Retour aux sources dans un refuge alpin immergé dans la nature

Perchée à 2 500 mètres d’altitude dans les Alpes suisses, la sublime cabane imaginée par la marque On propose aux alpinistes avides de déconnexion de s’extirper de la frénésie urbaine.

En 2010, David Allemann, Olivier Bernhard et Caspar Coppetti fondent la marque On, spécialisée dans les chaussures de running. Une entreprise aujourd’hui couronnée de succès, dont les trois sportifs ont esquissé le business-plan lors d’une randonnée au Col du Lughin, dans les Alpes suisses. Comme un clin d’œil, ils viennent d’implanter à cet endroit sauvage un refuge de montagne 100 % autonome.

Conçu pour deux personnes, le refuge se destine aux amateurs de trail et de randonnée loin de la civilisation.
Conçu pour deux personnes, le refuge se destine aux amateurs de trail et de randonnée loin de la civilisation. Anne Lutz & Thomas Stöckli

Avec cette première incursion dans le monde de l’architecture, la marque de sportswear offre aux adeptes de montagne une escale de rêve sur les hauteurs du Tessin, proches de Saint-Moritz. Un site uniquement accessible à pied, que le projet se refuse de dénaturer. De par son caractère éphémère, mais aussi grâce à une enveloppe qui reflète la beauté sauvage du panorama pour mieux s’y fondre.

Le cabanon est camouflé dans le paysage grâce à des finitions miroitantes.
Le cabanon est camouflé dans le paysage grâce à des finitions miroitantes. Anne Lutz & Thomas Stöckli

Equipée de panneaux solaires et d’un système de récupération des eaux de pluie pour une autonomie totale, la toiture se joint aux panneaux métalliques afin d’isoler la structure en bois qui donne tout son charme à l’aménagement du refuge. « Cosy à l’intérieur, protecteur à l’extérieur », résume Thilo Alex Brunner, à la tête du département design de la marque.

Isolé dans une nature sauvage, l’habitacle en bois se fait chaleureux et rassurant.
Isolé dans une nature sauvage, l’habitacle en bois se fait chaleureux et rassurant. Anne Lutz & Thomas Stöckli

La topographie du site se matérialise dans l’architecture du cabanon a travers plusieurs estrades. La première dessine une plateforme d’observation à l’extérieur, et se poursuit a l’intérieur pour accueillir le séjour. Un espace qui se cantonne à une table et deux tabourets tandis qu’un poêle fait office de cuisine d’appoint sur un palier supérieur. Equipé d’une fine échelle verticale celui-ci mène à la mezzanine, véritable nid d’aigle où il fait aussi bon dormir face à la voûte céleste qu’admirer le paysage.

S’il se contente du strict nécessaire en termes de confort, c’est parce que le refuge mise tout sur son cadre privilégié.
S’il se contente du strict nécessaire en termes de confort, c’est parce que le refuge mise tout sur son cadre privilégié. Anne Lutz & Thomas Stöckli

A l’inverse des vues sur la vallée, on ne peut plus grandioses, le refuge privilégie une certaine modestie, allant jusqu’à réduire la salle de bains à un lavabo et des toilettes sèches. Un dénuement volontaire qui serait même bénéfique selon Thilo Alex Brunner. « Cette cabane vise en partie à démontrer que peu de choses sont nécessaires pour passer le séjour de sa vie », raconte le designer, tout en vantant « le minimalisme comme luxe ultime ».

Avec ses grandes baies encadrées de châssis en aluminium, le refuge prend des airs de périscope géant.
Avec ses grandes baies encadrées de châssis en aluminium, le refuge prend des airs de périscope géant. Anne Lutz & Thomas Stöckli

Débarrassé du superflu, le refuge met la nature et le silence des grands espaces sur le devant de la scène. Des joies de plus en plus rares que quelques chanceux tirés au sort pourront savourer dès le mois de septembre, avant que le refuge ne déménage sous de nouvelles latitudes grâce à son architecture entièrement démontable.

« On Mountain Hut » (2019).
« On Mountain Hut » (2019). Anne Lutz & Thomas Stöckli