Ah ! La mode et ses extravagances ! Pour se démarquer et immerger les quelques happy-few dans l’univers de leur maison et de leurs collections, les griffes rivalisent d’inventivité, mettant sur pied des défilés-spectacles toujours plus grandioses. Certains sont restés imprimés sur les rétines : ceux de Chanel notamment (rappelons-nous la fusée parée à décoller, les vagues léchant le sable dans le Grand Palais, le supermarché vitaminé avec son lot de faux produits griffés), mais également le champs de lavande XXL de Jacquemus, le podium pop-corn de Calvin Klein ou encore la tempête de neige sous bulle de Balenciaga… Comme à son habitude, l’année 2024 a eu son lot de décors à couper le souffle : voici les quatre qui ont marqué IDEAT.
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Bottega Veneta, le playful
Après avoir mis sur un piédestal les tabourets Cabanon LC14 du Corbusier, Bottega Veneta quitte l’univers du design au profit d’un décor ludique fait d’une soixantaine de poufs poire à l’effigie d’animaux en tous genres, de la poule au lapin en passant par l’orque et le renard. Le nom donné par Matthieu Blazy, directeur artistique de la maison italienne, à la scénographie est on ne peut plus évocateur : l’Arche, en référence à l’Arche de Noé, évidemment, un navire construit, selon la Bible, afin de sauver toute la faune mondiale d’un Déluge menaçant.
Gucci, un décor en technicolor
C’est dans le temple du design de la ville de Milan, le Triennale Milano Museum, que Gucci a choisi de présenter sa collection Printemps-Eté 2025 le 20 septembre dernier. Un lieu qui en lui-même promet un décor inoubliable. C’était sans compter l’inventivité de Sabato de Sarno, directeur artistique de la griffe, qui, à l’aide d’immenses panneaux translucides colorés, a redessiné l’immense rez-de-chaussée pour le transformer pour en un runway passant du jaune d’or au rouge vibrant façon coucher de soleil.
Dior, défilé de mode engagé
Pour présenter sa collection Automne-Hiver 2025, Maria Grazia Chiuri, à la tête des collections femme de la maison, a confié la réalisation du décor de son défilé de mode à l’artiste indienne Shakuntala Kulkarni. La scénographie s’articulait autour de la série d’œuvres de l’artiste intitulée of bodies, amour and cages, soit des armatures-armures de rotin qui protègent le corps, le transforment et même l’emprisonnent – non sans rappeler les corsets et autres vertugadins d’antan. La sculpteuse originaire de Mumbai tend à questionner le rapport du corps féminin à l’autre et à l’espace public. Un travail qui fait écho à l’univers de la mode et aux préoccupations féministes de la directrice artistique tout en plongeant les spectateurs dans une atmosphère fantomatique, les mannequins déambulant aux côtés de ces figures statiques.
Acné Studios, le dystopique
La mode aime se mélanger à l’art et au design. Pour son dernier défilé de mode, la marque scandinave Acné Studios a souhaité réunir ces univers grâce à l’intervention de l’estonien Villu Jaanisoo. Sobre et dépouillé, le décor immaculé s’est vu perturbé par ses œuvres monumentales réalisées en pneus recyclés. Reprenant les formes de pièces de mobilier en version démesurée, les créations dégoulinantes du sculpteur semblent venir d’un autre monde.
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