Le design aussi fait sa rentrée ! En plus des installations incroyables qui ont rhabillées Paris (voir notre vidéo Instagram), la Paris Design Week 2025 (du 4 au 13 septembre) a prouvé une fois encore que la capitale bout de créativité. Dernières tendances design, nouveautés qui rythmeront l’année, expositions immersives et jaunes labels à suivre… Voilà ce qui a marqué la rédaction.
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Léa Zeroil : mirages byzantins et décors spectaculaires
« Ma grand-mère a vécu 40 ans à Jaipur, où elle avait mis sur pied une usine de mobilier qu’elle revendait ensuite dans sa boutique, en Corse. Mon premier voyage en Inde, à 9 ans, m’a profondément marqué : j’y ai imprimé ce foisonnement de motifs, de détails et de couleurs qui m’inspire encore aujourd’hui« , confie la designer française Léa Zeroil, qui a chauffé les bancs des écoles d’arts appliqués Duperré et Olivier de Serres, avant de faire ses classes auprès d’India Mahdavi et Laura Gonzalez puis de fonder son propre studio en 2020. Depuis l’an dernier, elle s’exprime en grand format au sein de sa galerie Oasis nichée dans le Marais, ouvertes au côté de Robin Costes, qui propulse à travers chaque exposition le visiteur sur la scène d’un théâtre fantastique.






Cette fois, la scénographie baptisée « Là où naissent les mirages » apparaît comme une plongée dans Les Mille et Une Nuits. « Le décor présente trois pièces que Robin Costes et moi avons rêvées. Nous avons par exemple imaginé de la passementerie en céramique ou encore mur-bijou inspiré des parures byzantines et des collections de Yves Saint Laurent et Christian Lacroix des années 80. Nous avons conçu ce lieu comme un véritable laboratoire créatif où expérimenter le décor, en collaborant avec une vingtaine d’artisans et designers qui ont créé des pièces spécialement pour l’exposition. » Parmi elles, le guéridon Serpent en bois, fer forgé et plateau en métal émaillé fabriqué en France par Mathieu Vallet et Studio ler, le fauteuil en rotin Baya conçu par par Heaps & Woods, des coussins perlés réalisés par Anne-Sophie Ryo à Paris (objets dessinés par Léa Zeroil) ou encore l’incroyable oeuvre textile murale façon ombres chinoises imaginée et confectionnée par Robin Costes.
> Exposition « Là où naissent les mirages », jusqu’au 16 septembre à la galerie Oasis, 6 rue Portefoin, Paris 3e. Leazeroil.com
10 ans de création, 10 designers, 10 visions
10 ans, l’âge de raison. D’un côté, l‘agence immobilière et d’architecture Archik a choisi de célébrer sa première décennie d’existence à travers une exposition dédié à l’univers du livre – thème qui fait écho au dernier numéro de sa revue. 10 créatifs ont ainsi été invités à revisiter le serre-livre, cet indispensable des bibliothèque trop souvent délaissé, le presse-papier ou encore le marque-page. Parmi les plus marquants, notons le modèle XXL de Thibault Huguet, designer, enseignant à l’école Boule et co-fondateur du collectif Meet Met Met, à poser près d’un lit ou d’un canapé, qui se tient prêt à accueillir ouvrages et revues ouverts à la bonne page. L’objet, fabriqué en bois fendu recouvert d’une feuille d’aluminium, laisse ainsi apparaître toutes les aspérités du pin. (Exposition « Ex Libris » jusqu’au au 31 décembre 2025 chez Archik, Maison, 14, rue de Montmorency, Paris 3e. Archik.fr)










De l’autre, Vincent Quesada et Matthieu Bourgeaux, les fondateurs de Tiptoe, label français lancé en 2015, ont demandé à 10 créatifs de réinterpréter son élément phare : son pied de table à serre-joint. « Il était important pour nous de marquer ces 10 ans en revenant à notre objet fondateur, et en le confiant à d’autres regards. Ce projet est une manière de célébrer tout ce qui nous anime depuis le début : l’envie de créer, de partager, et de faire les choses avec du sens », ont-ils confié. Résultat, 10 œuvres uniques, dont une table ronde en inox ultra minimaliste imaginée par le studio Big-Game, une suspension anachronique tout droit sortie du film Matrix (Lana Wachowski et Lilly Wachowski, 1999) réalisée par Jean-Baptiste Durand, ou encore une table basse mille-pattes signée Wendy Andreu, mises en vente au profit de l’association Toit à Moi. (Tiptoe.fr)
Amca Oval : ovnis rétro-pop et biomatériaux













La griffe obsédée par l’ovoïde mêlant mode, objet et design expérimental a fait son entrée dans la cours des grands ce mois-ci en présentant son premier solo-show à la galerie Vie Projects. Une plongée dans l’univers rétro-futuriste propre à Alexis Martial et Adrien Caillaudaud, les fondateurs de Amca Oval, inspiré aussi bien des arcades des seventies que du Japon pop des années 90, et l’occasion de retrouver la collection Aurora, ce système modulable conçu à partir de d’élément en alu découpés au laser, les textiles Vibration, dont un tapis posé sur une mini rampe de skateboard afin de s’y reposer, mais aussi de repérer leur nouveauté : les luminaires Vega 81, soit des modules lumineux fabriqués dans matériau biosourcé issu de coquilles marines broyées imprimé en 3D à fixer sur deux cables courant du sol au plafond.
Massives assises géométriques


Sans faire l’impasse sur le confort ni la générosité des formes, ces deux sièges préfèrent aux courbes les angles et les lignes droites bien affutés. La collection Égée de Studioparisien, inspirée de la vie ensoleillée au bord de la Méditerranée, met en lumière le fauteuil Hydra aux accoudoirs losanges, quand Adret, la maison d’édition fraîchement créée par Guillaume Gibert et Baptiste Rischmann – déjà à l’origine de l’agence RMBG – met en avant l’assise anguleuse Otto façon Pokemon Porygon. Et pour contrebalancer la fausse dureté de ces traits, le choix s’est naturellement porté sur des tissus doudou comme le bouclé.
> Plus d’infos sur Adret ici, et sur Studioparisien ici.
Mobilier médiévalo-futuriste





Pénétrer chez Maison Pouenat pour (re)découvrir la collection Cosmo de Haddou / Dufourcq (déjà présentée en avril à Milan), revient à franchir les portes d’un château fort du futur. Des formes classiques inspirées des meubles du Moyen-Âge, twitstées, épurées, associées à du métal et catapultées dans un avenir alternatif. Au delà de ce mix d’influences assumé, le duo a voulu mettre en valeur les savoir-faire du fabricant, en anoblissant l’aluminium, matériau d’ordinaire associé au milieu industriel. Qu’il soit tressé ou nickelé pour le réchauffer, il prend ainsi un nouveau souffle. Autre détail de taille, les plateaux de verre des tables et buffets, à peine translucide, épais, texturé, ondulé et bullé, qui en laissent tout juste visible l’ossature.
> Haddou-dufourcq.com, Pouenat.fr
La Paris Design Week 2025 continue jusqu’au 13 septembre. Plus d’informations ici.
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