur.Mur, Volta et Victor Bonnivard
  • Moodboards : Style anglais, brutalisme ou aplats de couleurs, focus sur les tendances 2023
  • Théma déco : pour ce numéro spécial tendances, la rédaction a investi un appartement en travaux.

Les travaux sont en retard… Le décorateur, lui, est fin prêt. Il débarque avec sa sélection, râle un peu au début, mais, finalement, se laisse prendre au jeu de l’inspiration, car le lieu, brut, est étonnant. De nuit, en l’absence des ouvriers, ses essais et mises en place réalisent un moodboard géant dans lequel surgissent des parentés inattendues… jusqu’au petit matin.

L’édito de Vanessa Chenaie pour le nouveau numéro IDEAT 158

À dessein

En 2020, on comptait environ 2 000 architectes d’intérieur exerçant en France. Aussi créatif que technique, ce métier connaît toujours plus d’aspirants et séduit d’autant plus qu’il est encouragé par un marché de la décoration et de l’ameublement en plein essor*. 

Mais au-delà de cette belle santé qui va pouvoir s’exprimer tout particulièrement en ce début d’année à travers salons et design weeks, une dimension plus symbolique, davantage portée sur l’imaginaire, anime les jeunes talents de cette discipline si prisée… et ceux qui font appel à eux. Une dimension éthique aussi, citoyenne, représentative des défis auxquels cette génération est confrontée.

Ces professionnels tissent des réseaux d’artisans souvent garants de savoir-faire très spécifiques, profitent d’une proximité avec un territoire pour en valoriser le contexte culturel, veillent à la traçabilité des matériaux qu’ils utilisent, revendiquent une certaine économie de moyens et conservent de plus en plus souvent l’existant, rendant leur noblesse aux matériaux bruts, leur élégance aux espaces dénudés.

L’agence Gramme a, par exemple, collaboré avec des tailleurs de pierre, Mur.Mur a travaillé la maçonnerie et l’enduit à la chaux, Agathe Lavaud, le liège, Éloïse Bosredon, la terre cuite, et Victor Bonnivard a ressuscité des pratiques « écologiques » de restauration datant du XVIIIe siècle (voir nos Master Class, p. 84 à 93). D’où une impression générale d’intervention minimale, où le design semble s’inviter à travers des pièces de mobilier qu’ils créent sur mesure pour chacun de leur projet, comme un télescopage des échelles.

Tous sont d’abord épris de volumes, se penchant plus sur le travail de l’espace que sur celui de la décoration en tant que telle (certains laissant même leurs clients libres de s’investir sur cette partie-là) et sur l’histoire des lieux qu’ils investissent… quitte à la réinventer. Comme nous le dit Raphael Navot, nommé designer de l’année au salon Maison & Objet (p. 78) : « Je ne développe jamais un concept pour que ce soit joli. Je bâtis plutôt une histoire, en partie déjà là. C’est la narration et le contexte qui comptent avec, à la base, l’architecture, sa géolocalisation et l’intention du commanditaire. Même les beaux détails résultent des histoires qui existaient à l’origine plutôt que d’une esthétique personnelle. »

Créatifs, oui, visionnaires, c’est encore mieux. Les architectes d’intérieur pensent bien au-delà de l’esthétique : ils conçoivent des univers où l’humain est au centre, ce qui revient à parler de l’usage. Qu’il s’agisse d’un lieu de partage ouvert à tous ou d’un restaurant gastronomique, de bureaux ou de scénographies muséales, de maisons privées ou de tiers-lieux, leur dessein (une belle définition du design) est bien d’associer ergonomie et fonctionnalité à des problématiques sociétales et économiques.

Est-on loin des « tendances » que prône notre couverture ? Non. Un nouveau tissu est encore plus beau si l’on connaît son histoire, il est plus désirable aussi, quand on sait comment il a été fabriqué. La valeur des choses ne réside-t-elle pas dans leur intensité ?

En espérant qu’au fil des pages ce numéro vous apportera inspiration, envies et connaissances, toute la rédaction vous souhaite, chers lectrices et lecteurs, une excellente année 2023.

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