De nouvelles pièces signées Ronan Bouroullec à la Galerie kreo

L’été dernier, Ronan Bouroullec livrait le mobilier liturgique de la chapelle de Saint-Michel de Brasparts. Un ensemble minimaliste et sensible qui a enfanté une collection présentée à la galerie kreo jusqu’au 16 novembre.

Elle se dresse depuis le XVIIe siècle sur l’un des sommets des monts d’Arrée, une colline rocailleuse où seule pousse une lande rase. La modeste chapelle Saint-Michel de Brasparts abrite pourtant un chef-d’œuvre du design contemporain, un ensemble de mobilier liturgique dessiné par Ronan Bouroullec.


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L’échappée belle de la chapelle

Et pourtant, le choix n’est pas si paradoxal tant l’autel en granit, les bougeoirs en acier martelé et le miroir argenté se fondent à merveille dans leur environnement. Des pièces dont l’apparente simplicité cache une sensibilité que trahissent les multiples détails: le reflet de la lumière, l’équilibre entre la masse du bloc de granit et la finesse des porte-cierges.

Ronan Bouroullec en pleine création.
Ronan Bouroullec en pleine création. Marion Berrin

Un ensemble que Ronan Bouroullec décline désormais en mobilier de collection qu’il expose à la Galerie Kreo cette rentrée. Entre les murs blancs de la galerie, aussi dépouillée que Saint-Michel de Brasparts, se donneront à voir quatre types d’objets.

Mélange de matières

Des bougeoirs en fonte d’acier sur base de granit, des consoles en granit bouchardé, des miroirs de verre coulé et argenté, des tables en verre sur des structures d’acier hautes ou basses « qui semblent presque immatérielles malgré leur épaisseur et leur poids considérable », selon les mots de Martin Bethenod, compagnon de route de Ronan Bouroullec et ancien directeur général délégué de la Bourse de Commerce – Fondation Pinault.

Les bougeoirs en fonte d’acier sur base de granit, dessinés par Ronan Bouroullec, ont été réalisés par des artisans d’art bretons.
Les bougeoirs en fonte d’acier sur base de granit, dessinés par Ronan Bouroullec, ont été réalisés par des artisans d’art bretons. Alexandra de Cossette

Il poursuit : « L’enjeu de l’exposition est, en quelque sorte, d’affranchir [les objets] d’un projet extrêmement situé dans une géographie à la beauté exceptionnelle (le site, le paysage qu’elle domine, la nature, la puissance des éléments, de la pluie, du vent), et profondément ancré depuis l’enfance dans la mémoire de Ronan Bouroullec. De les décontextualiser, pour leur permettre de répondre à d’autres questions que celles qui ont déterminé leur création. »

Une ode au dépouillement réalisée par des artisans d’art bretons (pour le granit et le métal) et italiens (pour le verre). Une symphonie de textures et de variations de couleurs jouée sotto voce par Bouroullec, invitation à explorer les landes finistériennes et à gravir le mont Saint-Michel de Brasparts pour découvrir son trésor caché. Une fois là-haut, poussez la porte, elle est toujours ouverte…

> Ronan Bouroullec. À la Galerie Kreo, 31, rue Dauphine, Paris (VIe ), du 13 septembre au 16 novembre. Galeriekreo.com


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