La sublime maison en verre et en béton de l’agence Jaime Prous

À proximité de Gérone, en Catalogne, les architectes de l’agence Jaime Prous ont relevé le défi de concevoir, dans un environnement au voisinage très présent, une maison familiale où la nature s’invite de toutes parts sans compromettre l’intimité de ses occupants. Avec le verre, le béton et le bois comme complices, ils sont parvenus à brouiller les lignes sans sacrifier en rien au confort de vie.

En 2020, le studio barcelonais Jaime Prous Architects a travaillé sur un projet de maison individuelle implanté dans l’enceinte du PGA Catalunya Golf Resort, dans la ville de Caldes de Malavella, au sud de Gérone.

© Eugeni Pons / Vega MG.
© Eugeni Pons / Vega MG.

À lire aussi : À Londres, la maison en brique éco-responsable de Studio CAN


Sur l’une des terrasses, différents modules de la collection d’assises Plump (Expormim), disposés autour de deux tables basses Grada de Lievore Altherr Molina (Expormim).
Sur l’une des terrasses, différents modules de la collection d’assises Plump (Expormim), disposés autour de deux tables basses Grada de Lievore Altherr Molina (Expormim). Eugeni Pons / Vega MG

Ultramoderne, la construction en béton et en verre est située en bordure du parcours de golf et non loin du PGA Club House, réalisé par la même agence quelques années plus tôt. Agréable à vivre, ce chef-d’œuvre de design et d’ingénierie est pourtant le fruit de multiples défis, liés, notamment, à sa localisation.

Comprise, d’une part, dans un lotissement résidentiel de luxe, la maison est particulièrement exposée au voisinage; incluse, d’autre part, dans une installation sportive accueillant des championnats, elle prend place dans un environnement davantage adapté à cette pratique qu’à l’édification d’un lieu d’habitation.

Dans le coin repas, la suspension Flamingo 1550, d’Antoni Arola (Vibia), en acier finition dorée et méthacrylate, se déploie au dessus d’une table ronde à double plateau en bois et en métal Manta (Rimadesio) et de chaises CH24 « Wishbone », design Hans J. Wegner (1949, Carl Hansen&Søn). Vase Ikebana, de Jaime Hayón (Fritz Hansen).
Dans le coin repas, la suspension Flamingo 1550, d’Antoni Arola (Vibia), en acier finition dorée et méthacrylate, se déploie au dessus d’une table ronde à double plateau en bois et en métal Manta (Rimadesio) et de chaises CH24 « Wishbone », design Hans J. Wegner (1949, Carl Hansen&Søn). Vase Ikebana, de Jaime Hayón (Fritz Hansen). Eugeni Pons / Vega MG

Il fallait donc l’intégrer parfaitement à la fois au terrain de golf pour en respecter l’harmonie et aux autres résidences alentour. Comme l’expliquent les architectes, « la différence de niveaux prononcée et l’intégration topographique ont été les points de départ du projet, encastré dans le terrain; seul le toit en béton est visible depuis la rue. »

Les architectes de Jaime Prous poursuivent : « Pour accéder à l’intérieur de la villa, il faut s’enfoncer dans le sol. Au-dessus de l’espace habitable, la dalle du toit, soutenue par la délicate enveloppe de verre, semble en lévitation. Vers l’avant, on peut apercevoir le paysage à travers un kaléidoscope de reflets. »


À lire aussi : À Paris, l’appartement pop du Studio Klein


Sur la commode de la chambre principale, un trio de pots en céramique remplis de succulentes jouxte une lampe Taccia, d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni (1962, Flos).
Sur la commode de la chambre principale, un trio de pots en céramique remplis de succulentes jouxte une lampe Taccia, d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni (1962, Flos). Eugeni Pons / Vega MG

La maison s’étire ainsi à l’horizontal et, tout autour, son jardin l’enveloppe tout en épousant les formes du terrain, la camouflant du voisinage et offrant des vues splendides sur le parcours de golf en contrebas et la campagne environnante.

La nature au rendez-vous

Les architectes de Jaime Prous ont voulu brouiller les lignes entre l’intérieur et l’extérieur : « L’espace se déploie entre les plans horizontaux du toit et du sol. Avec une succession de patios et de parois réfléchissantes, l’extérieur s’invite littéralement à l’intérieur de l’habitation, déroutant le visiteur, qui ne sait plus s’il se tient dedans ou dehors. »

© Eugeni Pons / Vega MG.
© Eugeni Pons / Vega MG.

L’utilisation prédominante du verre, transparent mais hautement réfléchissant, et l’implantation astucieuse des patios remplis de verdure contribuent à créer l’illusion que l’on se trouve en permanence à l’extérieur.

D’une surface de 300 m², la villa se répartit sur deux niveaux, avec une grande terrasse pourvue d’une piscine, fondamentale pour les mois d’été et qui participe à maintenir le contact avec la nature.


À lire aussi : La créatrice de Mapoésie ouvre les portes de sa maison à Paris


Entre deux extérieurs, un banc Ripples, design Toyo Ito (Horm).
Entre deux extérieurs, un banc Ripples, design Toyo Ito (Horm). Eugeni Pons / Vega MG

Elle comporte trois chambres, dont deux disposent de leurs propres salle de bains et dressing, ce qui garantit confort et intimité aux invités. Les meubles du salon et de la salle à manger font la part belle aux finitions naturelles, tandis que les sols sont recouverts d’un parquet à larges lames aux tonalités chaudes.

La cuisine est signée Bulthaup, et les menuiseries intérieures en bois noir forment, selon les maîtres d’œuvre, « cinq boîtes sombres comme disposées au hasard ». S’y ajoutent une buanderie, un parking pouvant accueillir deux véhicules ainsi qu’un grand espace multifonctionnel en sous-sol.

Également baignée de lumière, la chambre principale donne directement sur une terrasse avec piscine. Un parquet Royal Wood Floors recouvre le sol partout dans la villa.
Également baignée de lumière, la chambre principale donne directement sur une terrasse avec piscine. Un parquet Royal Wood Floors recouvre le sol partout dans la villa. Eugeni Pons / Vega MG

L’intention des architectes de Jaime Prous était en somme de créer un logement familial où les expériences intérieures et extérieures se confondent, tout en mettant en pratique leur philosophie.

« La sophistication de la dalle contraste avec le traitement brut des murs. La fluidité des espaces s’oppose à l’herméticité des boîtes. Nous souhaitions explorer des formes d’habitation flexibles, en lien avec la nature, sans pour autant renoncer au confort offert par la technologie. »

Dans la salle de bains attenante, vasques et meuble sous lavabos Via Veneto (Falper), équipés d’une robinetterie Vola. Receveur et habillage de douche Salvatori. Porte-serviette Boffi.
Dans la salle de bains attenante, vasques et meuble sous lavabos Via Veneto (Falper), équipés d’une robinetterie Vola. Receveur et habillage de douche Salvatori. Porte-serviette Boffi. Eugeni Pons / Vega MG

Ainsi le recours aux dalles de béton, qui encadrent les vues, autorise-t-il de larges perspectives permettant d’apprécier l’environnement naturel, et les lignes imaginaires entre le dedans et le dehors disparaissent-elles comme par magie.


À lire aussi : Une maison dans les Pouilles à la blancheur minérale