Les vieilles recettes ont parfois du bon. À l’exemple, dans la décoration intérieure, du papier peint, ressorti du placard après des années de disgrâce. Non content d’avoir signé son retour à grand renfort de motifs revisités et de coloris rafraîchis, voici qu’aujourd’hui il mise sur le format et la personnalisation. Et avec le panoramique, il voit même les choses en large ! Exhumé d’un lointain passé, ce revêtement mural nous revient plus contemporain que jamais.
Inventé au tournant du XIXe siècle, le panoramique transforme alors les intérieurs. Ces impressionnants décors déclinés en multiples lés de papier, imprimés à la planche, ornent les cloisons des demeures bourgeoises. Ils composent des paysages exotiques venus d’Inde ou des îles du Pacifique… Il n’est pas rare de trouver également des scènes pastorales, mythologiques ou militaires, des lieux réels fidèlement retranscrits ou totalement imaginaires.
Vers la fin du XXe siècle, ce format XXL adoptera la photo, mais cet effort de modernité ne l’empêchera pas de tomber en désuétude. Depuis quelques années, le développement des outils numériques a libéré la créativité et relancé le papier peint. Et, par ricochet, le panoramique, qu’il devient possible de concevoir sans limites. Avec ces technologies, le décor adapte ses dimensions et peut même, dans sa version sur mesure, être modifié à volonté sans perdre son âme. Un atout qui séduit et se combine à l’imagination des designers, des architectes d’intérieur et des créateurs.
Le marché se développe, porté par des marques de référence comme Élitis, Nobilis, Casamance, Isidore Leroy, Osborne & Little… De nouveaux éditeurs, souvent audacieux, apparaissent, à l’exemple de Bien Fait, Le Presse Papier, Mues Design… Même les panneaux illustrés traditionnels de maisons comme Zuber ou Pierre Frey renouvellent le désir, comme leurs glorieux ancêtres. Rien d’étonnant finalement, puisque l’enjeu reste le même : faire rêver en offrant une fenêtre ouverte et permanente sur l’imaginaire.