Expo : l’artiste Ylva Snöfrid s’expose à l’Institut suédois

C’est dans un quartier tranquille de Stockholm, en Suède, que se situe l’appartement-atelier d’Ylva Snöfrid. L’artiste « vit » sa peinture : tables, abat-jour… ici, chaque objet peut faire office de chevalet – un accessoire qu’elle n’utilise d’ailleurs jamais, préférant s’agenouiller à même le sol face à son support.

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Réalisme fantastique

Diplômée de la Royal University College of Fine Arts de Stockholm, voilà plus de trente ans qu’Ylva Snöfrid, pinceau à la main, retrace son quotidien. Elle est née Ogland en 1974, à Umeå, au nord du pays, dans une famille bourgeoise, mais cabossée par un père révolté, maoïste et héroïnomane.

Plus tard, alors qu’elle devient artiste, elle prend le nom de Snöfrid (snö signifiant « neige » et frid, « paix »), le surnom qu’elle donnait à son double imaginaire lorsqu’elle était enfant. L’ensemble des 24 tableaux réunis à l’Institut suédois décrit son séjour dans les Alpes suisses, le Jungfraujoch, où se trouve la station scientifique la plus haute d’Europe.

Dans ce paysage de glace, de neige et de roche, à plus de 3000 mètres d’altitude, souffrant du mal des montagnes, elle est en proie à des visions et des hallucinations. Celles-ci lui inspirent cette série à la fois féerique et angoissante, exposée en spirale, d’où émerge une inquiétante étrangeté – qui qualifie toute l’œuvre de l’artiste.

Invitation aux rituels

Toujours autobiographique, le Codex Cosmos et Vanitas accompagne ces toiles. Il est composé de trois épais volumes – intitulés Birth, Life et Death (La Naissance, La Vie, La Mort) –, qui ont été rédigés chronologiquement, tel un journal intime, entre le premier jour du solstice d’hiver, le 21 décembre 2020, et le premier jour de celui de 2023.

Quelque 1200 pages de dessins, de mots, de listes symbolisent les réflexions d’Ylva Snöfrid, qui cherche sa place dans l’univers. Au cœur de son travail réside aussi la rencontre avec les visiteurs et l’accomplissement de rituels auxquels elle les invite à participer.

À Paris, cela prendra notamment la forme d’une rencontre en public avec l’écrivaine Marie Darrieussecq le 13 février prochain à 19 heures. L’artiste proposera à l’autrice de partager ses réflexions autour de la naissance. Un moment d’échanges puissant (en anglais) en perspective…

> « Cosmos et Vanitas ». À l’Institut suédois, 11, rue Payenne, 75003 Paris, jusqu’au 23 février. Paris.si.se

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